Je sortis le cahier sur le dessus et écrivais ce qui venait de se passer, j'en avais besoin, c'est l'une de mes manières de me défouler, de ressortir tout ce qui est en moi.
Je sais qu'un jour j'aurai besoin de ces notes, le jour où j'avouerais au monde entier ce que je vis. Je sais que ce n'est pas normal, et ce, depuis déjà plusieurs années.
Je sais qu'il faut que j'en parle, mais que faire quand on a tout de même peur du futur? Je n'ai pas de famille à part celle qui en est normalement une en ce moment, depuis toujours. Je n'ai pas envie d'aller en famille d'accueil, hors de question. Si ça se trouve ça sera pire.J'ai la chance de ne pas me faire harceler hors dehors d'ici, c'est déjà ça.
Personne ne veut ma mort au lycée, en tout cas je l'espère, je ne leur ai rien fait de toute manière. Et puis, je ne suis pas faible là-bas. Là-bas, je sais que je peux ressortir toute ma rancoeur sur les autres mais je ne le fais pas, je n'ai envie que personne ne vive la même chose que moi.
C'est... horrible, blessant sous toutes les formes possibles et inimaginables, et invivable. Pourtant... moi je le supporte, mal, mais je survis encore. Je suis encore présent dans ce monde. Ce monde que je méprise parfois mais que je pense, pourrait apprécier un jour. J'espère qu'un jour, il me montrera le bon côté de la vie, des personnes sur qui je pourrais compter, et à qui je pourrais donner, prouver mon affection et mon amour débordant restant enfoui en moi. Que je cache discrètement, attendant ce quelqu'un, cette personne qui me prouvera que le monde à un soleil illuminant la vie des personnes présentes.
Je l'attends, je l'espère, je regarde le temps défiler, je pourrais presque prier mais non, pourquoi donc?
Je n'y crois plus maintenant, je n'ose même pas prier car j'aurai honte. Pourquoi le faire alors qu'on ne croit pas à ces dieux-là?Après avoir fini mon compte rendu, je remets en place mon cahier, sous le double fond du tiroir de mon bureau. Mon père n'a jamais découvert ces lignes décrivant ce qui me faisait endurer lors de ses colères, même quand elles n'étaient pas forcément dirigées vers moi. Je l'espère du moins.
Allant vers mon lit j'enlève mon t-shirt, en tirant évidemment des douleurs ainsi que des grimaces allant avec.
Je prends ma trousse personnelle de pharmacie. Depuis plusieurs années, j'anticipais les blessures et j'avais toujours les premiers soins ou plus dans ma chambre.
Même le minimum sur moi, une habitude, et même un rituel.Je pris une douche pour éviter d'utiliser tout un flacon de désinfectant, ne sachant pas où se situaient toutes les blessures. En sortant après m'être séché, je pris un flacon d'huile qui servait à diminuer les bleus quand on se cognait malencontreusement.
Sauf que moi, c'est intentionnel.
J'en appliquais à tous les endroits où je ressentais une vive douleur, c'est-à-dire, un peu partout. Malheureusement, j'ai toujours eu du mal à en mettre dans mon dos et je devais faire de la gymnastique pour y arriver, donc, les douleurs étaient plus présentes, plus douloureuses avec mes mouvements tordus.
C'est dans ces moments-là que j'aimerais avoir quelqu'un pour m'aider, même si ça me paraît stupide d'y penser quand je suis dans cette position.
Je soupire puis m'habille sommairement, qui se traduisait par un boxer et un t-shirt. Arrivant de nouveau dans ma chambre je me glissais dans mon lit, être sous les couvertures me paraissant rassurant, avec la chaleur qu'elles m'apportent, et le monde qu'elles m'ouvriraient en m'endormant....
Le lendemain, je me réveille malgré moi vers six heures moins le quart du matin, depuis quelque temps c'est toujours le cas. Je ne sais par contre, le pourquoi.
Je prends mon téléphone, fixe la page d'accueil, désactive mon réveil prévu pour sept heures moins le quart, puis fais une recherche.
Hier, j'avais entendu certains de mes camarades parler de rites sataniques ou de démons, ou les deux. Je ne sais plus exactement mais ça avait l'air de les effrayer ou les amuser.
Ça dépendait des personnes.
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Moi et mon Miroir
FantastiqueMarius est un adolescent qui rentre chaque jour avec une douleur à l'estomac, la gorge qui se noue, une peur mordante qui ne le quitte pas. Il souffre en silence... et depuis petit. Des bleues parsèment sa peau, des cicatrices aussi. Son corps marq...