-《Monsieur Thomas? Je vous parle.》
Je relève ma tête que j'avais enfouie dans mes bras au dessus de mon bureau. Pratiquement tous les élèves de la classe s'étaient retournés vers moi et mon voisin, qui lui aussi me fixait.
La professeur me regardait avec un air sévère mais son expression changea lorsqu'elle aperçut mon visage.
《Vous allez bien?》 Son ton me parût inquiet.
J'ai la tête qui tourne, non je crois même avoir des vertiges, j'ai mal à la tête...
Je lui fis signe que non, elle se retourna.
《Angel emmène-le à l'infirmerie s'il-te-plaît.
- D'accord.》
J'entendis une chaise se déplacer et je me levais doucement en touchant mon front qui avait une fine couche de sueur. Je crois que je suis malade. C'est pourtant rare...Je me dirige vers la porte avec difficulté ayant de plus forts vertiges debout.
Arrivé dans le couloir je faillis trébuché mais Angel me retint.
《Tu as bu?》Demande-t-il avec interrogation.
-《Non.》 J'avais la gorge sèche et pateuse, mon ton devait paraître cassant.
Il me passe son bras sous l'aisselle et prend le mien en échange pour me soutenir, l'infirmerie ne doit plus être très loin.Il me déposa sur une chaise dans la salle d'attente puis je l'entendis s'adresser à l'infirmière qui était déjà avec une autre élève. Mon mal de tête s'amplifie.
-《Marius c'est ça?》Me questionna ce que je supposais être l'infirmière.
-《Oui...
- Que t'arrive-t-il mon grand?
- J'ai des vertiges... et j'ai très mal à la tête.》J'eus un pique de douleur et mes yeux se crispèrent.
Elle toucha mon front et ses yeux se firent ronds.
-《Mon garçon tu as de la fièvre vient je vais prendre ta température.》 Elle parla à Angel qui repartit sûrement en classe.
《Tiens prends déjà ça.》Je pris le verre d'eau en plastique ainsi que du médicament qu'elle me tendit, puis je l'avalais à l'aide de l'eau.Elle prit ma température puis me dit qu'avec mes 40,8 degrés, je pouvais aller me reposer dans la pièce d'à côté. Ce que je fis, j'étais pour l'instant seul dans la pièce, au calme.
Je déposais mon sac au coin du lit et je m'allongeais, soupirant. Mes vertiges se calmèrent mais mon mal de tête persistait. Je fermais les yeux, tentant d'écouter les bruits aux alentours.
On pouvait entendre des discussions, des bruits de chaises se déplaçant, de portes, des pas, quelques voitures qui passaient non loin du bâtiment. De la vie.Devrais-je lui dire ? J'ai une occasion pour parler de... se qui ce passe chez moi. Mais est-ce qu'elle réagira ? M'aidera-t-elle ? Si je ne fais rien, rien ne se passera de toute manière.
Mais… je ne sais pas… comment… pourquoi je dois subir ça… ? Qu'ai-je fait de mal ? Peut-être que dans ma vie antérieur j'ai fait quelque chose de mal… non ? Je ne…
Je recouvre mon visage de mes mains, sentant mes yeux devenir humides. Ressentant mes séances avec mon père, me souvenant des coups qu'il m'a porté il y a seulement deux jours. De ses traits déformés par la haine, la colère, même une légère tristesse, mais tout dominé par le mépris. Tout son corps dominé par ce sentiment, multiplié lorsqu'il boit. Puis ma tante qui regarde. Elle ne fait que regarder ! Observer avec un regard vide, me fixant lorsque la douleur des coups deviennent insupportable, me fixant lorsque je suis au bord de l'évanouissement. Lorsque je pense que la mort serai préférable à la vie.
Mais toujours cet espoir.Je souris.
Ce simple espoir qui me fait continuer à vivre, vivre cette vie où le bonheur m'est inconnu. Encore inconnu. J'espère connaître cet espoir.
N'est-il pas futile? Attendre encore et encore, jusqu'au jour où... Mais est-ce qu'il arrivera un jour? Ce jour? Celui qui changera ma vie comme dans les films, comme dans les livres, ce cliché qui te donne des "papillons dans le ventre", des battements irréguliers ; autre que la douleur et de la terreur, des "yeux qui brillent"... de la joie de vivre.
Je soupire, frottant doucement mon visage fatigué et tiré par le stresse. Je me tourne vers le mur essayant de m'endormir pour passer le temps. Et peut-être pour ne pas me réveiller.
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Moi et mon Miroir
ParanormalMarius est un adolescent qui rentre chaque jour avec une douleur à l'estomac, la gorge qui se noue, une peur mordante qui ne le quitte pas. Il souffre en silence... et depuis petit. Des bleues parsèment sa peau, des cicatrices aussi. Son corps marq...