La Louve Blanche

Déclarations

Je n'en pouvais plus. Bientôt une heure que Derek était entre la vie et la mort, inconscient. Marcus, qu'Eliott avait prévenu par téléphone, semblait  impuissant. J'entendais son coeur, sa respiration ralentir. Il allait mourir . J'en étais sûre.

Marcus fronça soudain les sourcils.
-Qu'est ce qui se passe ?

Il ne répondit pas. Suivant son regard je tombai sur la blessure de Derek. Un cri de surprise s'échappa de ma bouche. Elle cicatrisait.
- Qu'est ce que c'est que ça ?
- Je n'en sais rien. Mais ça veut dire deux choses : son corps continue de lutter. Mais pas contre cette blessure.
- Qu'est ce que c'est, alors ?
- Ça, je ne le sais pas encore.

Doucement, il tourna la tête du blessé. Derek cracha du sang, rouge sur la blouse blanche du druide. Marcus inspecta ensuite sa nuque.
Il lâcha soudain une exclamation de surprise.
- Aide moi, s'il te plaît. dit-il en sortant une pince de la poche de sa blouse. Tiens lui la tête. Fais attention, il va sûrement hurler.

Je m'exécutai. Marcus inséra sa pince dans la nuque de mon ami. La réaction ne se fit pas attendre. Un hurlement puissant retentit dans toute la pièce. Les yeux de mon ami virèrent au bleu, ses crocs et ses griffes poussèrent. Finalement, Marcus retira sa pince. Derek se calma et referma les yeux, toujours inconscient, le souffle court.

- Regarde , fit Marcus, les yeux brillants. Tu sais ce que c'est ?

Au bout de sa pince se trouvait une sorte de petite boule blanche, parsemé de rainures violettes avec des excroissances un peu partout.
- Ça ressemble un peu à une graine germée, avançais-je.
- Tu ne crois pas si bien dire. C'est un graine d'aconit tue-loup.
- Dans son cou ?  Mais qu'est ce qu'elle faisait là ?
- C'est un rituel courant chez les Chasseurs. Insérer une graine d'aconit tue-loup dans le corps d'un loup le tue à coup sûr, mais d'une mort lente et extrêmement douloureuse. Quand la graine finit de germer, sa sève se répand dans le sang du loup. Et là, on ne peut plus rien faire . La blessure a dû accélérer sa circulation sanguine et avec, la diffusion du poison.
- Il va s'en sortir ?
- Je l'espère. S'il cicatrise de la blessure que j'ai fait avec ma pince, il est sauvé. Sinon, j'ai bien peur qu'il ne se réveille pas.

Je pris la main de mon ami et fermai les yeux pour retenir les larmes qui recommençaient à menacer de couler.
- Je vais voir comment va Cora. Elle a encaissé beaucoup ce soir, me dit le druide. Ça va aller ?

Je hochai la tête et Marcus me laissa seule avec mon ami.
- Allez Derek...tu ne peux pas me laisser...pas maintenant...

Je sentis une légère pression sur ma main.
- Derek ?
- Chcht! Après les autres vont venir.
- Me refais plus jamais ça ! m'exclamai-je en le serrant dans mes bras.
- Jamais, promit-il.

Il resta un instant silencieux, puis continua.
- Je voudrais juste te dire, avant qu'il ne soit trop tard, que...
- Que ? l'encourageai-je doucement.
- Que je t'aime.

Je ne répondis pas tout de suite.
Il m'aime...
- Ça doit faire une vingtaine d'années qu'on se connaît, et une vingtaine d'années que je ne peux pas me passer de toi, continua-t-il. Dix ans sans toi, c'était la pire épreuve de ma vie. Je ne supporte plus de te savoir en danger, je...

Je le coupai en posant une main sur sa joue.
- Moi aussi je t'aime.

Je vis ses yeux briller un instant, avant que je ne l'embrasse. D'abord surpris, il se prit rapidement au baiser. J'étais incroyablement proche de lui, et ce contact me faisait du bien.

Un léger toussottement nous interrompit. Cora nous regardait d'un air malicieux.
- Oui ? demanda Derek, l'air innocent. Un problème ?
- Mon frère est amoureux . Derek Hale est capable d'éprouver des sentiments ! Ça , c'est un scoop !

Nous éclatâmes de rire tous les trois. Enfants, nous avions passé des après-midis entiers comme ça, insouciants, simplement heureux, à rire nous taquiner et refaire le monde.

Une bouffée de nostalgie m'envahit. Les deux autres semblaient avoir pensé la même chose , car ils se rembrunirent brusquement. Derek prit sa soeur dans ses bras.
- Tu m'as tellement manqué... souffla la jeune fille.
- Toi aussi.
- Dix ans sans toi, c'était horrible...
- Je suis là maintenant, je ne te quitterais plus.
- Derek ? interpella Marcus.

L'intéressé grogna.
- Ça a l'air d'aller mieux, continua le druide, mais je vais devoir t'ausculter pour en être sûr. Et pour ça, il faut qu'on aille dans mon cabinet. Tu vas y arriver ?
- Je pense, répondit son patient.

Le cabinet de Marcus n'était pas très loin du bureau des Alphas , pourtant Cora, Eliott et moi mîmes près d'une heure à transporter Derek. Une fois arrivés,  le druide ausculta une dernière fois Derek avant de le laisser se reposer.
- Il va comment ? interrogeai-je alors qu'il revenait vers nous.
- Dans une forme olympique pour ce qu'il vient de subir. Jamais vu un loup se remettre aussi vite de telles blessures.
- Il y a de quoi s'inquiéter ? fit Cora .
- Je ne crois pas.

Je remarquai qu'il me devisageait avec une drôle d'expression.
- Qu'est ce qu'il y a ? demandai-je.
- Rien... Je me demandais pourquoi Derek ne m'avait pas dit ton nom.

Mon nom....
J'échangeai un regard avec Cora.
Très peu de personnes le connaissaient...
À vrai dire, je crois que seules cinq personnes savaient comment je m'appelais : Derek, sa soeur,  mes parents et ma grand mère. C'était d'elle que je le tenais, d'ailleurs.Elle s'appelait Louise et à  ma naissance avait insisté pour que j'aie un prénom d'origine française. Mes parents, à court d'idées, m'avaient donné un dérivé du sien. Elle était morte l'année où j'avais connu Derek, aussi porter son prénom me devint rapidement douloureux. J'avais donc interdit à quiconque de m'appeler ainsi.
- Je m'appelle Lou, murmurai-je. Lou White.
- Lou White... Tu es française ? me demanda Marcus
- Ma mère et ma grand mère paternelle  viennent de France. Pourquoi ?
- Ton nom ressemble étrangement à celui de la Louve Blanche. Ton prénom de prononce comme le mot 'loup' en français.

Lou White. Louve Blanche.
C'était presque évident maintenant que j'y pensais.

Soudain , un étrange sentiment s'empara de moi, comme un danger imminent. Derek. Je me précipitai vers la pièce où il se trouvait. La scène que j'y découvris me donna envie du hurler de rage.

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Vous m'en voulez de couper ici, pas vrai ?
Vous aurez ce qu'il se passe dans le prochain chapitre...

Sinon .... Au départ je voulais que l'héroïne n'ait pas de nom , parce que c'était moi et je ne voulais pas trop en faire part et puis... je me suis faite tanner par mp pour  lui donner un nom et puis j'en avais besoin pour la suite de l'histoire . J'en ai choisi un qui veuille dire quelque chose et qui soit un peu classe...

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