La Louve Blanche

Mission

Ce soir là, je traînais sur mon téléphone quand celui-ci se mit à sonner. C'était mon patron, M. Rainbow, qui appelait. Oups... Mon mois de vacances avait duré un peu ( beaucoup ) plus que prévu.
- Allô ?
- Lou ? C'est toi ?
- Oui, je...
- Je commençais à m'inquiéter ! Pourquoi n'es-tu pas revenue au ranch ?

Je me suis faite mordre par un loup garou, ai découvert que j'en étais une moi aussi, et qui plus est une Louve Blanche destinée à éradiquer la meute de loups la plus puissante, ai tenté d'infiltrer celle-ci, ai raté, ce qui a failli causer la mort de mon copain, me suis faite enlever par des Chasseurs qui m'ont retiré la mémoire et pour finir ai retenté de tuer le chef de la meute que je devais tuer mais me suis évanouie . Dans les grandes lignes c'était ça. Mais je craignais que M. Rainbow ne me croie pas. Ce qui, entre nous, ne m'étonnerait pas.
- Euh... J'ai eu quelques problèmes assez longs à régler.
- Je vois. Mais écoute, on a besoin de toi maintenant au ranch. Tu es mon meilleur élément. On a une mission super importante à te confier.

Oh oh...
- Je... Je vais voir si je peux me libérer. Je vous rappelle. Au revoir.

Je raccrochai. J'étais dans les problèmes jusqu'au cou. Je n'avais aucune idée de s'il fallait que j'accepte ou non la proposition de mon patron. Accepter, c'était laisser Derek, Cora et les autres seuls et prendre le risque d'une pleine lune non contrôlée en pleine nature et en étant potentiellement seule. Mais si je refusais, je perdrais mon travail. Et mon salaire, accessoirement.
- Derek ?
- Oui ?
- J'ai un problème... Un gros problème.

En quelques mots, je lui décrivis la situation.
- Accepte, fit-il lorsque j'eus fini. Ça te fera du bien de prendre un peu l'air et de te changer les idées.
- Mais... C'est dangereux, non ?
- Pas plus que de rester ici. Tu as l'air de te contrôler et puis... tu ne seras pas sur le territoire de la meute Alpha. Non, Lou, je ne pense pas que tu risques grand chose.
- C'est vrai ?
- Après, le risque zéro n'existe pas. Mais je pense que ça te fera du bien. Et n'oublie pas qu'on peut toujours se contacter. Par téléphone ou autre.

Trois jours plus tard.
Je descendis du train. Que de choses avaient change depuis la dernière fois que j'étais venue !

Je récupérai la petite alezane qui me servait habituellement de monture et partis au galop en direction du ranch.
- Salut Lou ! Ça faisait longtemps ! me lança un jeune homme aux bleus acier, habillé d'un jean, d'une chemise bleu ciel et d'un gilet en mouton, recouverts par un poncho bariolé, perché sur la barrière d'un enclos.
- Salut Clint ! Ça roule ?

Il eut un air surpris. Il est vrai que je n'avais pas l'habitude de sociabiliser au ranch. Le travail passait avant tout. Mais les choses avaient changé. Et Clint était de loin celui qui m'était le plus sympathique au ranch.
- Et bien ça va.... Dis donc il s'est passé quoi avec toi ? Depuis quand tu me dis bonjour? Tu n'es plus la même, je crois !

Je souris. S'il savait....
- Faut croire....
- Ah Lou, tu es là ! On t'attendait pour lancer la mission.
- Je suis prête.
- Vous serez cinq : Clint, Beth, Lily , toi et ma fille, Alison. C'est sa première mission. Je compte sur toi pour la parrainer. Vous avez 170 bêtes à conduire à Hampton Valley . Pour dans un mois.
- D'accord. Et qui est le chef de mission ?
- Débrouille-toi avec Clint.

La mission s'annonçait bien: à part Alison, nous étions tous expérimentés. Lily et Beth étaient toutes les deux des cow-girl assez doués mais surtout elles étaient inséparables et formaient un duo de choc. Clint était lui même assez bon et savait manier le pistolet comme personne. C'était lui qui m'avait appris à m'en servir, d'ailleurs. Quant à Alison, d'emblée elle m'avait paru sympathique. Du haut des ses 17 ans, elle était toujours de bonne volonté et savait se montrer efficace. Le chemin pour se rendre à Hampton Valley n'était pas particulièrement dangereux, néanmoins, comme nous devions passer par la forêt, je pris une bonne réserve de balles, dont quelques-unes à l'aconit tue-loup. Nous en en avions pour trois bonnes semaines de marche tout au plus.