NOUVEAU Chapitre 6: Une question d'argent

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Je n’ai pas fermé l'œil de la nuit, j’ai pensé constamment à ma journée précédente sans jamais arriver à en faire le point.
Je fais ma petite routine habituelle et me dirige vers mon travail avec des pieds de plombs. J'ai peur de m'endormir et de revoir cette scène d'horreur hier.
Ma seule motivation est de gagner de l’argent, je ne dois pas changer mes objectifs, Je veux gagner de l’argent et rendre la vie des autres meilleure.

Je me dirige vers le bureau de Marude pour restituer les fiches et en échange recevoir mon contrat. Quand j'entre dans sa tanière, je veille à laisser la porte ouverte. Au cas où.
Je ne lui adresse aucun regard tandis qu’il lit les bouts de papier.
Je ne m’attendais pas à ce qu’il tombe sur la sienne dans les nombreuses fiches qu’il avait devant lui.
Il n'a pas l'air furieux, juste vexé. J'ai signé le contrat mais le voilà qui me retiens.

— Vous aimez votre petit Arima, il ne sera pas toujours là.

Il a raison, je sais parfaitement ce que je vais lui dire. Je vais aller dans son sens, l'affronter sur son propre terrain. Et ce, en disant simplement la vérité.

— Je ne compte pas sur lui monsieur, pas que. Je compte sur toutes les personnes qui font fonctionner cet endroit. Travailler ici nécessite de coopérer avec diverses personnes. Vous n'êtes pas sans savoir que l'union fait la force. Si je suis ici c'est pour créer des équipes. Il est important pour moi de travailler avec mes collègues et de comprendre leurs attentes afin de ne permettre aucune faille. Une seule erreur de la part des coordinateurs d'équipe et c'est toute une mission qui part en fumée. Cela engendre des morts. Donc je continuerais à travailler de cette façon, demander de l'aide n'est pas un crime. Une faiblesse personnelle peut être comblée par la force d'un autre et inversement.

— Vous avez fini avec votre monologue sur la coopération ? Vous êtes une passionnée et ça vous causera des ennuis. Vous vivez encore dans un monde enfantin, sans maturité. Laissez-moi vous affirmer une chose. Votre place est dans le bar où vous travailliez, dans une mise en scène grotesque, car ici vous êtes dans le monde réel et il est trop dur pour vous.

J'entends quelqu'un dans le couloir, des pas particuliers qui aiguisent tellement ma curiosité que je n'ai pas retenu la moitié des paroles de l'inspecteur. J'arrive à nettement distinguer le rythme; Gauche, gauche, droite, gauche, droite, droite. C'est une étrange façon de marcher et ça ne correspond pas à un bruit de chaussure. Bref, je dois partir, avec de la chance je découvrirais qui est là si je me dépêche.

— Désolé, vos paroles ne m'intéressent pas. Maintenant que mon contrat est signé, je ne vois plus d'intérêt à vous voir. Serrons nous la main, inspecteur et n'en parlons plus. Nous ne serons jamais d'accord.

Nous nous sommes levés, au moment de se serrer les mains je l'ai senti me pousser vers lui et j'ai senti la pression de sa main libre sur mon épaule.

— Comment pourrai-je être d'accord avec une putain de votre espèce. dit-il en crachant ses mots.

J'accepte cette insulte, ça ne vole pas haut. Ce qui me révulse, ce sont ses mains qui me tiennent toujours. Quand je me suis enlevée et me suis retournée, il m'a retenue une dernière fois par le bras. En essayant de m'attraper, ma chemise a craqué. Je n'ai pas eu le temps de me retourner pour lui décocher mon poing ou mon pied dans le visage. Quelqu'un l'a arraché de moi tellement fort que ma manche s'est déchirée à la couture de mon épaule. Qu'est-ce qu'il fait là ? Pourquoi fallait- il que ce soit lui ?

— Excusez-moi, je suis passé par ici pour donner le rapport que monsieur Shinohara a rempli à ma place quand j'ai vu cette main qui n'avait rien à faire là où elle était. La putain c'est toi maintenant. Sourit-il.

Ces mots, cette expression, Juzo a de nouveau vrillé. Il entrelace la main de Marude juste avant avant de pencher sa main en avant contre le bras de son aîné. J'ai presque tourné de l'œil quand j'ai entendu le poignet de mon supérieur craquer et ses doigts se briser. Marude hurle à la mort et continue de se faire broyer les os. J'entends ses supplications criardes jusqu'à l'intérieur de mon corps. Je suis presque paralysée par cette scène. Je n'arrive pas à réaliser la puissance du gamin qui martyrise son aîné. Après les doigts et le poignet, il attaque le bras, le radius et le cubitus se brisant à la force de ce qui ressemble à une brûlure indienne. La main gauche de Juzo presse vers l'avant et sa droite vers l'arrière. D'un coup des mains vers le haut, l'un des os transperce la peau de Marude. Je vois celui-ci pratiquement perdre connaissance mais son bourreau le maintient pour le garder debout.

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