NOUVEAU Chapitre 14:Laisse la Pologne en dehors de ça

220 11 4
                                    

C'est dans les dernières heures de la nuit que je suis rentrée grâce à Akira qui m'a entendue me plaindre, hurler, pleurer et rire. Je suis passée par tous les états dans sa voiture avant de l'abandonner et de franchir la porte et constater que l'inspecteur Shinohara est toujours absent.

Je ne peux rien lui dire, que du vague du moins. Nous avons parlé de mon excès de colère et m'a offert son point de vue. Un point de vue d'inspecteur envoyé à la mort, tragique mais indifférent. Le sentiment de ma meilleure amie est simple, elle n'attend plus personne à la maison et ce n'est pas plus mal. Elle me dit que je suis encore sensible car je n'ai perdu personne dans cette guerre. Elle se trompe, j'ai perdu son père qui était un monstre avec les goules mais qui traitait les humains avec un amour infini. Malheureusement je ne peux pas comprendre la peine qu'elle a pu éprouver. La tristesse n'est toujours pas assez forte pour que je me décide à m'abandonner pour tout offrir au CCG. Je suis trop idéaliste. Elle me fait du mal, je crois qu'elle a besoin de temps. Je ne peux pas lui réclamer qu'elle se souvienne que moi je l'attend à la maison quand elle veut alors que son esprit est encore endeuillé. Est-ce que j'ai mal agi parce que j'attends Juzo à la maison ? Il a agrippé quelque chose en moi je ne peux pas le nier. Au point de le considérer comme un ami ?

J'ai cessé de me poser la question quand j'ai continué à boire dans la maison pour ne plus réfléchir à ça. Il croit qu'il a des sentiments pour moi. Il m'a embrassé ! Le culot ! Quand j'y repense j'ai encore envie de lui en tarter une !

Pour passer mes nerfs j'ai fumé clope sur clope dans la villa et j'ai commencé à chercher la trappe du sous sol en déchirant chaque endroit suspect.

Ensuite j'ai eu une idée encore plus stupide... j'ai mis un pot de cookies devant la porte... Au cas où...

Ne me jugez pas s'il vous plaît ,je suis bourrée comme la Pologne...

Encore plus tard j'ai pleuré toute les larmes de mon corps dans sa chambre avec une de ses chemises qui me servait de mouchoir, doudou et souffre douleur.

Après m'être acharnée, je me suis demandée pourquoi j'avais fait autant de conneries en si peu de temps. La jambe, le contrat, Juzo je te hais putain ! Depuis que tu es dans ma vie elle n'a jamais été aussi pourrie et pourtant je t'apprécie.

C'est comme si je t'avais connu depuis des mois,des lustres sans jamais avoir pu t'approcher et admirer ta lumière au milieu de tout ce sang qui t'entoure constamment.

Son baiser avant de partir... tendre mais amer comme le goût de tous les échecs que j'ai pu faire dans ma vie. Je vais l'étrangler ! Comment il a osé faire ça ! Ça me fait encore plus mal en remuant ce souvenir du coup qu'il a reçu.

Même mes ligaments se déchiquetant à l'examen, cette douleur si aiguë qui m'empêchait de hurler tant elle était vive avait un alter ego mental.

Une fois Shinohara rentré, je me précipite vers lui avec un semblant de sobriété en me tenant à tout ce qui peut servir d'appui.

- Il pleut des cordes dehors, il est introuvable mais il laisse des traces.

Des cadavres de Goules repeignent une usine désaffectée et c'est tout frais.

Il rentrera ne t'en fais pas il ne rate aucun jour de travail, je le verrais au bureau dans quelques heures. Même à moitié mort il viendra.

- Oui justement c'est le fait qu'il soit à moitié mort qui m'inquiète.

- Sérieusement Saori, sans réfléchir tu frappes un ami ?

- Une opération de cette ampleur ne se décide pas en si peu de temps.

- Effectivement mais je me passe bien de le dire à Juzo qui serait capable d'y aller seul s' il décide que le temps ne passe pas assez vite..

- Rho la conne de service que je suis ! Je m'insulte.

Beyond His ControlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant