NOUVEAU Chapitre 10: Défouloir et problème de théière

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Le déjeuner se passe calmement jusqu’à ce que Juzo redevienne la pile qu’il est d’habitude, ça ne m’avait pas manqué !
Je me fais suivre partout quoi que je fasse et ça me lasse vite je ne suis tranquille que pendant mes besoins…

Quand je repasse devant la salle rouge d'entraînement, je me hisse à l’intérieur pour faire une embuscade à Juzo, j'arrive à le mettre à terre quelques secondes avant qu’un regard complice me fasse comprendre que l’entraînement préliminaire commence.
Je suis dans une tenue légère parfaite pour ce genre d’exercices, mon duelliste enlève sa veste de pyjamas et nous commençons sans aucune légèreté.
Moi qui insultait les inspecteurs de buffles…
Je suis limite pire, je déborde d’envie de me défouler et je sais que je peux y aller franco avec un génie du combat. Tout ce temps sans devoir riposter et attaquer.. malgré mon refus d'aller sur le terrain. Que c'est agréable !
Nous commençons en riant et bon enfant en mimant de la boxe quand le rythme s’accélère et que une de mes jambes part toucher une épaule de mon adversaire.
Je le sens se retenir, j’attaque franchement vers les points sensibles et le visage pour lui montrer que je veux un vrai combat.
Dans un coup, il choppe ma jambe qu’il vient juste d’attraper avec force et sans réfléchir je décolle du sol ma jambe d’appuis pour tenter de le toucher, je me fais mettre à terre violemment, mon dos claque, ma jambe se tord et ma respiration se bloque un instant sous le choc. Un jour j'arriverais ce coup.

Il me relève d’une main pour me coller à lui, l'excitation du combat me donne envie de, de rien en fait, car c'est lui qui va me mettre la dérouillée de ma vie je le sens bien.
L’inspecteur Shinohara nous rejoint et nous lance deux couteaux de substitution à des vrais à tranchant, il nous fait signe de continuer ce que je fais à cœur joie.
Tout ce stress et la sauvagerie que je garde en moi, tout ce surplus s’envole quand je me bats et je commence à comprendre à quel point pratiquement vital Juzo a besoin de se battre. C'est une façon évidente de canaliser son énergie.
Sans grande surprise je suis surpassée quand il décide de me neutraliser après un bon moment à me laisser me défouler comme il se doit… comme un animal sauvage échappé de prison.
Je m'écroule de moi même épuisée, tous les muscles de mon corps sont endoloris, je déborde de transpiration et ma respiration frôle la crise d’asthme. Mon genou blessé, n'en parlons même pas…

Mon compagnon n’a pas l’air au bord de la mort comme moi mais je remarque que je l’ai vidé de son énergie pour un petit moment quand même.
Je suis fière de moi !
Nous partons chacun de notre côté nous doucher, quand je rentre en serviette dans ma chambre mon lit est occupé. J'imagine que ça a dû être dur les premières semaines après son calvaire pour lui faire prendre un bain. Visiblement se laver c'est inculqué, la pudeur non ! Il est entièrement nu, mon lit est trempé ! Il y a de l'eau partout de la salle de bain à la chambre, c'est à se demander comment il n'a pas fait pour glisser sur le parquet.
J'avoue que j'ai failli exploser de rire à cause de mes pensées, il a peut-être glissé comme un petit pingouin jusqu'à ma chambre ?

Je décide de me jeter à l’eau et de discuter avec lui malgré mon malaise.
J’attend un contact visuel avant de lui parler mais je ne sais même pas ce que je veux lui dire…

— Juzo tu veux bien qu’on discute ?

— Gneu ?

Il se retourne et je ne peux pas supporter une seule seconde de le voir dans cette "tenue"… j'inspire un grand coup avant d'essayer de rester polie.

-Enfile quelque chose s’il te plait…tu me donnes froid.. d'ailleurs ça serait gentil que tu ne te présentes plus sans vêtements dans ma chambre.

Il ne fait que 30 degrés dehors Saori c’est fous ce qu’il fait froid on se croirait au pôle nord ! Que je suis stupide… Au moins ça marche et je peux réquisitionner mon lit et changer les draps.
Quand mon voleur de place revient il s’assoit sur le bord du lit et je tente de placer les mots là où il faut.

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