Beyond His Control

NOUVEAU Chapitre 11: Piqûres et désir interdit

Après toute cette agitation, Juzo repart dans sa chambre pour dormir et l'inspecteur Shinohara part de la maison.
La porte d’entrée vient de claquer doucement… J'ai cru entendre quelque chose mais sans plus.
Quelques instants après m'être affalé sur le sofa, j'entends le bruit du percolateur.
A force de voir toujours les mêmes personnes dans cet endroit j'en oublie la pudeur et c’est avec tout le calme du monde que je vais à la rencontre de l’intrus en débardeur sans soutien-gorge, les tétons prêts à crever un œil à quelqu'un et le mini short à la moitié des fesses.

— Tu veux un café ? Me demande Arima.

Je m'immobilise devant mon supérieur thermos dans sa main, c’est à se demander si je me fais punir pour avoir pensé avoir un week-end tranquille. Entre Juzo qui a secoué son quinque toute la nuit et mon ancien professeur qui me voit à moitié à poil. Je n'en peux plus…
Sur mon visage on remarque l’incompréhension et la surprise de cette visite, je dois encore rêver ! C'est le manque de sommeil, je dois faire une hallucination !
Je me glisse sur une chaise les bras croisés devant ma poitrine et reste stoïque, l’ambiance est calme et sereine mais je ne peux pas m’empêcher de vouloir savoir l’objectif de sa visite.
Je ne suis pas à l’aise et je crains le pire.

— Alors tu te sens bien ? Niveau moral et stress.

— Je suis encore humaine donc oui le stress me pèse sinon le moral ça va quand je ne pense pas à quoi ressemble la mort.

— Je comprend donc le changement, c’est bien tu en as besoin.

— J’ai... changé ?

— De parfum, tu portes quelque chose de plus épicé, presque masculin.

Je porte un bout de tissu à mon nez et je me rend vite compte que ce n’est pas mon odeur mais elle m’est très familière, je reconnaîtrai ce parfum à des kilomètres, à force de me frotter à Juzo son eau de toilette s’est imprégnée sur ma tenue de nuit. Quelle idée de merde de s'être papouillé pendant le film hier !
Il vient réellement de remarquer ce détail ?
Son bac +15 en odorat m’a déstabilisé et je prie pour ne pas qu’il remarque le véritable propriétaire de cette fragrance…
Je décide de faire diversion.

— Ha non je l’ai emprunté, ma bouteille s’est brisée alors j’ai volé une eau de toilette dans la trousse de mon colocataire…
Dis-je avec un sourire embarrassé.

— D’accord autant pour moi, je suis venu voir l’état des lieux, voir si mes deux jeunes recrues n’ont pas transformé une villa en garçonnière, après tout vous êtes encore de très jeunes adultes on ne peux pas vous en vouloir d’être encore des gamins.

Je ne le prends pas particulièrement bien, me faire traiter de gamine à 19 ans… j'ai dû passer au moins une ou deux heures à discuter avec mon supérieur de mes craintes, des cauchemars et des cachets qui donnent la nausée. Je n'ai pas vu le temps passer, jusqu'à ce que j'entende les pas de mon colocataire aussi surpris que indifférent face à Arima.
Fatigué devant l’air stupéfait de notre supérieur, j'ai le droit à un câlin.
Plus rien ne m’étonne avec lui. Quand je dis que celui-ci est stupéfait, soyons d'accord que ce n'est grâce qu'à quelques micros expressions. Un sourcil qui a bougé de quelques millimètres.

— La visite est pour aussi te donner le feu vert pour sortir dehors toute seule, je pense que le vent de la ville de Tokyo devrait t'aider à voir les choses différemment. Mais avant de t'enfuir il va falloir discuter avec les chirurgiens qui vont arriver.

Je me retiens d’exploser de joie de pouvoir sortir seule, J’ai déjà un sale programme de préparation et j’ai intérêt à le garder pour moi.
Mon enterrement de vie d'humain, je vais sûrement regretter après coup ,mais après tout ce sera impossible une fois que je vais devoir me contrôler constamment.
Ensuite, ça va me permettre de me séparer de Juzo pour faire le point sur cette tête blanche qui me fait tourner en bourrique. Pour l'instant, il hante mes pensées, il prend tellement de place dans ma vie et mon quotidien. À cause de ça ces derniers jours, j'en ai presque oublié ma véritable mission.