Prologue

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  J'en ai marre d'être assise, ça fait six heures que je suis dans cet avion et je dois y rester encore une demi-heure, encore une demi-heure à me coltiner ce gosse qui n'arrête pas de pleurer pour rien. Je suis fatiguée et je n'ai même pas pu fermer l'il une seconde et je peux vous dire que mon manque de sommeil n'est pas une bonne chose pour mon humeur.
  Je sors mon livre de mon sac et lis le reste du trajet, enfin, je lis jusqu'à que le gosse se remette à pleurer.

*

  Enfin arrivée !

  Je vais au tapis pour récupérer ma valise, une fois en mains, je cherche mon père. Avec mon père, on a toujours été très proche. Même si on a eu des moments assez durs. Quand il a trompé ma mère, elle a fichu à la porte. Elle était tellement mal, que je ne voulais plus parler à mon père. Je me disais: mais comment il a pu lui faire ça ?
  Mais ma mère n'a pas voulu, elle me disait que ce n'est pas parce que je lui parlais, que je la trahissais. C'était mon père et c'est tout ce qui comptait. Donc, parfois, il venait me voir, mais moi je ny suis jamais allé parce que je ne voulais pas voir sa deuxième famille. Jusqu'a aujourd'hui. Ma mère m'a laissée il y a deux semaines morte d'un foutu cancer, c'est dur sans elle, mais elle souffrait, donc je me dis que c'est peut-être mieux pour elle. Les derniers mois, on était tellement dur, elle était tellement faible. Cette femme qui était pourtant si forte. Je sais qu'elle sera toujours avec moi.

  Je monte sur un banc pour pouvoir mieux trouver mon père. La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a une semaine, pour l'enterrement de ma mère. Je le vois me faire de grand signe avec un petit garçon de 6 ans dans les bras et oui j'ai un petit frère, enfin demi-frère, Bradley. Je descends et marche jusqu'à lui.

— Salut, crapule ! Il me prend dans ses bras. Il m'a toujours appelé comme ça, malgré que jaie maintenant dix-huit ans, mon père me prend encore pour une petite fille.
— Salut, papa. Je le serre dans mes bras aussi.
— Papa, c'est elle ma sœur ? Demande Bradley.
— Oui, c'est elle !

  Je n'ai vu Bradley qu'une fois dans ma vie. C'était un tout petit bébé, mon père la prit avec lui un jour quand il est venu me voir, pour me le présenter, mais je ne voulais pas le connaître.
  On marche jusqu'à l'extérieur de l'aéroport, et va jusqu'à la voiture de mon père.
— Tu peux attacher Bradley, s'il te plaît ?
— Oui. Tu montes Bradley.
  Bradley s'assoit dans son siège auto, et je l'attache avant de monter à mon tour à l'avant.
— Bon alors, est-ce que ça va ?
  Voilà la fameuse question. Je m'y suis habitué maintenant, je réponds toujours pareil sans vraiment le penser.
— Ouais. Ouais, ça va.
Il me regarde du coin de l'œil, je sais qu'il ne me croit pas, mais il ne dit rien.
— Je suis là, je serais toujours là si tu as besoin de moi.
— Je sais.
  Un blanc s'installe quelques secondes et c'est Bradley qui nous sauve.
— On peut mettre ACDC ?
  Mon père le regarde par le rétroviseur, puis augmente le volume du post. Le son d'une musique d'ACDC sort des haut-parleurs et mon père et Bradley chante tous les deux à tut tête, comme nous faisions mon père et moi.
  Mon père adore ce groupe et quand j'étais petite, il me faisait chanter toutes les musiques et il m'achète des t-shirts avec marqués ACDC en gros.
  J'adorais nos moments ensemble, et même si mon père a fait en sorte d'être là, ce n'était plus pareil. Il avait une autre famille.

*

  Au bout d'une heure de route à les écouter chanter, on arrive enfin.
  Santa Monica. Voilà ou je vais habitait à présent.
  J'ai toujours habité à Boston, je nai jamais été ailleurs, du coup ça me fait bizarre de me dire que je n'y retournerai pas avant un bon moment, voire jamais. On ne va pas dire que j'avais beaucoup d'amis, mais ceux que j'avais étaient géniaux. Puis on avait nos rituels, nos sorties tous les samedis, et notre soirée ciné chez Nolan. Ça va me manquer. Ils vont me manquer.
  La maison est plutôt belle de l'extérieur, avec son jardin et des balançoires.
  Mon père se gare dans l'allée, et nous sortons de la voiture. Je récupère ma valise alors que mon père détache Bradley qui court jusqu'à la maison en criant à sa mère qu'on est là. Je prends une bonne inspiration, puis regarde mon père, qui avec son regarde me demande si ça va, je hoche la tête, et le suis jusqu'à la maison.
  Je rentre, un tapis avec marquer "home sweet home" dessus, est placé juste devant la porte. Je suis mon père jusqu'à la cuisine où se trouve sa femme avec Bradley assis sur plans de travail. Elle parle avec un garçon d'à peu près mon âge.
  C'est vrai qu'il est la lui aussi. Mesdames et Messieurs, je vous présente London, le fils d'Amanda, la femme de mon père.
  Amanda est plutôt petite et assez fine, des cheveux blonds avec des yeux bleus.
  London lui est plutôt grand est assez bien baraqué, du genre quater back, mais avec une tête de roi du bal. Il est blond comme sa mère avec les yeux verts.
  Je ne vais pas l'aimais celui-là. D'habitude, je ne juge pas sans connaître, mais sa tête ne me plaît pas. Où peut-être que c'est le fils, d'Amanda ?
Cette dernière, justement, me regarde avec de la pitié dans les yeux.

  C'était avant de coucher avec mon père qui fallait avoir pitié, pouffiasse !
 
Puis ses yeux se posent sur les chaussures de mon père et son visage se tord de colère.
— Bordel, Nathan, je t'ai dit et redit de quitter tes chaussures à l'entrée !
— Ho, ce n'est rien, London passera la serpillière.
— Ouais, comptes-y ! Rigole, ce dernier.
  Amanda lève les yeux au ciel avant de s'approcher de moi.
— Je suis vraiment contente de te voir enfin, ton père m'a beaucoup parlé de toi. Et de toi pas du tout. Je voulais te dire que je suis désolée pour ta mère, je commence à m'énerver, comment peut-elle dire ça après ce qu'elle lui a fait ! Je voulais que tu sache que...
— Moi, je ne veux pas savoir, je ne veux pas t'écouter ! dis-je sèchement. Ils me regardent tous avec de gros yeux, mais je n'en ai rien à foutre. Papa, ma chambre ?
— Euh... Oui, à l'étage, la deuxième à gauche.
  Je prends ma valise et monte sans demander mon reste, j'entre là ou mon père m'a indiqué.
  La chambre est de taille normale avec un lit double, une commode, un bureau et un meuble en face du lit avec une télé dessus. Les murs sont bleu ciel, la couleur préférée de ma mère. Je pense à elle, a tout ce qu'on faisait, tout ce qu'on se disait, je commence à voir flou à cause de cette eau salée qui menace de couler.

Comment je vais faire sans elle ?

Comment je vais faire toute seule ici ?

Le Garçon Solitaire T1 [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant