Le Garçon Solitaire T1 [Terminée]

CHAPITRE 19 - CORY

Assassiné... ils ont été assassinés.

Comment, comment peut-on tuer de sang-froid comme ça ? Dayron est blanc comme un linge, il fixe un point devant lui, sans bouger. Je l'appelle plusieurs fois, mais il ne m'entend pas. Je me penche vers lui et pose mes mains sur ses joues pour le ramener à moi. Je vois ses yeux remplis de larmes, et il me regarde enfin.

— C'était horrible, Cory. Dit-il faiblement, et ça me fend le cur de le voir comme ça.

— Je suis avec toi. Tu peux me parler, si tu veux. Ou alors, garder le silence.

— Je, je sais pas. J'ai juste... j'ai juste envie d'être avec toi. Mon cur s'affole à cet aveu.

— Je vais rester avec toi, Dayron. Autant qu'il faudra.

— Un phare... dit-il doucement.

— De quoi ?

— Tu es mon phare. Qui me guide, quand je ne vois plus rien. La seule lumière à laquelle je me raccroche. Sans toi, je m'écrase Cory.

Yeux dans les yeux. Je vois toute sa détresse toute sa souffrance. Mais je vois aussi de l'espoir. L'espoir que je puisse le sortir de sa solitude, de son enfer. Et je pleure. Je pleure pour lui. Heureuse de l'avoir retrouvé. Triste de tout ce qu'il a traversé.

Il pose ses pouces sur mes joues et essuie mes larmes.

— Je veux te serrer dans mes bras. Me dit-il.

Il recule son siège et tapote ses cuisses. Sans hésiter, je vais me positionner aussi confortablement que cette voiture me le permette. Assise à califourchon sur ces cuisses, je pose ma tête dans son cou, tout en laissant quelques baisers humides. Alors que lui renifle mes cheveux en me serrant contre lui, une main sur ma taille et l'autre sur ma tête. On reste comme ça un moment, écoutant la pluie.

— Les rumeurs au lycée tu te souviens ?

Je hoche la tête. Ces fameuses rumeurs. À mes premiers jours dans ce lycée, j'avais entendu des rumeurs comme quoi, il aurait tué quelqu'un, qu'il aurait fait de la prison. Mais je n'avais pas relevé, Dayron m'intriguait et je voulais le connaitre par moi-même. Je ne regrette absolument pas d'ailleurs.

— C'est à cause de ça. Les flics sont arrivés et j'étais en larmes, les mains pleines de sang, ils nont pas cherché a comprendre. Ils m'ont embarqué.

— Quoi !? Mais comment ? Je dis en me relevant brusquement.

— C'est comme ça dans ces quartiers. Les flics n'en ont rien à foutre. On ne vaut rien. Mais heureusement, il y en avait un qui prenait l'affaire au sérieux et a prouvé mon innocence. Et à la rentrée suivante j'ai changé de lycée et je suis arrivé ici. Vu mon caractère, les gents n'ont pas chargé plus loin.

— Ce n'est que des idiots ! Tu es génial. Un peut ronchon, mais j'adore autant que tes sourires. Tu vaux tout l'or du monde pour moi, Dayron.

Il me resserre dans ses bras et on reste encore un moment comme ça.

— Tu m'as manqué. Même avant que je te connaisse tu me manquais sans que je le sache. Je ne respirais plus, Cory

— Tu peut respiré maintenant Dayron. Je ne te laisserais pas.

Mon cur rate un battement, a ses mots. Je me sens tellement bien là dans ces bras. Je ne pence plus a rien, seul son état me préoccupe, tellement que je me rend pas compte de mon propre état.

Il pose une main sur ma joue, et prend un air inquiet d'un coup.

— Cory, tu te sens bien ? Il monte sa main à mon front. Tu es brulante.