Le Garçon Solitaire T1 [Terminée]

CHAPITRE 1 - CORY

Ça fait quatre jours que je suis à Santa Monica, et je n'ai rien fait à part regarder la télé ou lire, je ne bouge pas de ma chambre, je sors juste pour me laver et prendre à manger, mon père vient souvent me voir et me demande de sortir un peu, mais je n'ai pas envie. Dans une semaine, je reprends les cours, mon père s'inquiète et me dit que c'est peut-être un peu tôt, mais moi, j'ai besoin d'aller en cours, de m'occuper. J'ai besoin de sortir d'ici.

Je suis en plein travail dans ma chambre, je repeins tout en rouge, ça me faisait trop mal à chaque fois que je rentrais dans cette chambre, je repensais à ma mère. Et j'en pouvais plus de pleurer.

Toc-toc-toc. Je me tourne vers la porte, et lâche un "entré" à la personne derrière cette porte, plus par politesse que par envie.

Le roi du bal entre dans la chambre, deux cocas à la main. Qu'est-ce qu'il veut celui-là ?

— Salut, un coca ? Il me demande en s'assaillant sur mon lit.

Aucune gêne le gars !

Je prends quand même la bouteille, mais je ne réponds pas. Je reste les yeux fixés sur mon livre.

— Waouh le rouge rend très bien, ça change énormément.

Je ne réponds toujours pas.

— Tu sais, je sais ce que tu ressens, je suis passé par là aussi. Mon père est mort quand j'avais neuf ans, je le regarde cette fois plus intéressée par ce qu'il dit, j'ai arrêté de parler pendant plus dun an, ma mère ma emmené voir tous les psys qu'elle pouvait, mais rien ny a fait, je ne disais pas un mot. J'ai recommencé à parler à ma première année au collège. Les autres garçons insultés mon père, les mots sont sortis tout seuls, puis ça a étais ma première victoire avec mon crochet du droit, mais pas ma dernière. Il rit et je ris avec lui sans vraiment faire attention. Puis ma mère s'est mise avec ton père. Je l'ai très mal vécu, j'avais l'impression qu'elle le remplace, je ne voulais pas, je ne voulais pas parler à ton père, j'avais peur que si je lier un lien avec lui ça détruirait celui avec mon père. J'avais peur de l'oublier. Mais ton père a été patient et au fil du temps j'ai commencé à lui demander le sel, puis je lui disais quand j'avais eu une bonne note, elles étaient si rares. On rit encore.

Moi qui croyais que je n'allais pas l'aimais, finalement, je vais peut-être lui donner le bénéfice du doute. Je me dis qu'on a vécu les mêmes choses, que finalement, on est pareil au fond.

— Puis à la fin, je jouais au foot avec lui. Enfin tout ça pour te dire que je sais que c'est dur, mais ça ira, je te le promets, et même si tu ne m'apprécies pas trop, ce qui est très difficile vu ma gueule d'ange, mais bon passons, si tu as besoin de parler ou d'autre, je suis la porte juste en face. Il se lève puis s'en va.

Il n'est peut-être pas aussi con que je le pensais. Je devrai sûrement arrêter d'être si froide. Après tout, il n'a rien avoir avec ce qu'il s'est passé entre mes parents.

*

— Alors comment, c'est Santa Monica ?

— Beh, je ne suis pas trop sorti, tu sais.

— Cory, il faut que tu sortes ! Va à la plage, fais-toi des potes, je ne sais pas moi.

Je suis en faceTime sur mon ordi avec Nolan et Laure, mes deux meilleurs amis de Boston. Ils veulent absolument que je sorte et que je voie des gens, ils ne supportent pas l'idée que je reste seule. C'est vrai que je déprime et que mon cerveau commence à ramollir avec toute cette technologie, mais sinon ça va, je pète la forme.

— Écoute princesse, commence Nolan, tu ne sais pas ce que je donnerais pour être avec toi, mais on nest pas là et seule, tu sais tout autant que moi que tu n'y arriveras pas. Princesse, fait moi plaisir, sort de cette putain de maison, ça te bouffe plus qu'autres choses !