Carry On [en pause]

12-Connard for ever

[Désolée, Wattpad à fait des siennes, je reposte donc ce chapitre 12 !]

AMY

Je rentrai doucement dans la chambre de Tobias. La pièce, encore plongée dans la pénombre semblait légèrement plus grande que ma chambre - Était ce vraiment possible ?! - et était en partie occupée par un grand lit défait, sur lequel était allongé Tobias. Le beau brun était étendu sur le ventre, les bras autour de son oreiller. Il avait la tête tournée vers sa table de nuit, sur laquelle était posé un cadre.
Tout en évitant de fixer le corps de mon nouveau colocataire, je m'approchai doucement de la table de nuit et regardai la photo placée à l'intérieur du cadre. On voyait Tobias plus jeune de quelques années entouré d'adolescents de son âge. Cela devait être une photo de sa vie à New-York...

Mis à part cette photo, aucune trace de vie n'habillait la pièce. Aucun vêtement, pas de photo, de dessin... Sur le bureau massif qui occupait un coin de la chambre, aucun papier ne traînait, les stylos étaient rangés, les classeurs ordonnés.

Et bien... Avec moi qui suis une bordélique de première, ça va être compliqué...

Une porte semblable à celle de mon dressing attira mon œil. Une fois ouverte elle dévoila effectivement le contenu décevant d'un dressing rempli de chemises, jeans, pantalons, T-shirt, sweats, chaussures...

Je refermai délicatement la porte, et m'approchai de Tobias. Je trouvais suspect qu'il n'ait pas cours un lundi matin, alors qu'il m'avait dit faite des études de commerce.
Je posai ma main sur son épaule et le secouai un peu. Il grogna et enfoui sa tête dans l'oreiller. J'insistai et enfin il tourna la tête vers moi, un œil entrouvert.

- Mmmm ?

- Tu n'as pas cours ?

- J'y vais pas... répondit il d'une voix endormie.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- La flemme.

Et il enfonça sa tête dans le coussin. Je me redressai, brusquée. J'avais eu tellement de mal à faire les études que je désirais que je ne supportais pas les gens qui prenaient ça à la légère.
Vu l'appartement de Tobias, ou se qu'il avait dit à propos de sa gouvernante, de ses revenus "inexistants", il me semblait que l'homme devant moi faisait partie d'une catégorie de gens aisés pouvant tout obtenir.

Ce n'était évidemment pas sa "faute", on ne choisit pas sa famille et sans doute un vénérable ancêtre avait-il sué sang et eau pour obtenir cette fortune, mais ceux qui profitaient de leurs richesses à la légère, prenant avec indifférence ce qu'ils pouvaient s'offrir m'horripilaient au plus haut point.
Et lorsque d'autres se démenaient pour obtenir une parcelle de ces privilèges, la plupart de ceux qui avaient tout ne profitaient pas de ce qui leur était offert sur un plateau d'argent à la naissance. Et cette inégalité dédaigneuse, à laquelle j'avais tant de fois assisté, me révoltait.

Et bien puisque monsieur ne veut pas assister aux cours que d'autres ne peuvent même pas obtenir, qu'il reste ici !
Je me levai et sorti de l'appartement, sans oublier les clés que Tobias m'avait confiées hier soir. Je n'étais même pas en retard car la proximité avec la fac me permettait de partir bien plus tard que dans mon ancien logement.
Une fois arrivée dans l'établissement, je rejoignis les quelques camarades avec qui je m'entendais bien.
La sonnerie annonçant le début des cours retentit et je me dirigeai vers la salle de classe, moi.

TOBIAS

Lorsque j'émergeai à nouveau du sommeil, il était plus de midi. La vague discussion que j'avais eu avec Amy me revinrent mémoire.