Maladie

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(dessin de shawncoss)

Je ne pensais vraiment pas faire une nouvelle partie sur cette histoire, mais bon. Je me pose beaucoup de questions ces temps-ci, il m'arrive pleins de trucs, et vu la douée que je suis, je suis incapable de parler de tout ça à l'oral, mais à l'écrit.
Les infirmières de l'hopital psychiatrique et les psychiatres me conseillent de dire tout ce que je ressens à l'écrit, mais je ne peux pas. Car ils liront tout et me jugerons. Je pourrais voir les expressions de leur visage pendant leur lecture, et j'aurais honte. Mais sur Wattpad, personne ne me juge, personne ne me voit, et je ne vous vois pas en train de lire mon récit.

J'ai déjà fais un chapitre "présent" expliquant mes problèmes récents, mais en ce moment j'ai un problème visant une catégorie bien précise : la maladie mentale.
J'ai déjà parlé de la dépression, comment je la vivais au quotidien, mais maintenant j'ai d'autres maladies.

J'espérais beaucoup de l'hôpital psychiatrique, quand j'y suis allée. Une horde de psychiatre à portée de main, prêt à débusquer mon problème pour de bon !
Mon problème ? Je passais de l'euphorie à la dépression sans raison en une fraction de seconde, et ces phases duraient quelques heures, jours ou semaine. J'ai été enfermé 4 mois, et ils n'ont pas trouvé mon problème. Du moins, ils ne voulaient pas me le dire.
Puis j'ai découvert une BD, "Goupil ou face" de Lou Lubie, parlant de la cyclothymie.
Allez, en cours les enfants ! Qu'est ce que la cyclothymie ?
La cyclothymie est un trouble de l'humeur de la famille des troubles bipolaires. La différence entre les deux est que, les phases maniaques/hypomaniaques (humeur haute) et les phases dépressives durent des mois voire des années chez la bipolarité, avec des phases de rémission, de repos, où le patient est ni trop haut, ni trop bas.
Chez la cyclothymie, les phases durent des heures, des jours, des semaines, et il n'y a pas de phases de rémission. Pas de repos.
Le risque suicidaire dans les dépression cyclothymique est de 47%. Ce qui est très élevé !

Pendant ma deuxième hospitalisation en phase dépressive, j'ai évoqué cette BD à ma psychiatre. Je lui ai demandé ce que j'avais. Elle m'a dit : "un trouble de l'humeur" mais c'est si vaste ! Il y a tellement de troubles de l'humeur. Alors j'ai discuté avec elle, et lui ai dis que je pensais être cyclothymique. Elle m'a dit que j'avais bon, que c'était ça.
Hourra ! Enfin un nom sur ce que j'avais ! Je savais enfin ce qui me tourmentait. Un petit renard. (Voir Goupil ou face, où la cyclothymie est dessiné comme un renard) dans ma tête. Qui s'amusait avec mes émotions sans arrêt !

Enfin soulagé de mon problème, de mon diagnostic, j'eu un traitement adapté à mes soins. Thymorégulateur, anti-dépresseur, anxiolytique, et... Anti-psychotique.

Pourquoi ?

À ma troisième hospitalisation (en même pas 1 ans !!), Je fus interné pour idées délirantes. Depuis longtemps je me sentais observé, suivie, traqué par des caméra qui me fixait. Je les sentais, mais je ne les voyais pas. Je SAVAIS qu'on m'observait. Je le sentais.
C'est ce que j'ai dis à ma psychiatre. "Derrière ces caméras, les gens se moquent de moi." Ai-je rajouté.
Elle m'a interné de force en hôpital psychiatrique, et m'a prescrit des anti-psychotique.

Je suis toujours à l'hôpital, avec au total 8 médicaments à prendre par jour. 2 le matin, 1 le midi, 4 le soir et 1 au coucher. (Que je prend jamais, heheh)

Pendant les vacances chez la mère, j'ai fais une grosse bêtise. J'ai arrêté mon thymorégulateur. Ho, vous savez pas ce que c'est ? Pardon, je vous explique. Ça permet de réguler les émotions, ça permet de monter moins haut, et de descendre moins bas. Et le thymorégulateur que je prend sert surtout à réguler l'humeur et à éviter de monter trop haut. Avec ça, je me sentais plus heureuse. Plus d'euphorie. Plus d'hypomanie. Vide. Sans émotion. Sans être pour autant déprimée. Alors je l'ai arrêté, et je suis remonté. J'étais irritable, je riais pour un rien, je sautais partout et faisait pleins de blagues, j'ai beaucoup dépensé d'argent dans les magasins à acheter diverses babioles qui me serviront probablement à rien.

Chronique d'une ancienne dépressiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant