4 : L'école

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Et oui, ce sujet est inévitable. L'école, et plus précisément le harcèlement scolaire. Franchement, qui ne l'as pas vécu ? Avouons-le, on c'est tous fait charier au moins une fois à l'école dans notre vie. Mais quand c'est répétitif, qu'on t'emmerde constamment, là c'est du harcèlement.

Faut dire que je l'ai toujours vécu, dès la maternelle. Et oui, même en étant tout gamin, les gosses peuvent être assez con pour en faire chier d'autre. Je m'en rappelle très vaguement, mais on me parlait mal, me bousculait et réveillait pendant les siestes à coups de pieds. Sympa.

En primaire, bah c'était pareil. Sauf que parfois, on me frappait, on me lançait des pierres, et on me rejetait. J'avais des amies, oui ! Mais le midi, elles rentraient manger chez elles. Et moi ? Bah vu que ma mère et Thomas bossaient, je mangeais à la cantine. Et après le repas ? Grosse récréation ! Et bien sûr, mes amies arrivaient toujours pile avant l'entrée en classe. Du coup, à cette pause, je cherchais des gens avec qui jouer ! Mais vu qu'étant gamine, j'étais une PUTAIN.DE.PILE. ELECTRIQUE. Je sautais partout, souriait et riait tout le temps, sans raison. Ah, et hyper bavarde. Un peu trop, même ! Peut-être pour ça qu'on m'embetait. Car j'étais chiante et collante. Mais j'assume ! C'est toujours le cas aujourd'hui. Toujours à gueuler et rire sans raison ! Toujours aussi bavarde, mais je me contiens. Là-dessus, je n'ai pas changé.
Je pense que le seul truc qui a changé entre cette "petite moi" et celle d'aujourd'hui, c'est la manière de recevoir les insultes.

En primaire, on avait beau me frapper, me lancer des objets, me pousser ou m'insulter, je souriais. Je ne pleurais jamais, et puis dans un sens je ne comprenais pas la situation. Je ne m'en rendais pas compte. Je ne m'étais jamais dit "Hee, je me fais harceler !" Mais quand t'es jeune, t'es con. Naïf. Idiot !

Donc quand ça continuait jusqu'au collège, bah là je supportais un peu moins. J'ai aussi des origines... Étrangères. (Je ne précise pas, ça pourrait "aider" à trouver mon identité ! Et j'ai envie, bah, d'être anonyme, dans un sens.) Plus de coups, certes, mais toujours des remarques racistes et des bousculades. Mais ça allait !
En 5eme, quand je trainais avec Alicia, justement plus personne m'embêtait. Elle était un peu comme mon "garde du corps". On m'insultait ? Elle attaquait direct sans que je lui demande ! C'était aussi une raison pourquoi je ne voulais pas la lâcher. J'avais peur qu'on m'embête de nouveau ! Et puis, elle aussi on l'a pas mal emmerdé, à cause de son poids. Et à deux, on est plus forts ! Et j'étais aussi sa seule amie. Et étant de nature empathique et beaucoup trop gentille, je ne voulais pas la blesser en la lâchant. Mais à la fin, voilà. J'en reparlerai.
Juste après.

Donc, en 3eme, l'année de la misère, comme je l'ai dit, Alicia se faisait de nouveaux amis. J'étais qu'un bouche trou. Et même quand je m'éloignais d'elle, elle me rattrapait et m'engueulais car "je l'avais abandonné et ça ne se fait pas entre amies !" Ah, peut-être que frapper, insulter et rabaisser son amie, c'est normal aussi ?! Mdr.

Bref ! Elle s'est donc faite de nouveaux amis. Et moi, je devais rester avec elle. Mais à l'écart du groupe. Et comme je l'ai dit dans la précédente partie, je me suis mutilé au collège. Oui, AU COLLEGE. Dans les escaliers, précisément.
Alicia était montée avant moi en cours d'anglais. 10min en avance ! Avec des amis. Deux gars ; pas besoin de donner un nouveau prénom au deux, un seul suffira car il est important. Guillaume.
Je montais en anglais, un peu en retard par rapport à Alicia. C'était au troisième étage, je précise. Une fois en haut, elle m'a regardé continuer de gravir les marches. Puis Guillaume, à la même hauteur, m'a craché dessus. Sur la tête ! Son pote à fait pareil ça avait atterri sur le sac. Je n'ai rien dis, j'ai fait genre je n'ai pas remarqué. Et t'as fait quoi, toi, Alicia ? Bah t'as rigolé ! Pas étonnant.
Je les ai donc rejoints. Je me suis mise quelques marches au-dessus d'eux. Ils discutaient et rigolaient ensemble, sans se soucier de moi.
J'avais dans ma poche une lame de taille crayon. Car je commençais vraiment à être mal. Vraiment mal. Puis j'ai craqué, j'ai voulu aller plus loin que le compas. Alors toujours sur les marches, derrière le groupe, je me suis fait une profonde coupure au poignet. J'ai eu mal, sa saignait pas mal. Et le cours allait bientôt commencer ! Merde. J'ai juste mis un mouchoir dans ma manche, histoire de pas tâcher ma veste et que ça dégouline le long de ma main.
Je suis restée pendant tout le cours d'anglais avec ce mouchoir.

Puisqu'il me reste encore un peu de temps et de place, je vais parler de toi, Guillaume. Tu me faisais déjà chier au début de cette année. Et à la fin, tu ne t'es pas gêné pour m'enfoncer ! Surtout sur facebook. J'avais partagé une vidéo d'un gars qui jouait pleins de morceaux au piano, dans un supermarché. Ho, et l'idiote que je suis, "visible par tous. Public." Donc pas besoin d'être amis pour commenter !
Une de mes connaissances à posté "Whoaa ! Trop déprimantes ces chansons. Mais super beau. (Je vais continuer sous forme théâtrale, j'ai tenté de retrouver cette publication mais je pense l'avoir supprimé. Mais je m'en rappelle parfaitement !)
Guillaume : c'est spécialement pour (moi) si est déprimant !
Amie : ne dit pas ça...
Guillaume : si, c'est qu'une putain de dépressive.
Amie : alors si moi j'aime cette vidéo, je suis donc aussi dépressive ?
Guillaume : je n'ai pas dit ça. Elle ne mérite pas d'avoir d'amis, surtout pas toi.
Amie : pff, pathétique.
Guillaume : en plus personne l'aime ! Même Alicia ne l'aime pas

Je pense que c'était tout. Derrière mon écran, j'étais en pleurs. Elle a plus cherché à me défendre. Cette "amie" trainait pas mal avec toi, Guillaume. C'était blessant. Je pensais avoir quelqu'un de mon côté. Mais j'ai été comme trahi.
Guillaume, t'étais, et tu m'es toujours je pense, un petit connard prétentieux et arrogant. Quand tu me voyais au collège, tu me saluais : "Hé salut **** ! Toujours déprimé ?" Avant de partir en riant. Et tu me surnommais "la dépressive de merde".

Je vais m'arrêter là. Je finirais là-dessus dans une prochaine partie.

Merci d'avoir lu. 

Chronique d'une ancienne dépressiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant