Chapitre 1 : Séparation

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Je m'en souviens comme si c'était hier. .
Oui, ce jour-là était une journée paisible. .

Je révisais comme à mon habitude, la musique de mon enceinte à fond. Autant vous dire que  j'entendis à peine le toquement léger et bref à ma porte.
Je posai mon stylo en précipitation avant de me relever et mettre mes chaussons à la va-vite. Je me dirigeai vers la porte, tremblante. Grand-frère travaillait encore à cette heure-ci. . Alors qui cela pouvait bien être ?
Je demandai d'une voix peu assurée :

- Qui est-ce ?
- C'est Côme. Me répondit-il.

Aux tremblement de sa voix, je sentis qu'il avait froid. D'ailleurs, j'entendais le vent claquer contre ma porte. Alors, sans plus tarder je piochai dans le trousseau des clés de la maison l'une d'entre elle, plus grosse que les autres. Je la glissai dans la serrure puis ouvris la porte grandement.

- Bonjour, Côme! L'accueillis-je. Ça va ? Lui demandé-je, un petit sourire aux lèvres.
- Oui, merci. Dit-il en hochant de la tête frénétiquement. Hum..

J'attendais sa réponse en le regardant curieusement.
Il n'avait pas l'air dans son assiette.. Remarqué-je aussitôt.
Comme je vis qu'il n'arrivait pas à parler et qu'il restait figé sur place, tremblotant, je lui proposai gentiment :

- Tu veux réviser un peu à la maison,
c'est ça ?

Le concerné se gratta le menton soucieusement, silencieux. Et contrairement aux garçons de son âge, aucune barbe encorr ne le décorait.

- Tu sais, tu n'es pas obligé de toujours m'accepter, Mila. Me rappelle-t-il soudain en réchauffant maintenant ses deux mains, me sortant de mes pensées.
- Je le sais bien, Côme ! M'enquis-je alors. Tu crois réellement que moi, la petite comère, ne sait pas me défendre ? Plaisanté-je, amusée.

Là, il me glissa un regard attristé, ça me perturbe. Quelques secondes plus tard, ses prunelles sombres s'emplissaient d'une lassitude à vous glacer le sang. Vous savez, cette lassitude que l'on éprouve lorsque les gens nous ont dégoûté de la vie...
Ça me brisa le cœur. Et, alors que je m'apprêtais à le questionner là-dessus, inquiète, il me devança en déclarant gaiement :

en me souriant et déclare :

- C'est d'accord, merci !

Je restai un instant silencieuse avant de bredouiller un “ je t'en prie ”, abasourdie. Puis, je le laissai entrer en me reculant un peu, penaude.

Comment avait-il fait ça ?

Il avait changé d'expression en moins d'une fraction de secondes..!

Comment était-ce possible ?

Comment pouvait-il glisser son visage dans un masque aussi rapidement ?

Je chassai aussitôt ses pensées pour refermer la porte de ma maison et l'accueillir au mieux.

La philo, c'est pour plus tard ! Me dis-je intérieurement.

- P-par quoi voudrais-tu commencer, aujourd'hui ? Lui demandai-je en me tournant vers lui, un sourire maladroit aux lèvres.
- Hum.. Fit-il en le remarquant du coin des yeux.

Je le vis se diriger vers le salon pour observer mes affaires de cours étalées sur la table.

- Tu révises l'histoire ? Répond-il enfin. Alors autant commencer par cela, non ?
- Mais.. Ça te va, toi ? M'inquiété-je en fronçant les sourcils.
- Si ça te va, toi, ça me va, tiens-donc ! S'enquit-il, presque consterné que je pose la question.

Ça me fit hausser les sourcils.

J'avais du mal à le cerner, aujourd'hui.. Pensé-je en me dirigeant vers la cuisine ouverte sur le salon.

Masques. . .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant