Souvenirs

443 25 19
                                    

Iroh avait observé Zuko de loin, ce dernier replié sur lui-même devant la porte de la jeune femme. Il craignait que la présence de cette dernière n'éveille d'anciennes douleurs chez son neveu. Il avait beau être le dirigeant du pays, il restait ébranlable et fragile. Un rien pouvait suffire à le détruire psychologiquement.

Iroh n'avait de cesse, en voyant Zuko dans cet état, de repenser à cette fameuse période il y a de çà des années. Il y revoyait son neveu abattu, complètement perdu et refermé sur lui-même. Il avait perçu dans son regard toute la tristesse, toute la haine et toute l'incompréhension du monde.

"Mon oncle ?!

Ces paroles arrachèrent Iroh de ses pensées, le décidant à sortir de l'ombre.

-Qu'est-ce que vous faites là?

-Je vous ai entendu vous...disputer.

-Désolé... souffla-il, Retournez vous coucher, ce n'était rien...

-À en juger par ta mine, ce n'était tout sauf rien Zuko.

Le vieillard s'assit à ses côtés et lui posa une main compatissante sur l'épaule.
Le chef d'État garda néanmoins le silence, et son regard tourné vers le sol.

-Je ne veux pas te revoir comme pendant ces années où tu as été forcé à chercher l'avatar, après ses 100 ans de disparition; ni comme il y a 11 ans...

-Ne vous inquiétez pas, ça ne risque pas d'arriver. Je m'étais promis de surmonter cela et j'y suis arrivé. Ce n'est pas pour retomber une nouvelle fois dans cette saloperie de dépression !

Iroh resta encore quelques temps avec son neveu, dans la noirceur de la nuit.

_________

Izumi s'était réveillée dans son lit, mais ne se rappelant pas y être allée par elle-même la veille.

Il lui fallut quelques secondes avant qu'elle ne s'aperçoive que son dernier souvenir était sa conversation avec Mai...si on pouvait l'appeler conversation.

Sortant de ses draps encore chauds, elle s'aperçut aussi qu'elle était habillée de ses vêtements de la veille. Quelqu'un avait dû la ramener dans son lit...

Contrairement à hier, le soleil n'était pas au rendez-vous. Et pour cause, il pleuvait des cordes. Le ciel gris lui déplaisait... Elle se demandait si les maîtres de l'eau pouvaient déplacer ces gros nuages menaçants.

Quelle heure était-il ? Le cadran solaire qu'elle apercevait habituellement de sa fenêtre ne lui donnerait pas de réponse cette fois-ci.

Nonji n'était pas venue la réveiller non plus. La princesse chercha de nouveaux vêtements dans une malle se trouvant au fin fond de sa chambre, puis se dirigea vers la salle de bain ralliée à ses appartements. Elle se déshabilla, se dirigea vers le bassin. Ses pieds nus créaient un bruit sourd, résonnant dans toute la pièce. Elle était enveloppée d'un brouillard et d'une chaleur presque étouffante.

Elle entra dans l'eau chaude. Cette baignoire était alimentée par une eau thermale provenant d'une source non loin de la capitale. Elle s'assit au fond, s'affaissa contre la paroi froide en faïence et souffla.

Pour une fois, elle était seule. Complément seule. Elle pouvait hurler ce qu'elle voulait sans se soucier qu'une oreille indiscrète ne l'entende et ne rapporte ses dires au monde. C'était dans ces moments-là qu'Izumi pouvait réellement se détendre, penser et murmurer ce qu'elle voulait sans être interrompue.

Elle détailla la salle autour d'elle. Elle était immergée dans un grand bassin se situant au milieu de la pièce. Le sol était carrelé, les meubles en bois, les murs recouverts d'une fresque en mosaïque. Cette dernière représentait un volcan en éruption, des dragons volant dans le ciel, des fleurs exotiques très colorées, et un fleuve paisible en contre-bas.

La flamme d'une famille incomplèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant