Vérité

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Izumi et Iroh arpentaient les couloirs du palais depuis une bonne demi-heure à présent. Cependant Zuko restait introuvable. Les domestiques interrogés en chemin secouaient tous la tête, navrés de ne pas pouvoir renseigner la princesse et son grand-oncle. Zuko n'avait pas été vu depuis une ou deux bonnes heures.

"C'est étrange, fit Iroh, Zuko est d'ordinaire si affairé, il est impossible que personne ne sache où il se trouve.

Izumi était restée froidement silencieuse depuis la fin de son cours de maîtrise. L'amertume se lisait sans difficulté sur son visage. Iroh ne pouvait s'empêcher d'avoir de la peine pour elle. Après un silence, il décida :

- Nous devrions jeter un œil à son bureau.

- Il s'entretenait avec Mai la dernière fois que je l'y ai vu entrer.

- Peut-être qu'ils sont toujours en train de traiter sa requête, allons voir.

Mais quand ils arrivèrent au lieu-dit, la porte était légèrement entrouverte.

- Zukooo ! cria le Dragon de l'Ouest à la vue de son neveu au sol.

L'ancien général se précipita et se pencha au-dessus de lui. Zuko rassura son oncle et eut un air un peu gêné lorsque le vieil homme constata la manière dont il était cloué au sol. Mais pendant que son oncle retirait les dagues, le Seigneur du Feu attrapa le regard noir de sa fille, appuyée nonchalamment contre l'encadrement de la porte.

Et il se sentit honteux, si honteux... Et il se voyait, allongé, retenu par terre par de simples couteaux, incapable de se mouvoir et de se sortir de cette situation seul. Et elle, elle le toisait, du haut de son mètre quarante, sur ses deux jambes, droite et digne. Et son air dur lui faisait pressentir que les choses n'allaient pas s'améliorer. Mais il ne parvenait pas à savoir ce qui la contrariait à ce point. Zuko aurait voulu disparaître sous terre si cela avait été possible, ne serait-ce que pour échapper au regard froid de sa fille.

- Oncle Iroh ? résonna alors sa voix monotone tandis que son grand-oncle retirait la dernière dague enfoncée dans le parquet. Pourrais-tu nous laisser ?

Iroh lui lança un regard d'abord perplexe mais le Dragon de l'Ouest finit par se résigner. Il se redressa difficilement dans un grognement, son grand âge l'affaiblissant, et se mit en marche vers la sortie. Arrivé au niveau de la petite princesse, il se tourna et la prit par les épaules.

- Izumi...commença-t-il à mi-voix. Ne... Ne soit pas trop dure avec lui. La meilleure des leçons reste celle que l'on s'inculque soi-même. Ton père est déjà sur la voie de la rédemption, je le sais.

La petite fille plongea un instant son regard dans les pupilles de son grand-oncle puis se jeta dans ses bras. Il l'accueillit volontiers.

- J'y penserai, susurra-t-elle à son oreille. Merci... pour tout.

Puis les deux se séparèrent et Iroh s'en alla en refermant la porte derrière lui dans un bruit lourd et imposant.

Ne restaient que le père, s'étant relevé, et la fille.

Les deux n'échangèrent pas un regard pendant un moment. Enfin... Izumi ne le permettait pas, car son père continuait de la fixer d'un œil inquiet.

- Izumi, tout va bien ?

L'interpelée ne répondit pas tout de suite.

- Tu... Tu as quelque chose à me dire ? demanda le souverain hésitant. C'est pour la même raison que tu es venue me trouver dans mon bureau ce matin ?

Izumi tourna doucement la tête vers lui. Avec le même regard sombre elle inspira, prête à parler, mais rien ne sortit de sa bouche. Zuko tira la chaise de son bureau et l'invita à venir à ses côtés, elle s'approcha, mais garda une certaine distance avec son père. Le seigneur tenta de déceler quelque chose dans son regard mais malheureusement pour lui, elle restait impassible.

La flamme d'une famille incomplèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant