OMEGA

chapitre 18

                   18 . Le coeur a ses raisons, que la raison ne connait pas

Il est presque minuit, tous le monde est parti se coucher et il ne reste plus que soren, evan, et  Daniel, tous assis sur un grand canapé dans le salon. Je reste adrossée à l'encadrement de la porte, et les observe. Daniel a les sourcils froncés à l'extrême comme s'il cherchait à les souder ensembles, la colère transparait dans ses traits, mais il y'a aussi de la peine, une peine incommensurable qui m'atteint bien que je ne le connaisse que peu, que les premiers mots qui m'étaient venus à l'esprit pour le décrire furent  :" coureur de jupons", il n'en reste pas moins humain, à moitié, mais un homme capable de sentiments, un homme qui a perdu celle qu'il aime à cause d'une étrangère, à cause de moi.

Je ravale la boule de culpabilité qui s'est formée dans ma gorge, je détourne le regard pour croiser les yeux de Soren, qui me fixait, le visage impassible, les yeux dans le vide.

-Il faut faire quelquechose, evan, on ne peut pas les laisser s'en sortir comme ça, ils vont la tuer, la TUER. IL EST HORS DE QUESTION QU'ON TUE SIANNA pour...ça. Daniel est hors de lui, il me regarde avec hargne. J'ai peur, peur de ce que je vais devoir faire, peur de ce qui va m'arriver, mais il me serait impossible de vivre avec la mort et la souffrance de quelqu'un sur la conscience, il en est hors de question.

- Daniel, il faut qu'on y réfléchisse...

-Mais c'est déjà tout réfléchis! tu n'as qu'à leur donner ce qu'il veulent, tu préffére ton humaine à un membre de ta meute ?

Evan lui jeta un regard noir qui me fit froid dans le dos et qui eu le don de refroidir le température de la pièce de plusieurs degrés.

- Ce n'est pas une simple humaine, c'est la fille de la prophétie, tu le sais trés bien.

Je reçois sa réponse comme un coup dans le ventre, je ne m'attendais pas à ce qu'il me présente d'une façon aussi clinique, aussi neutre, dénuée de tout sentiments. Comme si je ne suis qu'un simple objet. Je ferme les paupières, j'essaie de raisonner, il ne le pense pas ainsi. ça doit être ça, j'ai du mal comprendre.

- Donc, elle est plus importante que sianna? demande daniel d'un ton hargeux.

- Arrêtes de me crier dessus loup ! dit evan d'une voix glaciale.

Dés qu'il prononçe cette phrase, daniel se retrouve à terre, comme écrasé par une force invisible.

- Je vais y réfélchir, nous sommes tous fatigués et  à bout de nerfs, demain, je prendrais une décision. continua-t-il d'un voix légérement plus douce.

Daniel hoche mollement la tête avant de sortir de la pièce en trainant des pieds, suivi de soren qui a assisté à toute cette conversation sans parler, pas même une seule fois. avant de se retourner, il me regarde, j'ai l'impression qu'il lit en moi, qu'il sait exactement ce que j'ai en tête. il hoche imperceptiblement la tête à mon intention avant de suivre daniel, en haut des escaliers.

-Oh, soren, brule la lettre pour moi. s'il veulent la guerre, il l'auront.

L'intéréssé marmonne un ' ok, d'accord je vais le faire' avant de disparaitre.

Je reporte repidement mon regard sur evan, il soupire, passe les doigts dans ses cheveux. il a l'air à bout. je n'ai pas de pulsions suicidaires où quoi que ce soit, mais en ce moment, me donner aux sorciers me parait une meilleure idée que de voir celui que j'aime souffrir à cause de moi. 

Il se rapproche de moi pour me prendre dans ses bras, je sens son parfum, un mélange de menthe et de bois fumé, et d'evan. dans ses bras, c'est là où j'ai envie d'être, là où j'ai envie de rester, pour toujours et quoiqu'il arrive. mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, la réalité me rattrape. la culpabilité m'assaile comme un boulet de canon. Quand evan me relache, j'essaie de lui sourire du mieux que je peux. mais je n'y arrive que partiellement.