Chapitre 34

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                                                "Baby on board"

- Mère ?

la voix interrogatrice d'Evan est la dernière chose que j'entend.

Un éclair de douleur atroce me traverse de part en part, un hurlement quasi-bestial se fait entendre, puis, plus rien.Les battements de mon coeur me semblent de plus en plus lointains à mesure qu'un froid insidieux s'empare de moi. J'ai déjà eu une expérience similaire, mais où ? quand ? je ne me rapelle plus.Je ne me rapelle de rien ?

J'attend, j'attend que la souffrance prenne fin, mais la douleur persiste. Combien de temps vais-je devoir supporter ça ? l'air me manque et je suffoque presque, haletante, à la recherche d'un air devenu plus que nécessaire. Je regarde autour de moi, mais il n'y que le vide et le néant noir absolu, un accés de claustrophobie m'envahit. Ma respiration se fait sifflante, Les ténèbres se font denses, les ombres m'entourent, m'étraignent, et me palpent, j'écraquille les yeux en voyant leur mains de fumée-d'encre toucher mon ventre, j'entend des voix aigues, des voix incroyablement aigue demander :" qu'est-ce que c'est ? à nous ? petite chose, à nous ?". Les mains pointent vers mon ventre, instinctivement, je pose mes mains dans un geste portecteur , autour de mon ventre. que veulent-ils ?  Mais les voix continuent de demander:

"à nous ? à nous ?".

" à nous ? petite chose à nous ? "

" à nous ?"

Je n'y tient plus et crie : " NON! LAISSEZ-MOI TRANQUILLE !".

Le froid qui m'étreigne semble se dissiper un peu. Les voix aigue devinrent lointaines sans disparaitre pour autant.

Une voix forte résonna dans le noir, emplissant l'éspace, et je me sentis apaisée. Je me concentre sur la voix, belle, mélodieuse, grave et familière.

Lorsque je m'en sens le courage, j'ouvre les yeux. Aveuglée par la vive lumière, j'e pose  mon bras sur mes yeux pour les protéger, mais ce simple geste m'arrache un gémissement. Seigneur, qu'est-ce qui m'est arrivé ? Je reste dans cette position durant ce qui me semble être des heures. Quand je m'en sens le courage, je retire mon bras de mon visage et je tente à nouveau d'ouvrir les paupières. La luminosité me fait mal et garder les yeux ouverts me fatigue. Une douce chaleur m'envahit peu à peu, un flot de sensation m'assaillit. La tièdeur, la douceur autour de moi, les odeurs familières envahissent mes narines, tous ça me rassure.

- Julia ?

Tout mes souvenirs remontent de ma mémoire et explosent dans mon esprit en mode feu d'artifice. Evan, la bataille, Erik, Le mariage, le voyage, la nuit, Le bébé. Le bébé ? un sourde angoisse me saisit. Qu'est-ce qui s'est passé ? L'enfant est-il blessé ? suis-je blessée ?

J'ouvre la bouche pour essayer de parler, mais aucun son n'en sort. Merde.

- N'essaye pas de parler, ma douce. Chuchote une voix grave à ma droite.

Je tourne lentement la tête dans sa direction. Mon regard rencontre celui d'Erik dont les yeux normalement impassibles laissent clairement entrevoir la panique, la peur et le soulagement. 

Agenouillé à mon chevet, il s'empare de ma main et s'y accroche comme si sa vie en dépend. Je tente de le rassurer sur regard. Je ne veux pas qu'il s'inquiète." Je suis là, vivante, et je te trouve toujours aussi diaboliquement beau, et je t'aime toujours autant" voilà ce que j'aurais voulu lui dire, mais encore ne fois, j'ai l'impression d'avoir des cailloux dans la bouche, je n'arrive pas à articuler le moindre mot. Génial.

- tu as toujours mal ? demande-t-il dans un murmure, comme s'il avait peur de me briser en parlant normalement. 

J'acquièsce. Incapable de nier l'engourdissement et la sensation de brûlure qui semble empirer dans tous les muscles de mon corps.

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