OMEGA

chapitre 29

29. "La peur est l'obstacle qui, par définition, nous empêche de commettre ce que nous considérons comme mauvais où dangeureux, mais certaines peurs sont étranges, elles sont en fait ce qui nous empêche d'Evoluer où d'avancer. La peur est une puissante addiction à la sureté dont il est difficile de se débarasser." 

                                                                  Dragonica lagoon, dictionnaire des explications magiques.

Aprés le dîner, je sors me promener dans les jardins, l'air nocturne me rafraichi les idées, me réconforte, et mes pensée se dirigent tout naturellement vers le propriétaire de ce lieu, comment peut-on être si riche ? l'immortalité doit-y être pour quelque chose, je souris en contournant une haie taillée en forme rectangulaire, je profite de mon petit tour pour me vider l'esprit et ne plus penser à quoi que ce soit en dehors de moi, de la nature qui m'entoure, et des bruits de insectes nocturnes. Mon petit tour fini, je rejoins la maison  principale, en meilleure forme et une humeur moins noire. La gouvernante est toujours postée à l'entrée, comme une sentinelle qui chercherait à débusquer l'ennemi, je lui souris.

Je me dirige vers mes appartements, mais une idée germe dans mon esprit et s'y ancre solidement, tellement solidement que je n'arrives pas à penser à autre chose. je redescends l'escalier en colimaçon.  Comme prévu, la gouvernante est encore à son exacte place :

- Excusez moi, je voudrais vous demander quelque chose.

La femme hausse les sourcils :

- bien sûr.

- y'a-t-il des magasins aux alentours ? de vêtements et autres ?

- oui, en effet, il y'en a à six où sept kilométres d'ici, pourquoi cela ?

- j'ai besoin de vêtements, je n'en ai pas de propres, et ceux qui sont dans la penderie ne sont pas vraiment...

- à votre gout ? propose-t-elle.

- mon style. je corrige en lui souriant.

- sans problème, un chauffeur vous accompagniera où vous voudrez. dit-elle en s'essayant au sourire sans vraiment paraitre convaincante.

- et s'il vous plait.

- oui ?

- vous pouvez ne pas en parler à Erik ?

je n'ai pas envie qu'il me sermonne sur la prise de risque, sortir en plein soir, alors que la guerre va bientôt éclater, que ma soeur va vouloir me trucider blablabla, pas besoin de me le rappeler, je suis déjà au courant, mais je ne vais pas rester enfermée dans une cage dorée à manger du caviar et à faire des commentaires totalement inutiles sur le gout du vin. Je n'en  bois même pas de toutes façons.

- je vais essayer, mais il le saura tôt où tard, mon esprit n'est pas aussi bien protégé que le vôtre.

Je reste pétrifiée, comment sait-elle? on lui en a parlé ? qui ? comment ? pourquoi ? sait-elle ce qui se cache dans mon esprit ? 

je lui jette un regard neutre, presque désinteréssé.

- je peux partir alors ?

- oh, oui oui. James! tonne-t-elle en se dirigeant vers la porte d'entrée.

un jeune homme de taille moyenne, les cheveux roux flamboyants, vien se tenir en face de nous.

- Qu'ya t-il ? demande-t-il d'une voix incroyablement atone.

- Vous pouvez conduire une de nos invité à bon port ? 

- Mais certainement. répond-il en me jetant un coup d'oeil qui dure quelques secondes de plus que ne l'accorderais la bienséance, mais bon, qu'est-ce qu'on en a à faire de toute façon ?