J'entre lentement dans cette pièce blanchâtre, qui est généralement le pire de vos malheurs. Enfin, pour moi ca l'est. Je referme cette porte lourde, laissant une atmosphère pesante toutes les fois ou j'y rentre. Je m'approche de ce lit, que je ne connais que trop bien, exposé en plein milieu de la salle, une chambre simplement décorée de bouquets de fleurs, une télé prostrée sur ce mur lui même blanc. Chaque fil placés sur ce corps sont reliés a cette machine qui définit toutes les pulsations de ce coeur. Son bras frêle est posé sur le matelas inconfortable du lit. Sa douce et longue chevelure grise s'étend sur toute la largeur de ce meuble. Son corps, inconfortablement déposé dessus reste figé. Seul le son de sa lente et rauque respiration se fait entendre, ainsi que les soulèvements de son torse. La salle est tout particulièrement silencieuse.
L'odeur est atroce, je déteste venir, tout les soirs ici, dans cette sorte de porte de la mort. C'est ce batiment qui finira bientot par rejeter ma mère, pour l'envoyer dans ce monde encore inconnu par tout être vivant.
Je ne sais pas comment cette femme a pu survivre à tant d'années de maladie intense, je crois qu'elle n'éspère qu'une chose à present c'est de s'en aller. C'est vrai, les portes lui sont ouvertes.
Mais ça peut vous paraitre égoÏste ce que je vais vous dire, mais moi je ne veux pas qu'elle parte. Je ne veux pas qu'elle s'en aille me laissant seule devant ce périlleux destin. Les médecins me répètent souvent qu'il faut la débrancher, ca lui permettrait de ne plus souffrir. Mais je n'ai pas le courage de leur dire oui. J'ai peur, j'ai peur d'affronter le futur sans elle. Lorsque j'étais enfant, c'était tout mon repère. Elle me guidait. Alors si je la laisse partir, j'aurai perdu mon guide. Je ne saurais me débrouiller seule, c'est trop compliqué. Elle ne peut pas me laisser avec tant de responsabilités. Je ne pourrais jamais avancer si elle s'en va. Je resterais bloqué et je sais que ni moi, ni wendy n'arriveront à faire son deuil.
Aujourd'hui, j'ai voulu y aller seule voir ma mère. Si j'emmène Wendy la voir tous les soirs, elle sera par la suite traumatisée. Et ca je ne veux pas, je dois à tout prix la prpotéger. La protéger de Dieu, la protéger de lui. La protéger du malheurs et des souffrances. Je veux qu'elle vive heureuse, elle. Je veux qu'elle connaisse la joie, je veux qu'elle connaisse réellement le mot bonheur. Malgré tout ce qu'elle vit, je lui répète sans arrêt qu'il faut qu'elle reste forte, qu'il faut qu'elle reste debout, qu'elle garde sa joie de vivre. Tant que je serais là, je lui ai toujours promis qu'il ne lui arrivera rien.
Alors j'atrappe la main de ma mère souffrante, la serre fort entre mes doigts tremblants tandis que j'attends patiemment qu'elle ouvre les yeux. Son teint est grisâtre, les rides se sont rapidement formés sur son visage. Ses lèvres sont gercées, entrouvertes, elle finît par doucement caresser ma paume de main. Je sursaute légèrement et lui murmure doucement :
« - Bonsoir maman...
- Bonsoir ma chérie, Wendy n'est pas avec toi ? »Je rigole nerveusement et lui répond attristée :
« -Non..., j'ai préféré qu'elle aille s'amuser avec un ami ... ça ne te dérange pas j'espère ...?
- Mais non voyons, je suis contente qu'elle puisse jouer sans vraiment penser à ce qu'il se passe en ce moment. Votre père s'occupe bien de vous ? Il n'est pas venu me voir depuis quelques mois, cela m'attriste. »Elle sourit, un faux sourire bien sûr.
« - Oui ne t'inquiète pas, tout va bien avec papa. »
Ce mot sonne faux, trop faux pour moi.
« - Il à beaucoup de travail ces temps-ci, je vais essayer de le faire venir te voir.
- Oh non non, ne l'embête pas trop ma chérie. Je suis heureuse de te voir.
- Moi aussi maman. Les médecins t'ont dis des nouvelles ? Sur... ton état ?...
- Oh... haha... oui mon ange j'en ai eu une de nouvelle.
- Et alors ?! Ça progresse ? Tu vas t'en sortir hein ?! M'écriais-je avec le peu d'espoir qu'il me reste à présent.
- Juvia...
- R-rassure moi maman... dis moi que tu vas revenir à la maison... je t'en supplie... »
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Une pluie marécageuse
FanfictionLorsque la pluie s'abat sur les cadrants des fenêtres, une jeune fille ne semble pas y prêter attention. L'amour et le temps sont sous l'emprise de cet orage grisâtre. Un souffle divin s'approche lentement de cette bleutée, inondant son cœur de perl...