{ Après un début a tout, il y a une fin a tout }

1.3K 109 18
                                    

« - Allô ?
- Mademoiselle Lockser ?
- Oui c'est moi, que puis-je faire pour vous ?
- Je suis la secrétaire de l'hôpital de la ville, pouvez vous venir ? C'est au sujet de votre mère.
- J'arrive tout de suite.

Je ne laisse pas le temps à la femme de répondre, je raccroche, enfilant rapidement un manteau et mes chaussures et me dirige en courant vers l'arrêt de bus.

L'air est frais, une fine buée s'échappe de mes lèvres venant s'infiltrer dans l'air. Depuis l'accident à la rivière, j'ai seulement revu Grey deux fois, hors du lycée. Je ne sais pas pourquoi, mais une partie de moi se sent vide. Sans le vouloir, sa présence m'est indispensable, je veux qu'il soit prêt de moi. Je veux qu'il me rassure comme il l'a déjà fait auparavant. Je veux tout simplement le revoir.

« - Juvia ? »

Je tourne la tête ne ratant pas un sursaut après cette interpellation.

« - Natsu ?
- Oui, qu'est ce que tu fais ici ?
- Je dois prendre le bus je dois rejoindre quelqu'un quelque part.
- Mais Juv', c'est la grève des bus aujourd'hui.
- Oh c'est pas vrai... chuchotais-je désemparée.
- Est ce que tout va bien ?
- Oui, oui ne t'en fais pas.
- C'est loin là où tu dois aller ? Je peux t'accompagner si tu veux.
- Oh non ne t'embête pas, je vais y aller seule ce n'est pas loin. Seulement à 2,5 kilomètres...
- Ah d'accord. Bon, à la prochaine alors ! »

Il me fait un bref signe de la main avant de s'éloigner, fredonnant une triste musique.

Je souffle de désespoir et me dirige vers l'hôpital. Le temps est triste. La vie est triste. Je suis triste.
Encore une mauvaise nouvelle pour ma mère ?

« Juvia. C'est Grey. »

« Grey ? Mais comment tu as eu mon numéro. »

D'un simple côté, le fait d'avoir reçu un message de sa part me réchauffe mon faible petit cœur gelé.

A peine ai-je eu le temps de verrouiller mon téléphone qu'un appel entrant de ce fameux garçon me remet mes idées en place.

« - Oui Grey ?
- Bonjour princesse. Ça te dis un petit rendez-vous ? »

Je lache un faux ricanement, un sourire triste collé à mon visage.

« - Je ne crois pas que ça soit le bon moment a vrai dire.
- Ah oui ? Dommage.
- Une prochaine fois...
- Quelque chose ne va pas ?
- Si, bien sûr que si, pourquoi tu dis ça ?
- Juvia. Ta voix tremble. J'ai l'impression que tu vas exploser en sanglots.
- G-Grey... je-
- J'arrive. Tu es ou ?
- U-Un peu plus loin que l'arrêt de bus.

Il raccroche, puis cinq bonnes minutes plus tard, il débarque sur sa bécane.

Il enlève son casque, secouant ses cheveux de droites à gauche pour les remettre en place. Puis après m'avoir vu. Il se déplace lentement vers moi, un regard doux se déposant sur moi.

Il finit par me prendre délicatement dans ses bras, me caressant lentement les cheveux de haut en bas.

« - Alors princesse, qu'est ce qu'il te tracasse ?
- L'hôpital m'a appelé il y 30 minutes de cela déjà et... c'était à propos de ma mère... Grey, je-j'ai pas le courage d'y aller...
- Ne t'inquiète pas, on va y aller ensemble d'accord ? Ça va bien se passer tu vas être forte.
- J'en peux plus...
- Aller viens.

Il me prend délicatement la main, me tirant derrière lui entamant une marche lente, mais rassurante.

Aucun bruit ne brisait ce silence, pas même une brise glaciale de cette saison d'hiver. Ça y est. C'est décidé. Après l'hôpital, je vais parler à Grey. Il y a un début à tout non ?

Quarante cinq minutes de marche, nous avons finis par arriver.

Ce bâtiment immense se tenait bien haut devant moi, comme si il me narguait du malheur que vivait ma mère.

Ma main était toujours dans celle de Grey. Sa chaleur me réchauffait, puis il nous dirigea vers l'accueil.

« - Juvia Lockser. Je suis ici pour ma mère. »

La fameuse secrétaire de ce matin pencha légèrement sa tête sur le côté décrochant enfin son regard de son ordinateur.

« - Oh ! Mademoiselle Lockser, Monsieur. Fit-elle au brun qui se trouvait à côté de moi. Je vous invite à rejoindre le chirurgien de votre mère dans son bureau. Tenez voici la salle dans laquelle il se trouve.
- Merci... »

Nous nous enlevons d'en face du secrétariat, puis nous dirigeons vers l'ascenseur.

« - G-Grey... est ce que tu-
- Oui ne t'en fais pas, j'attendrai devant la porte.
- Merci... »

L'ascenseur sonne enfin, nous annonçant l'arrivé de notre étage.
Je regarde une par une les portes du couloirs jusqu'à tomber sur la 245.

Grey me prend la main une dernière fois, la serrant tout en me souhaite bon courage.

La porte s'ouvre sur un vieux monsieur, les lunettes légèrement baissées sur l'arrête du nez. Il me propose agréablement d'entrer dans la pièce, puis m'ordonne de m'assoir en face de son bureau. Il croise les mains après s'être assit à son tour, puis commence on ne peut plus sérieux :

« - Bienvenue, Mademoiselle Lockser. Comme vous le savez sûrement, je vous ai convoqué pour vous parler de votre mère. Tout d'abord, je tiens à vous annoncer que ce ne sont que de nouvelles péjoratives pour vous, la situation empire.»

Un hoquet de stupeur me pris, je me retiens fortement de ne pas exploser en larmes.

« - Continuez je vous pris.
- Bien. Tout d'abord, votre mère est dans la phase finale de son cancer. Le poumon droit est complètement atteint, ainsi qu'une bonne partie que son poumon gauche. Ils ne sont pressurés plus utiles. Et si ce n'est que ça... renchérît-il.
Son coeur ne pompe plus assez de sang pour remplir les deux organes. Lui aussi fatigué face aux efforts que votre mère effectue chaque jour.
Ensuite, nous n'avons pas pu enlevé les cellules infectées par le virus, il a donc contaminé son foie. Votre mère est dans un état grave Mademoiselle. Sa santé se dégrade de plus en plus, le coeur va finir par lâcher, très prochainement. »

Même après avoir menacé de couler, des flaques d'eau salée se sont mises à déborder de mes yeux. Une cascades de larmes ravageaient mon visage complètement anéantit par la tristesse.

Le chirurgien n'en dit pas plus, et m'invite à sortir de son bureau, me déclarant ses plus sincères condoléances.

A peine fus-je sortie de la salle que Grey me rattrape avant que je ne m'écroule au sol. Ma main tremblante tout autant que mon corps se positionne devant ma bouche, m'empêchant de vomir toutes mes tripes. Une autre main sur le ventre, je croise soudainement celle de Grey m'enlacer par derrière. Il dépose un baiser sur ma tempe et me laisse verser ma haine face à ce monde cruel.

« - Je suis désolée... m'annonce Le Brun resserrant encore plus son étreinte autour de moi; il finit par enfouir sa tête dans mon cou.

Le début d'une histoire nous annonce toujours une fin triste.

———————————————————-

Excusez moi pour ce retard... ❤️

Une pluie marécageuse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant