T4 - Chapitre 3

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Une nouvelle fois, Watson s'était éveillé dans une maison vide et attendait Holmes.

Depuis plus de quatre heures.

L'angoisse lui tordait le ventre. Avec ce Moriarty en liberté, qui sait ce qui pouvait arriver... Mais qu'est-ce qui lui avait prit de s'endormir ? Il avait pourtant prévu de rester éveillé toute la journée, pour accompagner Holmes en cas de nouvelle affaire ! Et pourtant, dès que sa tête s'était posée sur l'oreiller...

Prit d'un horrible soupçon, il se rua dans sa chambre, et vérifia le niveau de tous ses flacons de médicament. Un seul avait baissé.

Holmes lui avait administré un somnifère.

Partagé entre la colère, l'indignation et l'inquiétude, Watson se dirigea droit vers la chambre du détective, avide du moindre indice qu'il pourrait découvrir sur ses virées mystérieuses. Car il n'avait plus de doutes, maintenant, que Holmes lui avait mentit, et que ça faisait trois jours qu'il sortait toute la journée pour aller quelque part...

Son pied heurta une boulette de papier, qu'il se pencha pour ramasser.

C'était la feuille que Holmes avait retrouvé dans la fente de la porte.

Dessus s'étalait une longue liste d'endroit incongru. Watson tiqua en voyant que sa chambre y figurait par deux fois.

Et, au pied de la feuille, un mot, que Holmes lui avait soigneusement dissimulé.

« Le jeu reprend, Holmes ! Je vais voler quelque chose. Une arme qui me permettra de vous abattre. Vous ne résisterez pas. Et votre sort sera pire que la mort.

La partie commence. Serez-vous à la hauteur ?

M. »

Watson frissonna des pieds à la tête, et se laissa tomber sur le lit de son ami.

« Votre sort sera pire que la mort ».

Pris d'une rage subite, il déchira le papier en petit morceaux, qu'il jeta à travers la pièce. Encore une fois, Holmes avait essayé de l'écarter.

Il fixa un instant ses mains tremblantes, sans savoir s'il s'agissait de colère ou d'angoisse. Finalement, il les serra l'une contre l'autre, le plus fort qu'il put.

Lorsqu'il releva la tête, Holmes se trouvait dans l'embrasure de la porte.

Les yeux du détective glissèrent sur les morceaux de papiers éparpillés un peu partout, et s'arrêtèrent sur son ami, qui bouillait visiblement de rage. Il ne mit pas longtemps à tirer ses déductions.

— Watson...

Watson se leva d'un bon, arma son bras, et frappa le détective à la mâchoire.

— Ça, éructa-t-il, c'est pour m'avoir endormi ! Et ça, c'est pour m'avoir caché ce que vous faisiez !

Il envoya un deuxième coup au détective chancelant. Seulement, il avait mal dosé sa force vampirique, et Holmes alla s'étaler deux mètres plus loin, dans un meuble qui se fracassa sur le coup.

Il y eut un instant de flottement.

— HOLMES ! S'exclama le docteur en se précipitant à ses côtés. Je suis désolé ! Mon dieu, vous n'avez rien ? Je ne voulais pas frapper aussi fort ! Holmes !

— Ça va, ça va, répondit le détective en se frottant la mâchoire, heureux de constater que tout était en état de marche. Je suppose que je les méritais.

— Pas de cette façon-là ! Répondit le médecin en l'aidant à se relever. Mon dieu, Holmes je suis mortifié... Vous êtes sûr que je ne vous ait pas blessé ? Je ne me pardonnerai jamais si c'était le cas...

— Puisque je vous dis que tout va bien, mon cher Watson ! Si c'était le prix à payer pour calmer votre colère...

— Holmes !

— Je plaisante, je plaisante.

— Ce n'est pas drôle. Asseyez-vous. Vous avez mangé ?

— Oui.

— Vous mentez. Je vais vous apporter quelque chose. Si vous vous levez de ce fauteuil avant que je ne sois revenu... Je vous attache dessus !

— Bien reçu, mon capitaine, plaisanta le détective en bourrant sa pipe.

Il attendit que son ami soit hors de vue pour tâter sa mâchoire douloureuse.

Sherlock Holmes & John Watson - Les Vampires de LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant