— Où va-t-on, maintenant ? Demanda Sam d'une voix fatiguée en amenant son cheval à la hauteur de celui de son frère.
— Je ne sais pas, Sammy, finit-il par répondre, d'une voix encore plus lasse. Je ne sais pas. Il soupira. Tu es sûr, pour le docteur Watson ? On aurait peut-être dû...
— Dean, c'était la seule chose à faire.
— Pourquoi j'ai l'impression qu'on va le regretter...
— Je confirme, déclara une voix froide.
Dean tourna la tête pour tomber nez à nez avec le canon d'un fusil.
— Vous m'excuserez, gentlemen, repris Holmes, mais je n'avais pas le temps de faire dans la subtilité. Il ne reste que trois heures trente avant le lever du soleil. Maintenant, si vous vouliez bien descendre de votre cheval sans faire d'histoire...
— Qu'est-ce que vous nous voulez ? Grogna Dean. On allait simplement partir. On ne veut pas plus de problèmes. On vous laisse même le loup-garou !
— Quelle grandeur d'âme, rétorqua ironiquement le détective. Maintenant descendez.
— Je ne sais pas ce qui se passe, intervint Sam, mais vous devriez vous calmer. Demandez au docteur Watson...
Le coup parti presque tout seul, frôlant la joue de Sam, qui chancela et tomba de cheval.
— MAIS VOUS ÊTES MALADE ! Rugit Dean en se jetant sur le détective.
Sur le choc, Holmes lâcha son fusil, qui se perdit dans les hautes herbes.
Dean tenta un uppercut, que le détective évita de justesse avant de répondre par un coup de genoux bien sentit. L'autre lâcha un grognement et appuya de tout son poids sur la blessure du détective, qui hurla de douleur.
— Dean, attends... Tenta Sam.
— CE FILS DE PUTE T'A TIRÉ DESSUS SANS RAISON ! Répondit son frère en immobilisant Holmes pour mieux le frapper.
— SANS RAISON ? Repris le détective. Vouloir assassiner mon meilleur ami est une raison toute à fait valable !
— Votre meilleur ami est un foutu vampire, Holmes !
— Attendez, intervint de nouveau Sam, je crois qu'il y a un quiproquo...
Mais les deux belligérants ne l'écoutaient pas.
— HOLMES ! Rugit une voix féminine. CALMEZ-VOUS !
Toutes les têtes se tournèrent vers la demoiselle qui venait de faire son entrée dans la clairière, l'air visiblement en colère.
— Non, mais, franchement ! Râla de nouveau cette dernière. N'êtes vous pas capable de vous expliquer sans vous taper dessus ?
Holmes sourit en retrouvant immédiatement son flegme habituel.
— Désolé, Violet, vous avez raison. Ces accès de colère sont plutôt rares chez moi. Écoutez, dit-il en se tournant vers les frères Winchester, dites-moi simplement où est Watson.
— Mais comment voulez-vous qu'on le sache ? Grommela un Dean encore sur les nerfs.
Le détective fronça les sourcils en les examinant tous les deux. Puis il se tourna vers Sam.
— Toutes mes excuses. Il semble que vous ayez raison, et qu'il y ait effectivement un quiproquo. Après nous avoir quitté, vous êtes repartis à l'auberge vous changer, puis vous avez bu quelques pintes, c'est ça ? Vous avez une tache de bière récente sur le devant de votre chemise, Dean.
— Figurez-vous, déclara ledit Dean en commençant doucement à se calmer, que Sam m'a persuadé de laisser vivre votre foutu Watson. Laisser vivre, c'est une chose, cohabiter, s'en est une autre. On a donc décidé de vous laisser vous occuper du loup-garou et on a pris la tangente. Enfin, jusqu'à ce que vous débarquiez.
— Oui, encore désolé pour ça. Violet, vous voulez bien leur montrer la lettre ? Il semble que quelqu'un cherche à vous faire porter le chapeau. Quelqu'un qui aimerait bien nous voir nous entre-tuer.
Les frères lurent silencieusement la lettre.
— Eh ben, commenta finalement Dean, votre ami est dans un sacré pétrin. Bonne chance pour le sortir de là, ajouta-t-il en remontant sur son cheval.
— Dean...
— Non, Sammy, il en est absolument hors de question. Ne pas lui couper la tête, d'accord. Mais aller sauver la vie d'un vampire !
— Pourquoi avez vous décider de ne pas le tuer ? Intervint Holmes.
— Il a refusé de mettre en danger la jeune fille. Il a sauvé la vie de mon frère en attirant le monstre sur lui. Il a couru derrière la bête qui vous avait enlevé sans penser un instant qu'il était désarmé et qu'il allait affronter un loup-garou. Les vampires ne font pas ça, d'habitude.
— Vous avez reconnu que sa vie avait de la valeur, conclu Holmes. Ce n'est pas un monstre. Alors ne l'insultez pas en le traitant comme tel, même si vous ne voulez pas l'aider.
— De toute façon, rétorqua Sam, moi, je viens avec vous.
— D'accord, d'accord, grommela Dean en descendant de sa monture. Si tous le monde est contre moi, qu'est-ce que je peux y faire ? Bon, comment est-ce qu'on le sauve, votre toubib ?
— On change de stratégie. On a pas le temps de trouver qui a écris la lettre. Violet, y a-t-il un endroits en hauteur, pas trop près des habitations, qui soit exposé à l'est ?
La jeune fille réfléchis un moment.
— Plusieurs, finit-elle par répondre. Il y a le clocher de la vieille église, dans la forêt. La colline derrière le manoir. Les ruines du vieux châteaux, un peu plus loin et... un ancien moulin, un peu plus loin.
— Quatre endroits, conclu Holmes. Il prit quelques secondes pour réfléchir. L'église est le plus probable. Le kidnappeur, qui qu'il soit, a un sens de l'humour assez tordu pour tuer un vampire dans une église. J'y vais. Séparez-vous, et allez inspecter les autres endroits.
— Et si on ne le trouve pas ? Demanda la jeune fille.
— Retournez à l'auberge. Bien, nous n'avons plus de temps à perdre. Violet, indique-nous précisément et clairement comment nous rendre en ces lieux.
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Sherlock Holmes & John Watson - Les Vampires de Londres
FanfictionXIXeme siècle. Alors que Jack l'Éventreur court les rues, un homme vient frapper à la porte du 221b, Baker Street. Un certain professeur Van Helsing, qui affirme que Moriarty n'est pas mort. Enfin, "pas mort"... Façon de parler. Sherlock Holmes se...