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À tous ces corps malades, que Dieu vous guérisse


A Y D E N




J'observe au coin de la chambre 514 les médecins installer Laeticia et la brancher à une tonne de fils et de machines.

Elle est silencieuse et ne lâche pas un seul mot. Son regard est vide, elle se laisse diriger par les docteurs qui lui imposent une multitudes de mouvements pour eviter un fil mal connecté.





J'suis là, assis, me rongeant les ongles, tremblant de stress. Sa greffe est prévue dans moins d'une heure, je n'ose pas imaginer le pire.

J'ai mal au ventre, à la tête et au coeur. Si j'avais le pouvoir de subir toutes ces tortures à sa place; je l'aurai fait les yeux fermés.





L'un des médecins - Courage petite, tout se passera bien. Nous t'emmènerons en salle d'opération dans une heure.

Elle sourit légèrement et baisse la tête.


Soudainement, la porte s'ouvre et Marie, l'infirmière de Laeticia entre dans la chambre.

- Oh ma chérie, lance t'elle en prenant dans ses bras ma princesse. Tout se passera bien ma puce ne t'inquiète pas. Tu es entre de bonnes mains.




Je m'approche à mon tour et salut Marie.
Elle me prend la main et me dit :

- Dans environs trente minutes sa famille passera la voir avant l'opération. Reste encore un peu avec elle, d'accord? Et toi ma belle, on se revoit demain matin.




Elle dépose un baiser sur la tête de Laeticia et referme la porte derrière elle nous laissant seul à seul.






Elle - J'ai peur Ayden.

Moi - Non, ne t'inquiète surtout pas, tu sera plus en forme que jamais après, répondis-je en prenant place à ses côtés.

Elle - Et si j'me réveille pas je...

Moi - Chuut, ne dit pas ça merde. Tu m'rends ouf lorsque tu me balances ce genre de trucs wAllah...

Elle - J'voulais juste te dire que j'tapprécie bien même si t'es trop con et pas drôle parfois.

Moi - Hmm, juste m'apprécier ? C'est peu.




Elle m'affiche un sourire et rougis.
Ça me redonne un petit coup de joie en la voyant ainsi.




Elle - Bon ok, je t'apprécie très bien.


Je lui jette un faux regard triste en essayant de jouer le jeu du mec trop fragile.



Elle - Mais qu'est ce que t'es con haha! Arrête de faire cette vielle tête. T'a vraiment cru que j'allais te dire que j'suis amoureuse de toi là?


Je lui hoche la tête en signe de « oui ».






Puis, sans me contrôler, naturellement et innexplicablement, j'approche mes lèvres aux siennes et l'embrasse pour la toute première fois.





Étonné mais très heureux à la fois, elle ne me repousse pas et se contente de me sourire après m'avoir offert cette chance de goûter à ses délicieuses lèvres.




- Même si elles virent au bleu, t'es lèvres sont délicieuses. C'est quelle saveur ça ? Bleuets ?

- Arrête t'es trop con haha, me répond t'elle avec un énorme sourire sur le visage.







Elle s'approche une nouvelle fois vers moi et m'enlace.
J'enroule mes bras autour d'elle et la serre très fort. Je la sent trembler de peur, de stress aussi.

Elle enfonce sa tête au creu de mon cou et me chuchote :

- J'ai tellement peur.






J'ai encore plus peur, moi.







Au même moment, la porte de la chambre s'ouvre. Une équipe de médecins se pointent face à nous.

L'un des hommes - Désolés de vous déranger. Je suis chargé de t'emmener en salle préparatoire Laeticia, il est temps de nous suivre. Ton père et tes tantes y sont.







Nous nous redressons du lit.

Elle me fixe de ses petits yeux gris et humides avec le regard le plus triste que je n'ai jamais croisé encore dans ma vie. Je ressois un électro choc à ce moment là.

- Tout ira bien, je serai là dès ton réveil. Tout se passera bien princesse, je t'aime.

Je lui dépose un baiser sur le front et la laisse quitter la pièce sans dire un mot.








Je ne sais pas trop comment vous l'expliquer, d'ailleurs moi-même je ne saurai le faire pour moi mais tous ces évènements qui se bousculent un par un me transforment.

Je m'écrase dans ce pauvre lit, la tête lourde, le coeur qui bat à la chamade, le corps en frissons, des larmes coulent silencieusement sur mes joues.



J'me reconnais pas, ne me connais plus. Moi qui était dur comme une roche me voilà tel un chiffon face à cette fille.

















Je l'aime, je suis fou d'elle et m'imaginer sans elle est impossible.

Laeticia - Mon ange gardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant