8. New York avec toi

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Point de vue de Clyde

Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais plus grand chose en fait. Que penser ou que faire.

« - C'est bon, elle dit. T'es pas obligée de répondre quoique ce soit.

J'hoche la tête, les yeux embués de larmes. Alors je fais ce qui me semble le plus approprié, je la prends dans mes bras.

- Je suis désolé, je murmure. Je suis désolé...

Je resserre mon étreinte, et m'accroche à elle comme si ma vie en dépendait.

C'est ce qu'on fait depuis le début, on s'accroche l'un à l'autre.

- Tu veux qu'on aille quelque part ? Quelque part en particulier ? je demande.

- Quel tact avez vous pour changer de sujet, Monsieur Davis !
- He ! Je m'appelle pas Davis !
- Attends ! Passe moi ton portable ? Il est chargé ?

J'acquiesce et sort mon téléphone de ma poche arrière.

Elle pianote dessus rapidement, puis un son que je ne tarde pas à reconnaître sort du mobile.

- Un jour j'irai à New York avec toi, et toutes les nuits déconner ! Voir aucun film en entier c'la va d'soi, avoir la vie partagée ! Tailladée !

Nous reprenons la suite de la chanson de Téléphone en chœur :

- Berces par le ronron de l'air conditionné ! Dormir dans un hôtel délavé ! TRAÎNER DU COTE GAY ET VOIR LEURS CORPS SE SERRER ! SE SERRER ! ET SAIGNER !

On crie, et elle saute sur le lit, comme si l'histoire qu'elle m'avait racontée s'était envolée loin dans ses pensées.

Elle prend sa brosse à cheveux en micro, et entame le refrain en chantant le plus faux possible :

- Un jouuuuur, j'irai là baaaaas !

J'éclate de rire.

- Tu veux aller à New York, c'est ça ? je demande.
- Non non, Tokyo, t'avais pas compris ?

Je rigole une énième fois, en espérant que la prochaine fois sera à New York.

***

« - Putain de bordel de merde Clyde. C'est énorme.

On est tous les deux là, les yeux grands ouverts fixant les immenses gratte-ciels new-yorkais.

- Waouh. C'est énorme Clyde.

Je ne réponds toujours rien, trop impressionné par la taille des bâtiments.

- Clyde c'est énorme.
- Merci, Why, je vois.
- Mais regarde comment c'est énorme.

Je lui assène une claque inoffensive sur l'épaule pour lui montrer qu'elle me soule.

Elle soupire.

- Enfin bon. Ça reste vachement grand.

Je roule des yeux, la prends par la main et entame la montée de la 5ème avenue.

- H&M, GAP, Zara, Lacoste, Swarovski putain ca c'est un truc de riche, Dior, alors Dior ça c'est vraiment pour les Bourges, waouh encore Zara.

37 noms de boutiques plus tard, rythmés par des « ça j'aime »  « Ha ça non » « Putain y'a que les milliardaires qui vont là » et les « Ho viens on va au Apple store ! », nous arrivons au niveau de la 67 rue où nous tombons sur Central Parc.

- C'est Central Parc ! Putain de merde c'est Central Parc Clyde !

Tout les passants se retournent (et Dieu sait qu'ils sont nombreux).

THE BIG WHYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant