Un an plus tard
Ventura's University, Californie
« - Sauf qu'elle est vraiment débile, c'est pas qu'un cliché ! Je dis pas ça parce qu'elle est blonde, je t'assure, c'est juste que... waouh ! Elle m'a assuré que les constellations étaient des minis galaxies, et que Cassiopée formait un W parce qu'à la base c'était une femme complexée par son corps, puis qu'elle se mutilait et cette lettre la représentait car elle était striée comme ses bras ! Cherche à comprendre ! Elle atteint le summum de la débilité !
Je souris en écoutant (vaguement) mon meilleur ami Nate déblatérer sur son binôme d'astrologie, Ines, qui est apparement vraiment idiote.
Nate est un beau gars de dix-huit ans (comme moi) avec des jolis cheveux blonds cendrés et des yeux noisettes. Nous sommes tout le temps ensemble, à part quand il va à son cours d'astro et moi de littérature ou d'arts plastiques.- À part ça, t'as quoi comme cours ? il s'enquiert.
- Rien. Ma prof de littérature est absente. Ça fait bientôt deux semaines, je commence à me demander si elle n'est pas morte.
- C'est con, pour une fois que t'aimes bien un cours.
- Le seul truc qui est con, c'est que je n'ai pas cours avec Amy.
- Outch.
- Comme tu dis. Bon, bonne chance avec... Ines ?
- Ouais. Toi aussi, vieux. »On s'adresse un sourire compatissant et nous en allons dans nos directions respectives. J'hésite à aller au Starbuck's ou à rejoindre Amy au stade avec ses amis, comme je lui avais promis. Amy est ma petite amie depuis presque deux mois, et je ne sais même pas si je peux encore l'appeler comme ça. On s'est disputé hier soir, elle me reprochait de ne pas être assez présent dans notre couple. Je crois qu'elle est aussi énervée car il y a quelques jours, nous nous apprêtions à coucher ensemble pour la première fois, et au dernier moment je suis sorti du lit, et renfilé mes habits et suis parti en murmurant un « désolé » pas très crédible. Je comprends, d'un côté, d'autant plus que c'était moi qui avais fait le premier pas. J'étais persuadé que j'étais prêt, que tout s'était réellement effacé. Qu'elle s'était effacée.
Mais j'ai commencé à comprendre que c'est comme essayer de gommer parfaitement un trait appuyé de crayon à papier. Il y a toujours des traces, et à force de vouloir l'effacer, on finit juste par froisser la feuille.
Je sais que certaines choses ne partiront jamais. Que je la reverrai toujours à travers un rouge à lèvre précis, une odeur, un sourire, une bouteille de whisky, les photos de New York en salle d'histoire où les étoiles de Nate. C'est inévitable. Mais je sais aussi que de dessiner au dessus d'un trait presque gommé le rend invisible.Mon bon côté finit par vaincre mes envies et je me dirige vers le stade, où les amies d'Amy sont probablement en train de mater les joueurs de foot.
Il fait vraiment chaud pour un mois d'avril. La Californie change de l'Ohio, où nous avions pas mal de pluie à cette saison.
La bande de filles est effectivement assise sur deux rangées de gradins, retournées les unes vers les autres.« - Salut Al ! lance l'une d'elles dont j'ignore le nom.
- Salut.Elles parlent à Tom, un joueur d'un mètre quatre vingt dix et assez imposant. Je ne peux pas dire que je suis moins bien foutu que lui (le regard des filles au réfectoire le prouve), mais c'est un sportif, et ces filles préfèrent les sportifs aux artistes, à part Amy visiblement.
Elea, une jolie métisse que j'apprécie beaucoup est en pleine discussion avec Tom, les étoiles dans les yeux. Nous sommes devenus amis en début d'année, et c'est elle qui m'a présenté à Amy.
- Fais gaffe Elea, tu baves, je me moque.
Elle me lance un regard noir tandis que Tom s'esclaffe.
- Il aurait pu me le dire également, lance-t-il d'un ton qui se veut charmeur.
Qui doit cependant fonctionner car Elea sourit encore plus.
Amy se lève enfin et se tourne vers moi.
- Salut, je lance.
- Salut.
Sa voix est froide, ça s'annonce bien.
- Faut qu'on parle.
- On a déjà parlé hier, maugréais-je.
- Et bien il faut reparler !
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THE BIG WHY
Любовные романыC'est dans une gare, où un gars et une fille purement inconnus se rencontrent : « - Viens on part. - Où ? - Je sais pas, mais le plus loin d'ici. » C'est comme ça qu'ils se retrouvent à traverser l'Amérique. Mais quand on a seulement 17 ans, que...