THE BIG WHY

7. L'histoire

« - Et bien je suis une tueuse...

Mon sang se glace, et je ne comprends pas.

- J'ai... j'ai commencé à me prostituer il y a un an. J'avais besoin d'argent. Mais dans un lycée, les rumeurs tournent vite...

Flashback, point de vue omniscient, un an plus tôt.
- note de l'auteur : avant de se surnommer Why, elle s'appelait Betty.-

« - Ben qui voilà ? Betty ! crie le garçon.

Il s'approche de l'adolescente assise sur le banc.

- Tu me prends pour combien ? il rigole.
- Je vois pas de quoi tu parles.
- Allez, fait pas la timide !
- Ferme la !
- 100 balles ?
- Casse toi tu comprends pas ?
- 300 !
- Je prends pas les bouffons comme toi, ok ? Retourne te branler dans une chaussette !
- Ha donc c'est vrai ? T'assumes ?

Elle rougit, et son cœur accélère.

- Vrai pute ! Enfin bon, je veux bien participer au marché ! Parce que très quand même vachement bonne ! 500 balles ?
- Mais t'es bouché ! Tire toi !
- Mais c'est quoi ton problème ? Tu veux du fric non ? Je t'en propose 500 ! Tu sais quoi, nique toi, ta famille et tout le monde ! Va te faire foutre Betty, t'es qu'une sale pute, qui sait rien faire a part baiser. Tu sais ni chanter, ni dessiner ! T'es qu'un vide couille pour tous les vieux cons du quartier. T'es inutile. T'es même pas belle. T'as plus de seins que de cerveau. J'me tire. T'étonnes pas si demain tout le monde est au courant connasse.

Elle reste là, assise sur le banc, les joues trempées et les épaules affaissées par les mots du garçon.

Retour au présent

- Le lendemain tout le monde était au courant. Seize mecs. Seize mecs ont dit qu'ils m'avaient baisée pour de l'argent. Tu sais au lycée les gens sont cons. Ils suivent l'avis des autres pour la popularité, pour ne pas se retrouver comme ces personnes qu'on humilie. Comme moi. Il y a les populaires, les sportifs, capitaines de l'équipe de football qui sortent avec les jolies cheerleaders. Puis y'a les autres. Sur la touche. Les gens sont venus me voir. On voulait des nudes, des rendez vous. Puis on m'insultait. Les montages photos, les mots dans la trousse, les « putes » crachés dans les couloirs. Puis les graffitis sur les casiers. Quelqu'un a écrit au marqueur un planning des gars que je me serai tapés. Avec les tarifs.
Et tu peux rien dire. Parce que les adultes sont cons et aveugles, parce que les enfants sont méchants et suiveurs. J'aurai voulu dire non. Crier que c'était des conneries, enfin à moitié. Mais quand t'as l'impression que le monde entier est contre toi, et toi y compris, tu fais rien. Tu ne bouges pas d'un pouce, t'attends que les choses passent en te disant que ça va bien s'arranger.
Je pense que j'aurai pu m'en sortir. J'aurai pu faire face à tout ça, et pas tout quitter. Mais quand ils commencent, ils continuent jusqu'au bout. T'es un mouton à l'abattoir. Et ils ont continué. Un peu trop loin...

Flashback, un an plus tôt

« - Quel joli cul !

Une main au cul. Je baisse mon tee shirt au maximum pour que les regards ne s'y attardent pas trop.
Soudain, on me plaque contre la porte des toilettes du troisième étage. Celles que personnes n'utilise.

- J'peux le voir de plus près ? rigole le garçon en se collant contre moi.
- Tire toi Tyler.

Il appuie sur la poignée de la porte et elle s'ouvre, me faisant tomber sur le carrelage de la pièce.
Je me relève et il ferme la porte, et je ferme les yeux et il s'avance.
Je recule, et bientôt mon dos se cogne contre le mur froid des toilettes.
Un frisson de terreur parcourt mon échine.
Je garde les paupières clauses, bien trop apeurée de ce que je verrai si je les ouvre.
Je sens ses mains se poser sur mes hanches, son corps se rapprocher du mien. Il agrippe mes poignets, et son nez effleure le mien.
Sa langue passe sur mon menton tremblant, remontant peu à peu vers mes lèvres. Elle se frôle un passage entre elles, et bien que je contracte ma mâchoire de tout mon possible, sa langue rencontre la mienne, et ses lèvres tirent habilement les miennes. Ses mains remontent vers ma poitrine, et c'est quand elles l'effleure que je remonte mon genou à son entre jambe.