Chapitre 3

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Allongée sur le lit, j'observai le plafond d'un air détaché tout en étant entièrement perdue dans mes pensées. Sofia, l'humaine qui s'était occupée de moi, venait juste de m'aider à rejoindre le lit avant de partir pour aller me préparer à manger. Je ne la connaissais que depuis une heure mais je savais déjà qu'elle ne me serait d'aucun secours. Lorsque je lui avais demandé de me tuer, elle s'était empressée de me dire que ce n'était pas la solution et que j'étais en sécurité ici. J'avais alors rapidement compris qu'elle n'était pas de mon côté mais au contraire, du côté de ces nombreux vampires qui m'avaient amené ici. Je m'en étais aussitôt voulue d'avoir ressenti autant d'espoir lorsqu'elle avait dit vouloir m'aider. Personne ne pouvait m'aider, pas même l'humaine qui était ici.

Elle avait fini par mettre un grand plastique autour de ma jambe plâtrée de façon à ce que le plâtre ne s'abîme pas puis m'avait aidé à prendre un bain. Elle avait tenté de faire preuve d'un maximum de douceur mais cela s'était avérée assez compliqué à cause de mes nombreuses contusions. Évidemment, elle n'avait pas arrêté de s'excuser et de me demander si elle ne me faisait pas trop mal mais jamais je n'avais répondu. A quoi bon ? Elle ne me faisait pas mal. A vrai dire, la douleur physique m'était tellement familière que je ne la ressentais pratiquement plus. On aurait pu me planter un couteau en plein dans le bras que je l'aurais à peine remarqué. Sofia s'était ensuite attaquée à mes cheveux, les lavant et appliquant de nombreux soins sur ses derniers. Puis elle m'avait sorti du bain, m'avait séché et après m'avoir mis des sous-vêtements, m'avait fait enfiler un short en jean, un débardeur noir puis un gilet noir en laine. Une fois habillée, elle s'était occupée de me sécher les cheveux à l'aide d'un sèche-cheveux. J'avais alors croisé mon reflet dans le miroir et celui-ci m'avait effrayé. Où était passé la Bella ayant toujours les yeux emplis de joie et d'amour ? La fille en face de moi avait de profondes cernes sous les yeux, semblait fortement amaigrie. Mais ce n'était pas ça qui avait le plus frappant. Non, le plus choquant avaient été le manque de vie dans ses yeux. Cette fille semblait tellement vide, éteinte, dénuée d'espoir et emplie de résignation.

J'aurais aimé revoir la Bella d'avant en regardant mon reflet dans le miroir mais cela faisait bien longtemps que cette Bella avait disparu. Elle avait été tué par les deux vampires qui avaient tués Jacob et qui l'avait torturé pendant plus d'un an. Sofia avait fini par sécher mes cheveux et pour la première fois depuis très longtemps, mes boucles brunes étaient retombées en cascade dans mon dos. J'avais aimé les voir comme avant, cela m'avait rappelé que toute mon enfance, mon père n'avait cessé de me répéter que j'avais les mêmes cheveux bouclés que ma mère. Aussi étrange que cela puisse être, cela m'avait toujours donné l'impression d'avoir quelque chose venant d'elle.

Sofia avait fini par me ramener dans la chambre et par m'installer sur le lit où j'étais depuis une dizaine de minutes. J'avais alors profité de ce laps de temps pour détailler la chambre. Assez grande, elle se composait d'une penderie deux fois plus grande que celle que j'avais eu chez Charlie, d'un bureau en bois, d'une bibliothèque avec de très nombreux livres, du lit et enfin à l'autre bout de la pièce, d'un petit salon composé de deux fauteuils, d'un canapé ainsi que d'une table et de chaises. J'ignorais pourquoi il m'avait installé dans une pièce aussi grande et aussi meublée et cela me faisait peur. Peut-être m'avait-il mis ici pour que j'ai l'impression d'être en sécurité et pour me briser davantage par la suite. Cependant, cela ne marcherait pas. Jamais, je ne me sentirais en sécurité proche des vampires. Ils étaient le mal incarné. De plus, j'étais déjà brisé alors que pouvait-il faire de plus ? C'est ainsi que je m'étais retrouvée à fixer le plafond d'un air détaché, attendant que le dénommé Marcus vienne s'en prendre à moi.

La porte finit par s'ouvrir au bout de quelques minutes et une odeur de nourriture me parvint, me serrant l'estomac. Moins d'une seconde plus tard, je sentis le matelas s'affaisser et une main frôler doucement mes cheveux.

A dangerous likenessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant