Chapitre 5 : Quatre semaines plus tard

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Point de vue Bella

Les jours et les semaines s'écoulaient lentement et se ressemblaient. Au début, je restais allongée dans le lit, à observer le plafond et à imaginer que j'étais encore près de mon père. Je bougeais uniquement lorsque Sofia m'emmenait prendre mon bain et lorsque Marcus m'emmenait jusqu'à la table pour que je puisse manger. Je laissais le dénommé Carlisle examiner mes blessures ou encore me faire des prises de sang et des injections. Il semblait tant déterminé à vouloir me guérir qu'après une semaine et demi, j'avais commencé à me demander si au final ses intentions n'étaient pas réellement bonnes.

Au bout de deux semaines, pour la première fois depuis que j'étais ici, j'avais osé me déplacer seule jusqu'à la salle de bain pour aller au toilette. Heureusement, on m'avait donné des béquilles donc ma jambe cassée ne m'avait pas trop dérangé pour bouger. Lorsque j'étais revenue dans la chambre à peine deux minutes plus tard, j'y avais trouvé Marcus. Evidemment, j'avais de suite craint sa réaction, craint qu'il me punisse de m'être déplacée seule mais à ma plus grande surprise, il n'y avait aucune trace de colère sur son visage. Seul un sourire y était visible. Il ne m'avait rien dit cette fois-là et les autres fois non plus. Je n'avais pas osé lui demander pourquoi il ne disait rien mais il avait fini par me dire au bout de quelques jours qu'il était heureux de me voir me déplacer comme je le désirais et que j'étais libre d'aller où je le voulais. Cependant même si j'avais le droit de me déplacer où je le désirais, je ne bougeai que pour aller aux toilettes, rien d'autre.

Durant tout ce temps, je n'avais cessé de me demander pourquoi Marcus ainsi que Carlisle étaient aussi gentils et doux avec moi. Je n'avais tellement pas l'habitude que les vampires se comportent ainsi. En quatre semaines, pas une seule fois ils n'avaient levé la main sur moi, ne m'avaient torturé ou violé. Pas une seule fois, ils avaient ressemblaient aux monstres qui m'avaient enlevé. Bien au contraire, ils avaient été humains avec moi. A vrai dire, ils l'avaient été depuis qu'ils m'avaient sorti de cette cave. J'en étais alors venue à me demander si ce que Marcus m'avait dit était finalement vrai. Peut-être était-il réellement l'un de mes ancêtres. Peut-être étions-nous réellement de la même famille. Peut-être se souciait-il réellement de moi. Cependant, j'avais beau m'interroger, je n'en restais pas moins méfiante. Ils pouvaient très bien se comporter ainsi juste pour me piéger. Je n'avais aucune certitude sur leurs réelles intentions.

Alors que j'étais allongée dans le lit en train d'observer le plafond comme j'en avais l'habitude, on frappa soudain à la porte. J'ignorais pourquoi l'on s'obstinait à frapper car je ne répondais jamais et ils le savaient. Je n'avais pas prononcé le moindre mot depuis que j'avais supplié Marcus de me tuer. Une minute plus tard, Carlisle se retrouva près de moi.

- Bonjour, Bella, comment vas-tu ?

Devais-je lui répondre ? Il s'était montré si gentil avec moi ces dernières semaines. Il avait tellement tenté de me remettre sur pied, de calmer la douleur physique que je ressentais et de m'aider à dormir. Même s'il faisait sans doute ça avec une idée derrière la tête, pour la première fois je voulais lui montrer que j'étais tout de même reconnaissante pour ce qu'il avait fait pour moi jusque-là.

- Physiquement, je vais mieux, répondis-je doucement. Grâce à vous.

En m'entendant, je pus lire la surprise sur son visage et si j'avais été aussi bien mentalement que physiquement, j'en aurais sans doute été amusé. Malheureusement ce n'était pas le cas. J'étais toujours aussi mal intérieurement et cela n'était pas près de changer.

- Il ne reste plus qu'à guérir émotionnellement maintenant, finit-il par dire au bout de quelques secondes. En tout cas, je suis heureux d'avoir la chance d'entendre ta voix.

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