Chapitre 6

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Point de vue Marcus

Je sentis Bella se tendre fortement à la mention du mot ''princesse'' et moins d'une seconde plus tard, elle s'écroula inconsciente dans mes bras. Carlisle fut aussitôt près d'elle tandis que la panique me gagnait. La prenant dans ses bras, il l'amena rapidement jusqu'à la table d'auscultation et commença à l'examiner. Pourquoi s'était-elle évanouie? J'avais eu l'impression qu'elle commençait à avancer lorsqu'elle s'était mise à parler mais apparemment cela en avait été trop pour elle. Même si cela faisait un mois qu'on l'avait sauvé, elle n'était toujours pas prête à s'ouvrir à nous.

- Je pense qu'elle s'est évanouie à cause du mot que vous avez employé, dit soudain Rosalie.

Étonné, je me tournai vers elle, me demandant de quoi elle parlait.

- Vous vous rappelez quand elle a fait sa crise d'angoisse il y a quelques semaines? expliqua t-elle. Sofia lui avait juste dit que tous les gardes l'appelaient ''princesse'' et c'est à partir de là qu'elle a commencé à paniquer. Vous venez juste de dire qu'elle était notre princesse et nous pouvons tous voir ce que cela a causé chez elle.

Mais oui ! Comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte ?! Ce mot la mettait dans des états inquiétants et je ne m'en rendais compte que maintenant ! Certes, il n'avait été employé que deux fois mais il s'agissait de deux fois de trop. Je lui avais promis que nous serions là à la soutenir et voilà qu'on utilisait le seul mot qui pouvait réellement la briser. J'ignorais pourquoi elle en avait si peur mais je comptais bien en découvrir la raison.

Point de vue Bella

Lorsque j'ouvris les yeux, je remarquai de suite que je ne me trouvais plus dans le bureau de Carlisle mais dans la chambre qu'on m'avait attribué. Il me fallut quelques secondes pour me souvenir de ce qui s'était passé et quand enfin ce fut le cas, les battements de mon cœur s'accélérèrent. Pourquoi fallait-il qu'eux aussi m'appellent ainsi? Ce mot était tellement synonyme de malheur pour moi, tellement synonyme de souffrance.

- Du calme, Bella, tout va bien.

Tournant la tête, je vis Marcus assis au pied du lit et étrangement, sa présence me rassura quelque peu. Il se rapprocha un peu et vint doucement caresser mes cheveux. Relevant les yeux, je croisai son regard pourpre et ne put retenir un frisson de peur. Il avait beau avoir été très gentil avec moi depuis qu'il m'avait trouvé, le fait qu'il soit un vampire et la couleur de ses yeux m'effraieraient toujours. Je m'empressai rapidement de détourner le regard et celui-ci tomba aussitôt sur le livre qu'il tenait.

- Je t'ai ramené quelque chose, dit-il doucement. Je me suis dit que tu aimerais le voir.

Il me le tendit durant quelques instants et voyant que je ne réagissais pas, il l'ouvrit à ma place. Pourquoi désirait-il me le montrer ? Et qu'est-ce qui lui faisait croire que ce livre m'intéresserait ? J'avais certes été passionnée de littérature il y a près de deux ans mais cela n'était plus le cas aujourd'hui. Comment pourrais-je l'être encore alors que j'étais détruite aussi bien physiquement que mentalement ? Comment pourrais-je encore m'intéresser à quoi que ce soit en dehors de la mort ? La mort était la seule et unique chose que je souhaitais le plus au monde. Ce livre ne changerait rien. Du moins c'est ce que je croyais avant que mon regard ne soit attiré par les nombreuses photos qui s'y trouvaient.

C'était impossible... Il ne pouvait pas avoir en sa possession ses photographies et ses gravures. Mes yeux se posèrent automatiquement sur le visage de ma mère. Même si je ne l'avais jamais connu, j'avais tant regardé des photos d'elle depuis ma plus tendre enfance que je connaissais ses traits par cœur. Son regard bleu était empli de chaleur et de tendresse et cela me rappela les paroles de mon père lorsqu'il parlait d'elle. D'après lui, elle avait toujours été d'une extrême bonté et d'une extrême tendresse. C'était d'ailleurs ce qui l'avait séduit chez elle. Il disait toujours que je tenais ma gentillesse d'elle et en voyant le regard sur cette photo, je ne pouvais que me dire qu'il disait vrai. Mon regard voyagea ensuite sur la photo présente sur la deuxième page. Il ne me fallut pas longtemps pour reconnaître ma grand-mère Mary avec qui j'avais passé beaucoup de moments étant enfant. Ma mère étant morte en me mettant au monde, Charlie avait fait en sorte que je ne sois pas coupée de ma famille maternelle et il avait mis un point d'honneur à m'emmenait la voir tous les dimanches. J'avais alors pu profiter de ma grand-mère maternelle pendant quelques années, jusqu'à ce qu'elle meurt de vieillesse vers l'âge de mes sept ans. Mes souvenirs d'elle étaient certes assez flous mais j'aurais pu la reconnaître sans aucune hésitation.

A dangerous likenessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant