Chapitre 13

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Une semaine était passé depuis mon emménagement chez les Cullen. Après avoir réagi ainsi face à la décoration de ma chambre, Peter avait décidé d'échanger nos deux chambres car il disait ne plus vouloir me voir dans cet état. D'après Rosalie, la vision qu'avait eu Alice l'avait beaucoup inquiété et c'est sans doute pour cela qu'il ne me quittait pratiquement jamais.

Les deux premiers jours, je ne quittais la chambre que pour manger et encore, je ne l'aurais pas fait si Peter ne me le demandait pas. Même si je savais qu'il ne me ferait aucun mal, je ne pouvais m'empêcher d'obéir dès que l'on me demandait quelque chose. J'avais tellement été habituée à être punie si je n'obéissais pas que désormais je ne me posais plus de questions et j'obéissais peu importe ce que l'on me demandait.

Durant les jours qui suivirent, Esmée et Rosalie tentèrent de me faire choisir une nouvelle décoration pour ma chambre mais elles n'eurent de ma part aucune réponse. Cependant, j'avais beau être muette, ne pas répondre ou même ne pas les regarder, elles ne semblèrent pas perdre patience. Bien au contraire, elles continuèrent de me demander à de multiples reprises ce que je désirais et ce tous les jours.

En me réveillant ce matin, je m'attendais à ce que cette journée soit identique aux précédentes mais je m'étais rapidement rendue compte que ce ne serait pas le cas. En effet, alors que d'ordinaire Peter ne me quittait pas de la matinée, cette fois-ci ce fut Rosalie et Alice qui restèrent à mes côtés. Elles ne me quittèrent que lorsqu'elles me demandèrent d'aller me préparer et j'avais été déçue en voyant qu'en sortant de la salle de bain, Peter n'était toujours pas là.

Après une matinée durant laquelle elles me parlèrent de leur époux respectif, de leur famille ou encore de vêtements, elles me proposèrent d'aller manger et même si je n'avais pas faim, je les suivis par crainte d'être punie.

- Que veux-tu manger, Bella ? me demanda Alice alors que nous descendions les escaliers pour nous rendre à la cuisine.

Elle attendit quelques secondes que je lui répondes mais voyant que je ne le ferais pas, elle finit par dire que je n'aurais qu'à me faire ce que je voulais. Arrivant dans la cuisine, je constatai amèrement que Peter ne s'y trouvait pas mais qu'il y avait uniquement Esmée. Elle me salua en souriant et me demanda à son tour ce que je voulais manger. Cependant, complètement perdue dans mes pensées, je n'y prêtai pas attention. Où donc était Peter ? J'étais réveillée depuis plusieurs heures et je ne l'avais pas vu une seule fois, ce qui avait le don de m'inquiéter. Que pouvait-il bien faire ?

Me posant cette question pour la centième fois de la matinée, je me rendis alors compte que j'accordais beaucoup d'importance à Peter et que, sans même m'en rendre compte, je m'étais attachée à lui. Comment avais-je pu laisser ce genre de chose se produire ? Après tout, il était un vampire, un monstre comme les autres. Je m'en voulus aussitôt de penser cela et à nouveau, je m'interrogeai sur son absence. Je savais qu'il me suffisait de demander à Alice, Rosalie ou Esmée où il était mais j'étais bien trop effrayée pour le faire. D'ailleurs, je l'étais d'autant plus que Peter n'était pas là pour me protéger. Si elles décidaient de s'en prendre à moi, je ne pourrais rien faire.

- Bella ? m'appela Rosalie. Tu vas bien ?

Relevant les yeux, je vis qu'elle mais aussi Alice et Esmée m'observaient avec inquiétude. Sans même m'en rendre compte, j'étais restée déconnectée de la réalité pendant plusieurs minutes. Savoir que j'en étais encore capable me rassura. Si l'on décidait de s'en prendre à moi, je pourrais au moins me déconnecter pour ne pas sentir ce qu'ils me feraient. Savoir cela m'apaisait quelque peu. Pas autant que la présence de Peter mais c'était déjà un début.

- Que veux-tu manger, Bella ? m'interrogea à nouveau Alice.

La reste de la journée se déroula pratiquement de la même façon. Les filles restèrent auprès de moi jusqu'à ce que j'aille me coucher. Je ne vis pas Peter de la journée et je ne pus m'empêcher de me dire qu'il m'avait abandonné. M'avait-il manipulé dans l'unique but que j'accepte de quitter le château ? M'avait-il manipulé pour me laisser à la merci de la famille de son meilleur ami ? Ils avaient beau ne pas se nourrir d'humains, j'étais bien placée pour savoir qu'on pouvait nous faire du mal autrement. Etrangement, l'abandon de Peter réussit à me toucher fortement. Certes, cette souffrance n'était rien comparée à ce que je ressentais déjà quotidiennement mais elle était suffisamment importante pour que je la ressente.

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