Chapitre 27

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Hyerin.

La femme que Jimin avait aimé de toutes ses forces. Celle-là même qu'il avait cherché à poursuivre dans ses derniers rêves. Cette enfant plus grande que lui, son aînée qui vivait à deux pas de chez lui. Il avait passé son enfance, son adolescence et le début de sa vie d'adulte avec elle. Jamais il n'avait osé lui dire à quel point il l'aimait.

Et c'est avec douleur qu'il l'avait regardée tomber amoureuse d'un autre type, le fils du patron de sa compagnie. Cette même compagnie pour laquelle il avait postulé à défaut de partir à Séoul dans une école de danse.

Égoïstement, bêtement, il voulait rester avec elle. Le type qu'elle aimait la rendait heureuse, plus heureuse que Jimin n'avait jamais réussi à le faire. Il en était presque mort de chagrin et de jalousie.

Elle parlait sans cesse de lui, et il le haïssait tellement.

Il était beau, jeune, riche, influent, tout ce que Jimin n'avait jamais été. Et Hyerin, elle, parlait beaucoup trop de lui, même de son intimité avec lui et il était presque devenu fou à cause des images qu'elle lui mettait dans la tête sans qu'il le veuille.

Elle, elle ne l'avait jamais considéré comme un garçon.

Jimin, lui, ne l'avait jamais considérée autrement que comme son grand amour.

Mais le type, l'autre, ce n'était pas une bonne personne.

Lui, il en avait des dizaines comme Hyerin, accrochées à son bras. Jimin l'avait su, il lui avait dit mais ils s'étaient fâchés pour ça. Alors pour ne pas la perdre, il s'était excusé et avait fermé les yeux.

Hyerin ne voulait pas voir la vérité.

Elle changeait, elle devenait différente. Parfois, des taches sombres apparaissaient sur son corps. Elle maigrissait, elle se renfermait, elle pleurait, mais elle l'aimait. Elle l'aimait beaucoup trop et Jimin ne pouvait rien y faire.

Il aurait pu bien sûr la prendre avec lui, ils se seraient enfuis dans la nuit, il l'aurait emmenée ailleurs, elle l'aurait haï mais il l'aurait sauvée. Mais il avait été lâche et stupide.

Alors, jamais Hyerin n'était partie, jamais elle n'avait échappé à ce type.

Un beau jour, elle était venue chez Jimin, lui disant qu'elle allait se marier avec ce type. Elle était toute heureuse en montrant la bague qui ornait son annulaire. Mais la vraie raison c'était l'enfant qu'elle portait dans son ventre et dont personne ne savait rien.

Mais lui, l'enfoiré, n'est jamais venu aux noces et Hyerin est restée là, pleurant devant le prêtre dans sa robe de soie. Jimin avait voulu l'aider mais elle l'avait repoussé et, comme le lâche stupide qu'il était, il n'avait pas osé la rattraper lorsqu'elle s'était enfuie de l'autel.

Il ne l'avait revue qu'un mois après, il n'y avait plus de bébé. Sa mère avait retrouvé Hyerin dans une mare de sang. L'hôpital avait déclaré une fausse couche et ils avaient voulu la garder, la trouvant trop instable pour retourner travailler. Hyerin en mourait de chagrin, elle restait dans son lit, si pâle, si frêle, si fragile, si perdue et elle ne faisait que demander quand lui, il viendrait.

Mais jamais il n'était venu.

Et puis un jour, Hyerin s'est réveillée. Elle allait mieux, elle se remettait à manger, elle souriait.

Jimin avait été ravi de cette nouvelle. Ce jour-là il avait retrouvé les vieilles friandises qu'ils grignotaient enfants, et il avait acheté ses fleurs préférées. Il croyait, comme un bienheureux stupide, que maintenant qu'elle ne pouvait plus se tourner vers lui, que dans son malheur, égoïstement, il y gagnerait, qu'il avait ses chances.

Le ManoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant