[TOME 4]L'Amour du Temps

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ANNABELLA

- Tu es sûre que tout est prêt ? demandai-je sèchement à Luba. 

- Normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes, répondit-elle en évitant mon regard. 

- Normalement ? relevai-je. Devrait ? Je veux entendre des "oui, tout est prêt". 

Luba releva la tête et planta ses yeux bruns dans les miens. 

- Peut-être que si tu me parlais mieux, il y aurait des résultats plus concluants !

- Attends, quoi ? m'exclamai-je. C'est toi qui voulait rompre, je te rappelle !

- Et tu as l'air beaucoup plus heureuse avec Luke, balança-t-elle en sortant du bureau en trombe. 

- Non, mais, je rêve ! jurai-je. Tu l'as entendue ? demandai-je à Teresa, qui se tenait à mes côtés. 

- Je crois que tout le Château vous a entendues, affirma celle-ci. Si quelqu'un n'était pas au courant de votre dispute, il l'est. Tu comptes emmener Luke ?

- La question ne se pose même pas, fis-je en levant les yeux au ciel. 

- Oui ? supposa mon amie.

- Non ! protestai-je. Je l'ai assez mis en danger comme ça. 

- Je suis sûre qu'il en redemande. 

- Stop.

- Je...

- Teresa ! m'exclamai-je. Il est hors de question que je le mette en danger une fois de plus. J'en ai fait assez. 

La brune posa ses coudes sur la table et approcha son visage du mien. 

- Il n'y a aucun risque. Ou très peu. 

- Et si un disque était détourné et lui fracassait le crâne ? supposai-je. Ce serait horrible. Et je me sentirai coupable, et toi aussi, puisque tu m'aurais persuadée de l'emmener. 

Teresa ouvrit la bouche et plissa les yeux avant de refermer la bouche. 

- Est-ce que tu tires ce scénario d'un mythe ?

- Totalement ! glapis-je. Et tu sais très bien que c'est réalisable. 

LUKE

- Je veux venir, dis-je. Tu ne m'écarteras pas. 

- Non, refusa-t-elle. 

- C'est rien à côté de ta mission chez les garous... Et pourquoi tu m'en parles, si tu ne veux pas que je vienne ?

- Pour que tu ne l'apprennes pas par la bouche de Teresa, avoua-t-elle.

- Teresa veut que je vienne ? compris-je. Donc, je viens. 

Annabella poussa un soupir d'exaspération, visiblement en recherche d'arguments. 

- Sauf qu'ici, c'est moi qui donne des ordres. 

J'eus un sourire malicieux. 

- Sauf que je ne suis pas sous ton commandement.

- Je vais te frapper, lâcha-t-elle. 

- C'est un point de vue qui se défend, admis-je. 

Elle se laissa tomber dans son canapé avec un nouveau soupir. Je savais qu'elle voulait seulement me protéger, mais je n'en avais pas besoin. Je n'avais pas besoin d'elle pour ça, j'avais prouver maintes fois que j'étais capable de me protéger tout seul. 

- Je n'ai pas besoin de toi, tu sais ? dis-je doucement. Je suis adulte. 

Elle releva la tête, le menton entre les mains. Ses yeux semblaient plus humides que d'habitude, mais ça ne pouvait pas être possible. Ce devait être un soucis d'éclairage.