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LUKE

- Demain, Boston, déclara Annabella en me roulant dessus. 

Je ris, et l'embrassai sur le front après l'avoir repoussée. 

- On a l'autorisation de Chiron ? demandai-je. 

- Comme si on en avait besoin, sourit-elle. 

Elle extirpa des clés de sa poche, et eut un jeu d sourcils, ce qui me fit rire. Elle avait emprunté les clés d'une des camionnettes de la colonie, et elle n'avait aucun remords. Je retrouvai Annabella. 

- Tu es...

Je ne trouvais pas les mots justes et secouai la tête. 

- Incroyable ? compléta-t-elle. 

- Encore mieux, soupirai-je.

- Flatteur, murmura-t-elle. 

Elle se mit à califourchon par-dessus mes jambes et se pencha pour m'embrasser.Je la repoussai délicatement. 

- Ici ?

Elle haussa les épaules. 

- Avec Chiron à côté ? continuai-je. 

Elle me regarda quelques secondes dans les yeux, et je soutins son regard. Avec un soupir, elle se laissa glisser sur le côté. 

- T'as tout cassé, soupira-t-elle. 

Je rigolai, et tournai la tête pour la regarder dans les yeux. 

- Il faudra quand-même qu'on discute. 

- On a assez discuté, coupa-t-elle. Luke, je vais mourir, et on ne peut rien faire contre ça. On peut juste le subir. Je sais que tu veux te battre, tu as toujours été comme ça. Mais une fois, accepte de perdre. On ne peut pas gagner, cette fois. On ne peut pas toujours gagner.

Je fronçai les sourcils. 

- Je pensais surtout au fait que je vais rencontrer ta famille, et que je ne sais pas ce que je suis sensé éviter. 

- Oh. 

- Oh, répétai-je.

***

Nous aurions pu connaître le bonheur. En tout cas, nous l'avions côtoyé quelques instants avant que le malheur nous revienne en pleine gueule. Le lendemain matin, je m'étais réveillé aux côtés de la femme dont j'étais tombé amoureux des années auparavant. Et que j'aimais plus chaque jour. 

En pensant à ça, j'avais l'impression d'être niais, et c'était très sûrement le cas. Je devenais niais quand je la regardais. Mais elle ne m'avait jamais paru aussi belle. Elle était reposée. Dans son sommeil, rien ne semblait l'atteindre. Même après le Tartare. 

Elle ouvrit un œil. Elle avait les cheveux emmêlés, un peu de bave au coin des lèvres et ses yeux étaient rétrécis par le sommeil. 

- Bonjour, fit-elle de sa voix éraillée. J'espère que ça ne fait pas très longtemps que tu me regardes comme ça, parce que c'est vraiment bizarre. 

- C'est vrai que c'est bizarre, lui accordai-je. 

- Arrête de me regarder. Maintenant. Je ne rigolais pas, c'est vraiment bizarre.

Je rigolai, et secouai la tête, et elle en profita pour se redresser vivement. Je ne savais pas comment elle faisait pour être opérationnelle dès le matin, mais elle y arrivait, et je supposais que ce serait toujours un mystère pour moi. 

Après, nous sommes descendus prendre le petit déjeuner. Au passage, Annabella ébouriffa les cheveux d'Isaac qui se dégagea avec un léger sourire. J'avais remarqué qu'elle appréciait particulièrement cet enfant, plus que sa sœur. Nous nous installâmes à la même table que Chiron et Dionysos. N'étant plus dans le même bungalow, nous ne pouvions plus nous asseoir avec les Hermès, dont la table avait à nouveau été envahie par les indéterminés. Mais cette fois, je savais que ça allait se vider. 

Comme toujours, Nico allait s'asseoir près de Will, à la table des Apollon. Un sourire prit forme sur la bouche d'Annabella. Elle adorait les voir ensemble. 

- Je ne comprends pas pourquoi il peut s'asseoir à une autre table, et personne d'autre, déclara soudainement Drew Tanaka. 

- Drew, mon chou, soupira Annabella qui coupait sa pomme en quartiers avec un couteau de combat. Tu devrais peut-être te calmer, non ?

La fille d'Aphrodite la fusilla du regard, et Annabella posa son couteau sur la table. M. D. leva les yeux de sa revue, et soupira en se rendant compte qu'il n'était toujours pas relevé de ses fonctions de directeur. Chiron se racla la gorge. 

- Drew, rassieds-toi. Tu sais qu'il y est autorisé. 

- Pourquoi lui et pas les autres ? protesta-t-elle.

- Elle va fermer sa gueule, grogna Annabella. 

- Non, la prévins-je. Tu ne vas pas... 

Mais elle avait déjà disparu. Teresa, qui observait la scène, s'était levée et avait anticipé le mouvement d'Annabella. Elle la rattrapa par les épaules et la retint. Drew recula d'un pas. 

- Tu t'assoies, et tu la fermes, lui lança Annabella, se débattant pour échapper à l'emprise de Teresa. 

- Annabella, l'arrêta Nico. Calme-toi. Elle a raison. 

- Tu restes assis où tu es, décida-t-elle. 

Elle se figea quand Teresa lui enfonça une seringue dans le cou. 

- Agressivité, débit de paroles plus rapide que la normale, énonça-t-elle. Désolée, Annabella, j'ai été briefée. 

- Du Sérum ? devinai-je. 

- La seule chose qui puisse l'arrêter, déclara sombrement la jeune femme. Elle devrait bientôt se réveiller, mais fais attention, elle sera en colère.

- Je l'ai gérée dans des états plus graves, déclarai-je en la prenant dans mes bras. C'est vraiment sa maladie qui la rend comme ça ?

- Ça progresse vite, dit-elle sombrement. Trop vite. 

Je conduisis Annabella à l'infirmerie, où Will nous rejoignit bientôt.

- Je déteste la voir comme ça, soupira-t-il. A l'époque, elle se relevait toujours, même après être morte. J'aimerais pouvoir faire quelque chose. 

- Tu ne peux rien faire, fis-je en dégageant une mèche du visage d'Annabella. Elle ne veut pas qu'on fasse quoi que ce soit. 

Un spasme l'agita, et je la retins de m'étrangler. 

- Je vais la tuer, grogna-t-elle. Utiliser ces saletés sur moi... 

- Calme-toi, recommandai-je. Elle était obligée. 

La jeune femme cligna plusieurs fois des yeux et secoua la tête. 

- Oui... Oui. Je vois. C'est... Oui. Je me souviens de ce qu'il s'est passé. 

- Tu sais que... hésita Will. 

- C'était la maladie, compléta-t-elle. Et c'est pour a qu'on va partir à Boston maintenant. 

- Quel est le rapport ? demandai-je. 

- Le rapport ? sourit-elle tristement. C'est que je meurs plus vite que prévu, et que j'ai des choses à faire avant. 

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Ceci est un chapitre court et inutile
Veuillez me pardonner cette absence, mais j'ai une fanfiction sur laquelle j'avance fort vite, et... Voilà

[TOME 4]L'Amour du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant