Cet homme, je ne connais rien de lui. Il m'est complètement inconnu. J'ai pourtant l'impression de le connaître. Mais aucune image, aucune parole ne me vient à l'esprit quand je pense à lui. Mon père m'a dit qu'il avait fait la guerre à ses côtés et qu'il était revenu avec quelques blessures. Je n'imagine pas ce qu'il doit ressentir. La guerre...
- Cordelia ! Descends me voir ma chérie. Me crie ma mère.
- Oui, j'arrive.
Sur ces mots je range mon carnet et ma plume dans mon bureau. Je commence à sortir de ma chambre. Je traverse alors le couloir menant aux escaliers. Il n'est pas très grand. Des bougies sont placés dans touts les coins. La plupart sont allumées, je m'arrête sur une table. Je la vois, matin, midi, soir, mais il y a un objet qui marque mon attention. Je me dirige vers cette table. Sur celle-ci se trouve un cadre, avec une photo de nous, une photo de famille. Mes grands-parents se trouvent dessus. L'objet m'interpelle de nouveau. Une fleur. Une fleur de lys. Mais pourquoi, que fait-elle ici ? Devant notre photo ? Qu'est-ce que cela signifie ? Je n'ai pas le temps de me poser d'autre question que ma mère vient me chercher à l'étage.- Cordelia ! Dépêche-toi nous t'attendons ! Souffle ma mère.
Je lui fais signe de la tête, elle m'attrape la main et me tire vers le salon. Mon père n'est pas rentré hier, il est parti chez des amis à lui. Donc la vieille personne qui se trouve là n'est pas mon père.
Je m'installe confortablement dans un fauteuil. En face de moi se trouve cette mystérieuse personne assise sur le canapé. J'aime beaucoup rester assise sur le fauteuil, à regarder tous les recoins du salon. Sur ma droite, une belle bibliothèque rempli de livre couvre le mur. Sur ma gauche, une cheminée vient éclairer et réchauffer la pièce. Une belle fenêtre qui donne vue sur le jardin se situe derrière moi. Il n'est ni trop grand, ni trop petit. Il y a un sapin devenu blanc grâce à la neige au milieu. En face, l'homme de tout à l'heure. Il ne me dévisage pas, je suis rassurée. Est-ce le Sergent Mickaël ? Cet homme est grand, ses cheveux sont bruns. Son regard doit être mystérieux. Est-il un soldat ? Ou un haut gradé ? Quoi qu'il en soit à force de le dévisager il se met à me regarder fixement. Je peux enfin voir ses yeux. Comme je l'avais dit il a un regard mystérieux, mais il manque quelque chose à se regard. Je n'arrive pas à le décrire.- Pourquoi me fixez-vous ? Je ne suis pas un monstre ou une bête de foire pour que vous m'analysiez.
- Je suis désolée.Il retourne à sa lecture. Après que nous ayons vaguement échanger quelques paroles, je me lève. Je lui fais signe de bien vouloir m'excuser. Je pars en direction de la cuisine. Et me sers un verre d'eau.
*souffle*
Je laisse un petit souffle sortir de ma bouche. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne m'attendais pas à le voir subitement derrière moi en me retournant. Je pousse alors un cri de peur et fais tomber le verre à mes pieds qui se casse contre le sol dû au choc.
- Pardonnez-moi, Monsieur, retournez vous asseoir. Je vais arranger ça. Tenez, c'est pour vous.
Je lui tends le second verre d'eau que j'avais pris pour lui. Il le prend sans dire un mot. « Je ne comprends pas. Pas un merci ? Il n'est pas galant non plus ! Je l'avoue j'ai fait une bêtise, je doit nettoyer. ».
- Laissez-moi faire, je vais vous aider. Me dit l'homme en face de moi.
- Non je ne voudrais pas que vous vous fassiez mal.
- Ce n'est rien Cordelia, ce sera juste une petite coupure s'il m'arrive « quelque chose ».Sur ces mots je me relève et le laisse faire. Il doit y tenir sans doute. Mais comment a-t-il su mon prénom ? « Ce n'est rien Codelia. » pourquoi je sens mes joues s'empourprer ?
- Comment connaissez-vous mon prénom ?
- Je suis le Sergent Mickaël.Lorsque j'ai appris qui c'était, j'ai changé du tout à tout. Je le trouve moins mystérieux à présent. Peut-être est-ce parce qu'il m'a donné son identité ?