« Éternelle tristesse. »

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C'est fini. Mon père n'est plus de ce monde. Il a fini par nous quitter. J'espère que de là où il est il va bien.

Au salon.

- Comment est-il...?
- Il a marché en direction d'un piège. Et vous connaissez la suite.
- Je vois... *pleure*

Ma mère ne s'en remet pas. Elle est vraiment très triste. Elle l'aimait plus que tout au monde. Mais les meilleurs partent en premiers... je l'entends pleurer d'ici. Je prends mon carnet et commence à écrire :

Le 27 décembre 1819,
Ma mère est inconsolable, elle pleure mon père. Ils se sont toujours connus et se sont mariés très jeunes. Elle l'aimait de tout son être. Sa vie ne sera qu'une éternelle tristesse.
Cordelia.

Je ne descends pas encore, je n'en ai pas le courage. Je n'ai jamais été trop proche de mon père. Il partait souvent à la guerre, ce qui était normal puisqu'il était sergent-chef. Quand il était à la maison il passait son temps avec ma mère et mes frères. Il les entraînaient pour faire d'eux de bons soldats. Les femmes n'ont pas le droit de rentrer dans l'armée, puisqu'il faut être « costaud et fort », mais tout le monde sait que derrière chaque grand homme il y a une femme.

Je sors de ma chambre, je quitte la maison où règnent la tristesse et les pleurs. Je sors me vider la tête, je ne veux plus penser. Je prends un chemin un peu différent aujourd'hui, il est plus étroit. Je suis ce chemin pendant une trentaine de minutes. Jusqu'à ce que je tombe sur un petit lac gelé. Cet endroit est merveilleusement magnifique.

« Je suis tête en l'air ! J'ai oublié mon écharpe ! Je gèle... quelle idiote... » pensais-Je a haute voix.

Je sens quelqu'un venir vers moi, mais je ne me retourne pas. Ce doit être une personne qui était chez moi auparavant.

- Que faites-vous ici toute seule jeune fille ?

Lorsque j'entends cette voix je me crispe et j'essaie de contenir mon angoisse que je sens jaillir en moi. Je ne connais pas cette voix, cela m'effraie beaucoup. C'est peut-être un bandit ? Ou un meurtrier ! Je ne sais pas. Mais il me faut un peu de courage pour le regarder. Alors je décide de me lever tout doucement et de regarder mon interlocuteur, qui ce trouve être le Sergent Mickaël. Je sens une montée de soulagement m'envahir et toute l'angoisse avait disparu.

*souffle*

- Pourquoi ne m'avez-vous pas répondu ? Demande l'homme.
- Pardonnez mon impolitesse Monsieur.
- Vous rêviez ?
- Non, Monsieur.
- Que faisiez-Vous dans ce cas ?

Je ne lui réponds pas tout de suite. Je chercher désespérément une autre option. C'est la honte si je lui dis que j'ai eu peur ! Mais je n'ai pas d'autre choix à mon grand regret...

- J'ai eu peur lorsque vous êtes arrivé. Lâchais-Je en baissant la tête.

Il rit. Il rit de plus belle. Je ne comprends, ce que je lui ai dit n'étais en aucun cas drôle. Cela devait plutôt être embarrassant. Mais il rit. Lorsque qu'il finit il reprend :

- Moi ? Faire peur ?
- Je ne suis jamais venue ici, j'ai eu peur de trouver un inconnu. Mais je suis soulagée, ce n'est que vous.
- Je vois. Dit-il d'un ton sérieux.
- Pardonnez-moi, soufflais-Je d'une voix tremblante.
- Ce n'est rien, moi aussi j'aurai pu penser à un bandit, ou à un meurtrier.

Cette phrase était accompagnée d'un clin d'œil. Je me demande bien s'il lit dans les pensées ! C'est étonnant qu'il ai pu trouver ce à quoi j'avais pensé juste avant. Il commence à venir dans ma direction. Je l'invite à s'asseoir sur le banc avec moi.

- Monsieur, voulez-vous venir me rejoindre sur ce banc ? Demandais-Je.

Il acquiesce d'un signe de la tête. En s'installant sur le banc, il installe aussi un épais voile silencieux qui semble durer une éternité. Il a posé son regard si intense, et à la fois si mystérieux sur moi. Je le fuis sans aucune raison valable. Je dirai que je suis trop timide s'il me pose la question.

- Pourquoi fuyez-Vous mon regard ? Avez-vous peur ? Me questionne-t-il.

Et toc ! J'avais raison. En même temps c'est normal. Je me mets à le regarder aussi pour lui répondre, mais je sens qu'une couleur rouge vif envahit mon visage jusqu'à prendre mes oreilles en otages.

- Euh... comment dire...? Je suis très timide, je n'apprécie pas vraiment d'être fixer. Dis-je d'un ton timide, ma main dans mes cheveux.
- Ne vous inquiétez plus. Je ne vais plus poser mon regard sur vous.

Il détourne son visage et ne dit plus un mot. Je tente alors de m'excuser :

- Désolée j'ai dû vous vexer.
- Non au contraire, je ne suis pas bavard c'est tout.
- D'accord.

Nous sommes restés au moins une heure et demie dehors. Nous sommes rentrés lorsque je commençais a gelé sur place. Mes mains étaient rouges écarlates, mes orteils étaient tellement gelés que lorsque je marchais ils me faisaient mal.
Nous étions à peine rentrer que ma mère hurlait. Elle s'était inquiétée. Elle avait vu très rapidement le Sergent Mickaël. Elle l'avait invité à rentrer mais il n'avait pas accepter, prétextant être attendu ailleurs.

Après le diner, les bisous du soir, les enfants couchés et ma mère réconfortée et endormie, je me dirigeai dans ma chambre. Il me fallait du repos, après cette longue journée dure en émotion pour ma mère. Je prends directement mon petit carnet ranger dans mon bureau, prends une plume et écris :

Le 27 décembre 1819,
Cette journée s'achève. Enfin. J'ai pu faire la connaissance de ce Sergent Mickaël, nous avions même passé du temps ensemble. C'était fort en émotion.
Cordelia.

Cordelia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant