- Je ne peux vous en vouloir. Vous savez moi aussi j'ai du mal à accueillir les gens, vous l'avez bien vu quand vous vous êtes présentés devant ma porte. De plus même si mon expérience dans ce domaine est limitée. Je crois que la vue que vous avez à m'offrir vaut toute l'hospitalité du monde. J'ai rarement vu un clair de lune comme celui-ci.
Il me regarde, sans rien dire. Et derrière nous la porte s'ouvre. Un homme, assez grand en costume noir nous regarde, les yeux fixés sur nous. C'est à ce moment là que Mickaël prend la parole.
- Ah, bonsoir Marius. Cordelia voici Marius. Pouvons-nous entrer ? Dit-il.
- Oui bien sûr. Si Madame veut passer devant.
Sur ces mots il s'écarte et me laisse passer. J'hoche la tête en signe de remerciement. Je marche jusqu'à ce que j'entende la porte se claquer derrière moi. Je me retourne d'un coup sec et regarde les deux hommes côte à côte. Ils s'approchent de moi et Marius me demande :
- Désirez-vous quelque chose Madame ?
- Non non, mercimerci, dis-je calmement.
- Marius, allez montrer la chambre que prendra la demoiselle je vous prie.
- Très bien Monsieur, dit Marius en prenant mes valises.
Marius prends mes valises, quel gentilhomme fait-il. Nous passons dans un immense couloir orné de splendides tableaux. Marius se retourne vers moi comme pour regarder si je ne m'étais pas perdue et me lance :
- C'est magnifique n'est-ce pas ?
- Oui tout est magnifique ici.
Nous sommes arrivés devant la porte de la chambre, Marius entre et poses mes affaires tandis que moi je reste devant la porte.
- Entrez me dit-il.
- Merci.
Il allume les bougies et les flammes de celles-ci me laissent découvrir cette pièce. La chambre était plus grande que la mienne chez moi, il y avait un très grand lit et énormément de coussins, le lit est orné d'une belle parure bleu clair et les coussins blancs. Les murs de la pièce sont marrons clairs et des tableaux sont accrochés un peu partout, sauf que ces tableaux là ne sont que des paysages. Il y avait aussi un bureau et une bibliothèque. Je me suis dirigée vers cette dite bibliothèque et toucha le dos de tous les livres.
"Il y a tant de choses à découvrir dans ces livres. " Me dis-je.
- Mademoiselle est installée Monsieur.
- Très bien Marius, merci vous pouvez disposer. Répondit Mickaël.
Je me retourne et j'aperçois Marius partir et Mickaël s'appuyant sur l'encadrement de la porte, bras croisés.
- C'est très beau ici, lançais-je.
- Oui, je trouve aussi. La chambre vous plaît ? Parce que si ce n'est pas le cas, il y en à d'autres qui ne sont pas utilisé.
- Non ne vous dérangez pas pour si peu, elle me plaît bien.
Je lui souris et lui aussi.
- Je pense que je devrais vous laisser vous reposer. La route était longue.
- J'ai eu le temps de me reposer vous savez.
- Ahah Oui c'est vrai ! Mais demain nous avons un programme chargé, alors il faut bien dormir.
- Très bien, alors bonne nuit.
- Bonne nuit Cordelia.
Sur ces derniers mots il part et ferme la porte. Je me change pour m'installer dans mon lit.
- Aaaah quelle longue journée ! Dis-je en m'étirant je n'ai même pas eu le temps de dire ouf !
Je me demande qu'elle heure est-il ? Je me lève et entrouvre les rideaux, pas de lumière à l'horizon.
- On est vraiment éloigné de tout ici. Qu'est-ce que je vais pouvoir bien faire ?
Je ne suis pas encore fatiguée, après tout ce n'est pas étonnant puisque j'ai dormi tout le long du trajet. Je pourrais peut-être sortir de la chambre et me balader un peu. Je vais prendre une chandelle et ouvre la porte. Le couloir est encore allumé "merci Marius!" pensais-je. Si je continue de marcher jusqu'à la fin du couloir je ne vais y trouver que des chambres ou bien des pièces fermées. Alors peut-être que je devrais retourner à la porte d'entrée. Je commence à prendre la même direction que tout à l'heure.
*boooum*
- Qu'est-ce que c'est ?!
- Cordelia que faites-vous ici ?
Je me retourne et vois Marius derrière moi.
- Et bien je n'arrivais pas à dormir alors je suis sortie et j'ai entendu un bruit j'ai eu peur alors je commençais juste à fuire cet étrange bruit.
- Désolée de vous avoir fait peur ! Dit Marius en ramassant la bûche par terre. Il se fait tard vous devriez déjà être en train de dormir.
- Je n'arrive pas à dormir.
- Suivez-moi je vous prie.
Je fais alors ce qu'il me demande et le suis jusqu'à un petit salon dans lequel se trouve une cheminée à peine allumée. Il y installe la bûche et l'allure. Je prends place sur un petit fauteuil gris près du feu. Je jette un bref coup, d'oeil dans cette salle, comme dans un salon normal il y a de quoi s'asseoir, une immense horloge blanche, une table basse et une cheminée. Marius me demande alors :
- Voulez-vous une tasse de thé ? Me demande-t-il en posant une tasse sur une petite assiette.
- Avec plaisir. Lui répondis-je.
Il me sert une tasse de thé chaude.
- C'est un thé à la camomille, il favorise le sommeil.
- Merci beaucoup !
Nous avons parlé jusque tard de tout et de rien, au bout de la troisième tasse de thé je me suis enfin endormie.
À mon réveil, je me trouvais dans le fauteuil dans lequel je m'étais installé, j'étais couverte d'un plaid marron et à l'intérieur de la cheminée les restes d'une bûche de la veille. C'est la lumière qui m'a réveillé, je me dirige vers la grande horloge du petit salon et je peux y lire 7h27. Je ne sais pas vraiment à qu'elle heure je me suis endormie mais je suis épuisée. Mes pieds et mes jambes m'amènent dans ma chambre, je m'y change. Je suis habillée d'une simple robe verte foncée et mes cheveux sont attachés en un chignon. Lorsque je suis enfin prête, je sors de la chambre et pense retourner dans ce petit salon ou je me sens si bien, mais comme personne n'est encore debout, je me sens enfin prête à parcourir les alentours ! Je n'ai pas envie de faire le tour du propriétaire toute seule par peur de me perdre, alors je pars faire une promenade dehors.
- Je n'avais pas vu que la façade de la maison était si belle !
- Vous n'avez encore pas vu les autres maisons, ajoute alors une voix sur ma gauche. Bonjour je suis Adrian, le plus proche voisin de Mickaël. Sur ces mots Adrian me prend la main et y laisse un baiser. Je sens alors le rouge monté.
- Je m'appelle Cordelia, enchantée, dis-je avec le sourire aux lèvres.
- Vous êtes ici pourquoi ? Je croyais que Mickaël n'était pas là.
- Nous sommes rentrés hier.
- Vous deux ? Ensemble ?
Adrian se met à rire de plus belle, ne comprenant pas pourquoi je lui dis :
- Monsieur excusez mon incompréhension, mais dans ce que je viens de vous dire il n'y a rien de drôle.
- Vous me dîtes que vous êtes rentrée avec lui hier sauf qu'il n'invite jamais de femme dans sa demeure.
Quelqu'un ouvre la porte et sort mettant fin à cette discussion.
- Monsieur Adrian, m'avez-vous rapporté ce que vous me deviez ? Demande Marius.
- Évidemment, tenez. Il lui donne avec un grand sourire, je me demande ce qu'il y a dedans.
- Mademoiselle, retournez à l'intérieur, Monsieur ne devrait pas tarder.
- Vous aviez finalement raison Cordelia, j'espère que nous nous reverrons bientôt ! Sur ce bonne journée.
Après nous avoir salué de la main Adrian partit.
Marius m'a tenu la porte pour que j'entre et la porte se claqua. J'aimerai bien savoir ce qu'il y a dans le panier. Ma curiosité me jouera des tours plus tard ! Mais il faut que je lui demande qui est cet Adrian.
- Je m'excuse si Adrian vous a importuné. Il n'est pas très poli, se mêle de tout et est têtu.
- Vous n'avez pas à vous excuser. Il ne s'est rien passé de bien grave. Mais qui est-il pour vous ?
