- Je ne vous imaginez pas comme cela.
- Comment alors ?Je ne comprends pas mes joues se mettent à rougir et je commence à stresser.
- Moins grand, lâchais-Je.
Il rit. Son rire est doux et simple. Un beau rire. « Stop ! Reprends-toi Cordelia ! Je ne peux pas tomber amoureuse de lui. » pensais-Je. Après avoir fini de rire il reprend son calme et son sérieux.
- Très bien. Retournons au salon si vous le voulez bien.
- D'accord.Nous sortons de la cuisine, pour nous asseoir sur le canapé et le fauteuil. Nous avons repris nos places avant cet incident. Il m'invite d'abord à m'installer, puis s'assoit aussitôt. L'ambiance n'est plus comme celle qu'il y avait dans la cuisine. Comme si en changeant de pièce nous avions oublié ce qui s'est passé juste avant. Il ne me regarde pas, « je devrais arrêter de le fixer ? ». C'est impolie.
- À quoi pensez-vous ? Me demande-t-il.
- À tout et à rien à la fois.
- D'accord, je vois.Sur cette dernière parole je me remets à mon éternel rêve. J'imagine un beau jour d'été, écoutant le chant des oiseaux. Je me vois, en train d'écrire comme à mon habitude. Je rêve de ce beau jour d'été. Je rêve. Je rêve. Jusqu'à m'endormir.
A mon réveil, je suis dans mon lit, mon carnet à la main. Je me retrouve dans mon lit. Une bouillotte sous ma couverture.- Mais quelle heure est-il ?
- Vous êtes réveillée Mademoiselle ?Je regarde à l'entrée de ma chambre, et j'aperçois une femme que je n'avais jamais vu avant.
- Qui êtes-vous ?
Elle ne répond pas à ma question et part sans revenir. Je décide donc de descendre, toujours avec mon cahier dans la main. Lorsque j'arrive en bas de l'escalier j'entends une dizaine de personnes discuter. « Père est sûrement rentré ! ». Je cours à toute allure pour le retrouver. Cela fait si longtemps que je ne l'ai pas vu ! Je suis si heureuse.
- Il n'était pas en forme ces derniers temps. Il n'a pas survécu. Je suis désolé Madame Lisle.
Quoi ? Père est mort ? Non c'est impossible ! Il devait partir en mission et revenir ! Il me l'avait promis. Je prends le chemin inverse, je me faufile dans ma chambre et m'y enferme. Je n'arrive plus à penser. Mon esprit est torturé. La seule chose qui me vient en tête est d'écrire.
Le 27 décembre 1819.
Mon père est mort. Je n'ai pas de mot pour exprimer ce que je ressens. Ce début de journée était un rêve parmis tant d'autre tournant au cauchemar.
Cordelia.