« De plus même si mon expérience dans ce domaine est limitée... » (Part 3)

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Point de vue de Cordelia ;

Les chemins de fer Hastings j'y crois pas ! Et dire qu'avec ma mère nous les avons critiqué... ça devient gênant... Bref nous continuons donc notre conversation. Il reprend en me demandant :

- Quel pays voudriez-vous voir ?
- Je ne sais pas dis-je timidement. Il y a tellement à voir dans le monde. J'aimerai vraiment aller en France. Voir tout plein de chose comme la Cathédrale de Notre-Dame.
- Oh je vois. Répond-il en se tenant le menton comme s'il réfléchissait.
- Et vous ? Où aimeriez-vous allez ?
- En Russie. A Moscou plus précisément.
- Pour quelles raisons aller jusque là-bas ?
- Pour voir mon frère. Il habite à Moscou. Cela fait des années que j'ai perdu contact avec lui.
- Je suis désolée pour vous.
- Ce n'est rien. Bref, quel âge avez-vous ?
- 19 ans. Et vous ?
- 25. Couleur favorite ?
- L'orange, pas la couleur des fruits. Celui du couché de soleil, celui dont la teinte est mélangée au rouge. C'est ce mélange des deux couleurs qui peut montrer à quel point, malgré la douleur que nous ressentons aux yeux lorsque nous regardons le soleil, qu'il peut être magnifique.
- Je ne sais pas quoi vous dire de plus, si ce n'est que ce que vous avez confié est très beau.

Après ce compliment je me sens devenir tomate et commence à être gênée même si ce que vient de me dire Mickaël est vraiment gentil. Je pose ma main sur ma poitrine et sens mon cœur s'accélérer comme un fou.

- Moi c'est le rouge. ET pas n'importe quel rouge. Celui de vos joues.

Je relève la tête, et le regarde en clignant des yeux. Je suis dans l'incompréhension la plus totale.

- Cordelia ? C'était une blague.

Je ne dis rien, et continue de le fixer. Je n'ai pas compris pourquoi il a dit ça. Mais je ne dois pas rester bloquée sur ça et reprends la conversation.

- C'est très drôle ! Merci pour cette blague.

On frappe à la porte, je me lève et va voir. Lorsque j'ouvre la porte j'aperçois Nate et Antoine, j'ouvre sans hésitation. Ils ont l'air de geler.

- Les garçons, où est maman ?
- Elle est encore dehors, elle parle avec le monsieur. disent-ils en chœur.

J'hoche la tête en signe d'accord. Je les retrouve en train de dévisager Mickaël, ce qui me fais rire car pour une fois que ce n'est pas lui qui dévisage quelqu'un. Il commence donc à prendre la parole et dit aux enfants :

- Ravie de vous rencontrer les enfants. Vous êtes-vous bien amusés ?
- Ouiiii crient-ils. On a été chez papy et mamy ! C'était trop bien !!
- Vous avez fait quoi là-bas demandais-je en ramenant des biscuits.
- On a fait pleins de jeux de sociétés parce qu'il faisait trop froid à cause de la neige !
- Vous avez gagnés au moins bande de canailles !? dit Mickaël

Ils hurlent un "oui" et montent dans leurs chambres respectives chercher leurs jouets. Je me lève et me dirige vers ma mère qui portent les valises. Je prends celles des garçons et Mickaël qui m'avait suivi prend celle de ma mère. Elle le remercie et me demande :

- C'est un bon jeune homme, il est serviable ?
- Maman ! Ça ne se fait pas ça !

Nous rentrons, je retourne en cuisine, amène du thé pour ma mère et Mickaël. Puis monte mettre les valises dans leurs chambres. Nate vient me voir en courant et me demande sa valise car je cite "j'ai oublié ma coquille !". A mon retour au salon ma mère se lève et me demande de la suivre. Ce que je fais immédiatement, elle s'approche et me dit :

- Ce charmant jeune homme vient de me demander si tu pouvais venir chez lui. Pour faire plus ample connaissance. Il m'a expliqué que les chemins de fer étaient à sa famille et qu'en prenant le train vous rentrerez vite. Ne lui dis pas non et va chercher tes affaires !

Sans plus attendre ma mère me pousse en dehors de la cuisine et m'oblige à faire mes bagages. Bien sûr en mère poule elle m'aide à les faire. Elle me pousse à nouveau vers le salon, me fait un signe de la main comme pour me dire au revoir et me laisse avec Mickaël. Il s'est passé environ 10 minutes entre mon retour au salon et mon départ de celui-ci. Nous prenons la route, n'étant pas habitué à faire de long trajets je m'endors et à mon réveil nous sommes dans le train. Je me rendors tout de suite. A mon autre réveil, nous sommes arrivés à la gare. Il faut reprendre une voiture pour rentrer chez lui. Il me regarde intensément et me demande :

- J'ai bien vu que vous n'aviez pas vraiment eu du temps pour vous préparer. J'ai surtout observé l'ouragan "Maman" qui est passé. Me dit-il tout doucement.
- Oui, j'ai à peine eu le temps de comprendre. Mais excusez mon manque de présence. Mentalement je veux dire. Je n'apprécie guère les longs trajets et je n'en ai pas pris l'habitude. Cela me fatigue et très vite. Alors sans plus attendre je vais retourner à ma sieste.

Sur ces derniers mots je me rendors. Lorsque je les réouvre nous sommes arrêtés. Je sens quelque chose de dur sur le côté gauche de ma tête et comprends qu'il s'agit de l'épaule de Mickaël. Mon bras est engourdi, c'est normal, Le Bras de Mickaël est posé sur le mien. Il dort ? Je tente de bouger sans le réveiller mais en vain. Et la petite voiture tirée par les chevaux roule sur un gros cailloux qui nous fait sauter et au même moment casse la roue arrière. C'est alors que Mickaël sursaute et sort de la petite cabine. Après avoir réparé la roue et avoir reprit le chemin, nous sommes finalement arrivés à bon port.
Nous sortons de la cabine, il me prend la main et la froideur hivernale caressant mes joues se transforme en une chaleur estivale. Je comprends alors que mes joues sont devenues rouges. Devant la porte, le Sergent sonne. Nous attendons que quelqu'un nous ouvre. Je me retourne et regarde la vue. Il ouvre la bouche et sa voix douce sort de sa cachette et me dit :

- Je suis désolé de vous faire attendre dans le froid. J'ai sonné trois fois et je ne comprends pas pourquoi personne ne nous ouvre.

Je le regarde tendrement, puis il rajoute :

- Je ne suis pas vraiment douée pour accueillir les gens. C'est un domaine qui m'est pratiquement inconnu.
- Je ne peux vous en vouloir. Vous savez moi aussi j'ai du mal à accueillir les gens, vous l'avez bien vu quand vous vous êtes présentés devant ma porte. De plus même si mon expérience dans ce domaine est limitée. Je crois que la vue que vous avez à m'offrir vaut toute l'hospitalité du monde. J'ai rarement vu un clair de lune comme celui-ci.

Il me regarde, sans rien dire. Et derrière nous la porte s'ouvre.

Cordelia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant