Chapitre vingt.

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Je suis allongé dans le canapé, Willie est à côté de moi. Jake m'a contacté il y a quelques heures pour me dire que notre plan était tombé à l'eau et qu'Elena ne s'était pas pointée chez lui comme prévu. Il était donc inutile que je vienne moi aussi. Alors me voici là, à ruminer dans mon canapé et me demander les raisons de son absence. Lui est-il arrivé quelque chose? Je soupire pour la centième fois de l'heure, le programme à la télé n'est pas intéressant et je n'ai pas envie d'être sur les réseaux sociaux ce soir. J'ai lu beaucoup trop de choses qui me déplaisent à l'égard d'Elena et je sais que si j'en lis d'avantage mon téléphone connaîtra la sensation d'un contact avec le mur et je n'ai clairement pas envie de devoir payer les réparations. Je suis sur les nerfs et ça se comprend, j'étais sur le point de la revoir et tous mes plans ont tourné à l'échec. Je m'étais préparé à ça, toute la journée et je n'ai pas cessé de me rappeler ce que je comptais lui dire. Tout ça était inutile. Je n'ai pas envie qu'on ne me parle et je n'ai ni envie de parler parce que je sais que je suis sur le point d'exploser. Le fait qu'il n'y ai rien à la télé m'énerve encore plus parce que du coup je m'ennuie et j'ai horreur de m'ennuyer! Je pourrais aller me coucher mais me coucher à cette heure là ne me plaît pas. Je pense à Elena, je n'arrête pas. J'ai essayé de la rappeler aujourd'hui, mais son numéro est hors service. Mon coeur s'est serré quand je me suis rendu compte que plus jamais je ne pourrais écouter son répondeur et me réjouir du son de sa voix que j'aimais tant écouter. Je me mords l'intérieur de la joue pour éviter de faire monter les larmes qui, je trouve, montent beaucoup trop facilement à mon goût, en ce moment. Elle me manque terriblement et ça je n'arrive pas à le nier. Je cache mon visage entre mes mains et souffle un bon coup. Je vaux plus que ça, ce n'est pas à moi de pleurer puisque c'est moi qui ai causé tous ces événements et puis si je veux prouver que mes sentiments envers elle sont réels, je ne dois pas craquer. Ils sont censés me rendre fort et me pousser à sa recherche. Alors qu'est ce que je fous en caleçon, allongé dans mon canapé à côté de mon cousin qui est en train de s'endormir d'ennui? Je me redresse. Pourquoi n'irai-je pas faire un tour dehors tiens? Il y a très peu de chance que je croise Elena mais au moins je prendrai l'air et ça calmera peut-être mes nerfs. Je me lève non sans difficultés, mon genou me refait horriblement mal en ce moment. C'est à cause de courir à droite et à gauche. Willie ouvre les yeux en sursaut et me regarde marcher, ou plutôt boiter, vers le couloir qui mène à ma chambre.

"Tu vas te coucher?"

Il me demande.

"Non, je sors.
- En caleçon?"

Je lève les bras et prends un air offensé pour lui répondre.

"Oui en caleçon, pauvre con. Évidemment que non. Je vais me changer."

Il se redresse pour me regarder avec un air sérieux. Je sais que mon ton ne lui a pas plu mais je n'ai pas de patience ce soir et il le sait très bien. Ce n'est pas de ma faute si il ne relie pas ses neurones. Je tourne les talons et reprends mon chemin vers ma chambre un peu plus saoulé. J'y trouve des vêtements étalés par terre sur mes fauteuils. C'est le bazar et je n'aime pas ça. Il serai temps que je range, je n'ai juste pas envie. J'attrape un tee-shirt en vrac. Je le sens et décide que je peux le mettre quand je constate qu'il sent encore un peu la lessive et mon parfum habituel. J'attrape un pantalon que je trouve aussi sur la moquette près de mon lit qui n'est évidemment pas fait. Je l'enfile et je pars mettre des chaussettes.

"Niall?"

Willie m'appelle. Qu'est ce qu'il veut encore? Je le vois entrer, son visage montre de l'incompréhension tandis qu'il regarde son téléphone.

"Quoi?"

Je me redresse après avoir enfilé ma deuxième chaussette. Il s'avance vers moi en me tendant son téléphone. Je fronce les sourcils et regarde ce qu'il veut me montrer. Je regarde la photo qui est affiché sur l'écran. Je zoom car elle n'est pas nette et est un peu sombre. On distingue deux personnes l'une contre l'autre en train de s'embrasser. Jusqu'ici rien de vraiment anormal. Je me concentre un peu plus pour comprendre ce que souhaite me montrer Willie. Je zoom sur l'homme et le regarde avec attention. Je reconnais ses tatouages. Notamment la tête de cerf. C'est Louis, et alors? Je lève les yeux vers mon cousin.

Who You Are.      [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant