Chapitre vingt et un.

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C'est dans une chambre plutôt grande avec une odeur de propre que j'ouvre les yeux. Elle est éclairée par la lumière extérieure qui arrive à passer à travers les volets entrouverts. Je ne sais pas où je suis et j'ai affreusement mal au crâne. Je me redresse un peu pour examiner la pièce dans laquelle j'ai dormi. C'est une chambre qui n'a pas une seule touche féminine. Les murs sont gris clairs et s'assortent bien aux épais rideaux qui eux sont blanc cassé ce qui rend la pièce un peu moderne. Le sol est recouvert d'une moquette de la même couleur. Deux tableaux sont accrochés et une guitare est posée par terre à côté d'une sorte de livre de partition ouvert à une page spécifique. C'est une chambre d'homme et pas une simple chambre d'amis. Je regarde à côté de moi, il n'y a que là où j'ai dormi que les draps sont défaits ce qui me prouve que j'ai dormi seule et ça a le don de légèrement me rassurer. Or, je ne sais pas où je me trouve et je n'ai aucun souvenir de la soirée d'hier soir et je n'ai aucune idée de comment je me suis retrouvée ici. Je pause ma main sur mon front, j'ai l'impression qu'il y a un orchestre à la place de mon cerveau et c'est juste horrible. Je décide de me lever et d'aller voir à la fenêtre pour regarder le paysage et peut-être deviner où je suis. Je marche avec difficulté jusqu'à celle-ci tout en regardant cette pièce spacieuse et digne de quelqu'un qui gagne très bien sa vie. J'ouvre les volets qui a mon plus grand étonnement ne font aucun bruit, par rapport aux miens. Le temps est nuageux et je constate même qu'il verse. Super, c'est un temps qui va parfaitement avec le mois de novembre. J'aime ce temps, j'ai toujours aimé le bruit de la pluie. Je me rappelle que quand j'étais petite j'adorais sortir sous la pluie et je me fichais d'attraper un rhume les jours d'après. Je colle mon front contre la vitre et je ferme les yeux pour me concentrer sur ce bruit si paisible. Je constate que la fraîcheur du carreau me fait du bien sur ma peau qui me semble juste brûlante. Je regarde ce que je porte. Le pull over qui est actuellement sur mes épaules n'est pas le mien, ce n'est même pas un pull de femme. Pourquoi est-ce que je ne porte pas mes vêtements de la veille? Que s'est-il passé hier soir? J'ai été déshabillée? J'ai une bouffée de chaleur. Je revois Carl se jeter sur moi. Et si il s'était passé ce que Carl n'a pas réussi à me faire? Je ne veux pas savoir mais j'ai peur. C'est vrai quoi, je ne me rappelle de rien après tout. Je pose une main sur ma poitrine et m'adosse à la vitre contre laquelle viennent s'arrêter les gouttes de pluie. Je regarde encore une fois la pièce dans laquelle je me trouve. Je n'arrive pas à réfléchir, beaucoup trop de choses circulent dans ma tête. Et si on m'avait enlevée? Je suis essoufflée. Ça y est, ça recommence. Je suis en train de refaire une crise et je ne sais toujours pas comment les arrêter. Au même moment je vois la porte, peinte de la même couleur que les rideaux, s'ouvrir doucement. Je sens mon coeur battre un peu plus vite et je lutte contre ma respiration tout en appréhendant la venue de cette personne. Un pied, habillé d'une chaussette blanche, apparaît. Puis le deuxième et mon sang se glace quand mon regard se pose sur Niall. Quoi? Qu'est ce qu'il fait là lui? Il pose son regard bleu ciel sur moi et j'ai de plus en plus de mal à respirer. Des frissons longent ma colonne vertébrale. Il s'approche rapidement de moi.

"Ne t'approche pas!"

Je lui dis comme si j'étais une bête sauvage qu'il venait d'accueillir chez lui. Je lis sur son visage de l'hésitation mais il finit par s'arrêter. Il veut parler et je comprends qu'il ne sait juste pas quoi dire. Je commence à transpirer et je n'ose pas bouger de peur qu'il ne me touche. J'avale ma salive. Il faut pourtant que je sorte d'ici.

"Elena.."

Cela faisait si longtemps que je n'avais pas entendu le son de sa voix prononcer mon prénom que j'en perds presque l'équilibre. Bientôt, cela fait écho dans ma tête et je ferme les yeux pour essayer de passer outre. Je ne dois pas me focaliser sur la façon qu'il a de prononcer mon prénom avec cet accent si britannique. Je ne dois pas y penser.

Who You Are.      [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant