Chapitre vingt-deux.

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Je l'ai regardée partir alors que j'aurai du la retenir. J'ai laissé mon coeur, que je sentais se serrer, contrôler mon esprit et me dire de la laisser s'en aller. Je n'aurai pas dû. J'aurai dû la rattraper et l'embrasser, lui montrer combien je suis fou d'elle. Si tout c'était bien passé, aujourd'hui nous serions en France, et je l'aurais rapporter à ses parents, comme je l'avais promis. Cela a été un échec. Depuis, trois jours se sont écoulés et je n'arrête pas de me répéter ces mots sans cesse. Elena m'a encore dit qu'elle ne m'aimait plus et même si je sais très bien que c'est faux je ne peux m'empêcher d'en avoir mal au coeur. Elle m'a repoussé alors qu'elle avait besoin de moi. Elle ne veut pas de moi, et pourtant moi si. Cela fait trois jours que j'ai décidé d'abandonner mes recherches, trois jours que je suis enfermé à la maison à m'apitoyer sur mon sort. Je compte rentrer à Los Angeles et rejoindre Basile, pour lui présenter mes plus sincères excuses, dans quelques jours. De toute évidence Elena ne demande qu'à être tranquille alors je respecte son choix et je rentre chez moi. Je l'ai retrouvée de toute manière, je l'ai juste laissée partir parce que mon coeur ne me donnait pas la force de la retenir. Je me redresse et mets ma tête dans mes mains en soufflant un bon coup. Je ferme les yeux. Mes nuits sont courtes en ce moment. Je ne pense qu'à elle, encore et encore, parce qu'il n'y a qu'elle qui est capable d'habiter mon esprit comme ça. Je repense à ce soir où je lui ai montré combien je l'aimais tout en lui faisant découvrir de nouvelles choses. Ce soir où elle s'est offerte à moi tout comme je me suis offert à elle et que nous avons passé un moment rien qu'elle et moi. Je la revois sous moi, sa peau nue contre la mienne tandis que ses mains caressait ma nuque et que l'on s'embrassait avec tout l'amour que nous ressentions l'un pour l'autre. Je me souviens de ces frissons de bonheur qui venaient marquer notre peau à chacun de nos mouvements. Je me rappelle de ce soir où elle a fait de moi l'homme le plus heureux du monde, nous venions de nous officialiser en tant que couple et plus en tant qu'amis. Je me rappelle de ce soir où alors que nous ne faisions plus qu'un, elle avait posé ses mains sur moi pour me rapprocher d'elle et de me dire avec une voix essoufflée combien elle m'aimait et combien ma présence dans sa vie ne faisait que la rendre plus stable. Je me souviens de ce moment où je les respectais, elle et son intimité, et qu'elle m'avait donné une chose que personne d'autre n'aura jamais. Je me rappelle de chaque détail et sens très vite les larmes monter. Me dire qu'à présent tout ça est du passé et que plus jamais je n'aurai à la toucher de cette façon et la faire mienne me fait beaucoup de mal. Mon coeur se serre et je n'arrive plus à me retenir, je libère mes yeux, puis je me lève sans même prendre la peine de les essuyer. Je tape à main ouverte sur le mur à côté du couloir qui mène à ma chambre. Ce couloir où je la revois courir pour me fuir comme si j'avais la peste alors que j'avais juste son coeur. Ce couloir où elle m'a hurlé dessus en me faisant comprendre qu'elle voulait en finir et tout ça par ma faute, et que je suis resté comme un idiot à la regarder pour me convaincre que je n'avais pas entendu ces mots. Je l'aime comme un fou et ce n'est plus le fait de la savoir en danger qui me fait mal, c'est le fait de l'avoir perdu pour toujours. J'arrive à ma chambre. Mon lit n'est même pas défait. Je n'ai pas dormi dedans cette nuit, je l'ai passée dans le canapé à jouer à FIFA. Comme la plupart des trois dernières nuits d'ailleurs. Je baille, pourtant je ne veux pas dormir. Je sais que si jamais je m'endors je rêverai d'Elena et il est probable que ce rêve tourne en cauchemar très rapidement. Alors j'enchaîne des micro-siestes par-ci par-là. Je ne savais pas, jusqu'à aujourd'hui, qu'une fille pouvait avoir autant de pouvoir sur moi. Je suis comparable à un déchet juste parce que mon coeur n'a pas supporté voir la fille qu'il aimait s'enfuir pour ne jamais revenir. Cela fait encore plus mal puisque je croyais qu'Elena avait fini par me pardonner quand elle a prolongé notre baiser la dernière fois. J'ai bien dis que je croyais évidemment. Je marche jusqu'au centre de la pièce, et tourne sur moi-même pour la contempler. C'est ma chambre et pourtant j'ai l'impression de la redécouvrir. Chacun de ses coins représentent un geste qu'Elena à fait. Ma fenêtre à la marque de son front, par exemple. Qu'a-t-elle été faire pour aller coller son front sur ma vitre? Je n'en aurai jamais la réponse. Je pose mes doigts sur l'arête de mon nez. J'ai la tête qui tourne d'un coup. Elena dégage de là, dégage de mon esprit. Il faut que je sorte d'ici. C'est ce qu'il se passe à chaque fois que j'entre dans cette pièce. Son odeur flottant dans l'air me donne le tournis, ou peut-être que ce sont mes sentiments qui me jouent des tours. Je me précipite vers le salon, là où j'ai passé la plupart de mon temps ces derniers temps. J'entends mon téléphone, sur le comptoir de l'entrée, vibrer. Je n'y ai pas touché depuis un moment. Je n'envoie plus de messages à personne et je ne suis plus actif sur les réseaux sociaux. C'est comme si mon coeur était parti avec elle et que le reste de mon corps avait disparu de la surface de la Terre. Mon âme, elle, je ne sais pas où elle s'en est allée. Je m'approche de mon téléphone, Louis est en train de m'appeler. Il m'appelle tous les jours depuis que nous nous sommes expliqués devant la boîte de nuit. Jamais je ne lui ai répondu. Mon écran s'éteint, celui-ci marque la fin de l'appel de Louis. Je fais demi-tour pour aller à la cuisine, mais j'entends de nouveau que ça vibre. Louis est en train de rappeler. C'est la première fois qu'il rappelle une deuxième fois. Ça n'a aucune importance. Je ne veux parler avec personne et c'est pas en m'harcelant de messages et d'appels téléphoniques que je changerai d'avis. Je continue mon chemin à la cuisine. J'entends maintenant la sonnerie qui m'indique que j'ai un message. Je lève les yeux au ciel, et ignore. J'ouvre le frigo, et une nouvelle sonnerie retentit. J'ai dis qu'aucun harcèlement ne me ferai changer d'avis. Je ne veux voir personne. J'ouvre une bouteille d'eau et la porte à ma bouche. Je ferme les yeux tandis que le liquide froid descend dans mon organisme. Troisième sonnerie, puis une quatrième juste après. Je râle, pose ma bouteille sur l'îlot et marche finalement vers mon téléphone pour l'éteindre. Lorsque j'arrive à sa hauteur, il affiche que Louis est en train de m'appeler. Il ne va pas me lâcher celui-là. Je décline l'appel. Peut-être que je n'aurai pas dû, il va se douter que je suis là et va continuer à m'appeler. Je me dépêche d'éteindre mon téléphone avant qu'il ne rappelle. Je vois sur l'écran bien plus que quatre messages provenant de Louis. Il y en a bien dix, au moins. Il y aussi des messages vocaux. Il aussi envoyé des messages sur le groupe WhatsApp que nous avons avec Liam et Harry aussi. Tous ces messages me sont adressés puisque j'y lis mon nom mais ne lis rien de plus. Son visage apparaît sur l'écran, il appelle une nouvelle fois. Mon doigt appuie sur l'écran pour décliner une nouvelle fois, sauf qu'au lieu de raccrocher, je décroche. Je panique.

Who You Are.      [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant