Chapitre vingt-trois.

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Allongée dans mon lit, mon ordinateur sur les genoux, je regarde un peu ce qu'il se passe dans le monde sûrement pour me convaincre qu'il y a pire que mon cas actuellement. Je ne m'arrête plus de pleurer pour être honnête et cela fait trois jours que c'est comme ça. Je ne sais pas si c'est le fait de réaliser que j'ai quitté Niall ou le fait que tout autour de moi s'écroule petit à petit qui me rend comme ça. Les deux je dirais. Lorsque je suis rentrée à la maison vendredi matin, Lewis était fou de panique. Il m'a bien crié dessus pour me faire comprendre qu'il avait eu peur et qu'il n'était pas très content que je sois partie comme ça sans prévenir. Il m'a dit que c'était un geste immature et qu'étant mineure il était responsable de moi. Or, mes parents ne savent pas que je suis avec lui donc les seuls personnes responsables de moi sont eux. Il m'a demandé où j'ai passé la nuit mais je lui ai dis que je l'avais passée dans les rues de Londres à me promener comme un chat noir. Je ne peux pas prononcer le prénom de Niall. C'est impossible. Je regarde l'heure sur l'écran de mon ordinateur, il est déjà vingt heures trente. J'ai encore passé la journée dans mon lit à fuir le monde extérieur et ma vie. Lewis croît que j'ai attrapé froid à cause de ma soi-disant petite virée nocturne d'il y a trois jours. Il m'apporte des médicaments toutes les quatre heures et je les avale volontiers bien que je n'en ai nullement besoin. Je m'en fiche après tout. J'ai éteint mon téléphone il y a trois jours aussi. De toute façon personne n'a mon nouveau numéro de téléphone alors cela ne sert à rien de le laisser allumer inutilement. Je surf sur les réseaux sociaux tels que Twitter et Instagram sous mon nom actuel. Je reçois beaucoup de messages de haines ainsi que de tweetes avec des photos de cette fameuse soirée où Niall me tiens dans ses bras pour me ramener chez lui alors que je semble n'être qu'à demi-consciente. Je passe mes plus grosses galères à être demi-consciente, il faut le croire. Cette vague de haine que je reçois chaque jour ouvre un peu plus la plaie bien ouverte qui se trouve sur ma conscience. En parlant de plaies, les nouvelles se trouvant sur mes cuisses se font désagréables à cause du contact avec ma couverture. Je n'ai pas pu continuer sur mon avant-bras cela était beaucoup trop flagrant alors la solution à été mes cuisses. Je n'ai pas d'autre solution pour évacuer cette douleur qui de jour en jour devient de plus en plus douloureuse. Je constate d'ailleurs que la mutilation devient moins efficace, c'est pour ça que j'accepte de prendre les médicaments que me donne Lewis et que le soir quand il dort j'avale un comprimé d'Ecstasy. Je deviens faible aussi mentalement que physiquement mais cela me permet d'oublier, le temps d'un instant, que ma vie est un désastre et que tout autour de moi n'est plus qu'un enfer. Je laisse de nouvelles larmes perler le long de mes joues tandis que mes doigts glissent pour faire bouger le curseur jusqu'à la barre de recherche Twitter afin que je puisse taper ces deux noms "Niall Horan" comme chaque soir à la même heure depuis que j'ai quitté sa maison après lui avoir lâchement brisé le coeur de la même façon dont il a brisé le mien. Bientôt des tweets récents comprenant son nom et son prénom apparaissent. Je fais ça uniquement pour me faire du mal car je sais que c'est tout ce que je mérite à présent. Je descend dans les tweets récents et beaucoup datent d'aujourd'hui et sont pratiquement tous accompagnés de photos. Je les regarde toutes attentivement et j'ai la sensation qu'on me plante un nouveau couteau dans le coeur quand je le vois très clairement et remarque combien il est beau. Je me mords la lèvre en repensant au fait qu'il m'ait appartenu un jour. Je zoom sur certaines photos, son teint est pâle. Bien qu'il ait toujours eu une couleur de peau clair, cette fois-ci elle l'est encore plus. Il porte des lunettes de soleil alors que l'on voit clairement qu'il n'y a aucun soleil et son visage montre une mine fatiguée bien que très distraite. Il ne semble même pas écouter l'homme à côté de lui qui n'est autre que l'homme que j'ai embrassé en boîte de nuit et qui m'a écouté me plaindre sur un banc juste après. Louis, je crois. Ils sont toujours collés ensemble à ce que je vois, mais cela m'importe peu. Je continue de faire défiler les photos histoire de faire durer la torture et me donner envie d'hurler ma douleur que je dois contenir. Je pleure encore et encore. Je déteste ma vie et d'un geste brusque je ferme mon ordinateur me plongeant totalement dans le noir. J'explose et remonte mes mains à mes yeux tout en essayant de garder des sanglots silencieux afin de ne pas attirer Lewis par ici. Qu'est ce qu'il se serai passé si je n'étais pas sortie avec Baptiste? Il n'y aurai pas eu cette soirée et Niall n'aurai pas eu à intervenir pour me secourir. Ainsi nous ne nous serions pas rapprochés un peu plus l'un de l'autre. Qu'est ce qu'il ce serai passé si j'avais obéi à ma mère lorsqu'elle m'avait interdit d'apporter ces fichues fleurs à ma grand-mère? Niall ne m'aurait pas entraîné à désobéir et ainsi nous ne nous serions pas embrassé de cet ascenseur complètement pourri et je n'aurai pas pris goût à ses lèvres si douces et qui me manquent tant. J'entends ma porte grincer et bientôt la lumière du couloir vient illuminer mon visage.

Who You Are.      [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant