Ils m'ont accueillis d'une manière inespérée. Avec le recul, je me dis que nous étions encore trop jeunes pour commencer à regarder différemment les nouveaux. Nous accueillons tout le monde. De la meilleure manière possible.
12 juin 1944
Tout est calme. Je ne me fais pas d'illusions. Le calme avant la tempête. Je l'ai rapidement compris. 1740 jours depuis le début de la guerre en France. Cela équivaut à 57 mois et 6 jours ou encore quatre ans, neuf mois et six jours. Le débarquement allié à eu lieu il y a six jours sur les plages de Normandie. Tout le monde a été évacué depuis bien longtemps. La plupart sont partis en voyant arriver les allemands au début de la guerre. Ils ont fuis vers le sud. Aujourd'hui, il est considéré comme la zone libre. Cela n'a pas empêché les allemands d'y aller.
Ma famille est partie. Ma mère avait peur pour ma sœur et mon père alors ils sont partis. J'ignore où ils sont. Mon père est dans la résistance je crois mais rien n'est sur.
Je suis restée. Il était impensable que les boches se servent de notre maison et saccagent tout. Qu'ils restent dans leur pays, cela aurait évité des tonnes de problèmes.
Ma maison se situe à la bordure de la rue principale de Carentan. Les boches ne m'ont pas découverte. Ils ne sont jamais venus dans ma maison, allez savoir pourquoi. De ma fenêtre de salon, j'ai une vue imprenable sur toute la rue principale. La plupart des maisons et des commerces étant rassemblés sur la grande rue, je vois quasiment tout ce qu'il se passe.
Des coups de feux me sortent de mes rêveries. Je vois les tirs allemands mais pas leurs adversaires. J'entrevois enfin deux soldats américains isolés qui essuient les tirs d'une 42. Par dessus l'assaut, j'entends quelqu'un crier en anglais: " Easy en avant! Sortez de là! Magnez vous les gars! Allez y!" En me penchant je le vois entre deux maisons. Il est penché sur un soldat et semble lui ordonner de quitter le fossé.
- " On a des hommes qui se font tuer là bas !
Un autre hurle ses ordres.
- Fenêtre gauche à l'étage !
- Baissez vous les gars ! Restez planqués !
Les ordres fusaient sans même que je puisse voir qui les hurlais. Un soldat plus téméraire se mit soudain à découvert. Il visa et tua net un tireur isolé allongé sur un palier d'escaliers. Il fit ensuite un signe pour signifier qu'il allait bien.
Un groupe de soldat était amassé juste en face de mon poste d'observation. Un homme traversa la rue et balança une grenade dans la pièce utilisé par la mg 42.
- Guarnere ! Prend deux hommes et nettoyez le secteur droit !
Il hocha la tête et s'en fut, plié en deux pour se protéger des balles. Plus loin, deux hommes partirent à l'opposé, surement pour accomplir la même mission.
Les deux camps se défendaient avec rage. Le bruit devenait de plus en plus assourdissant. Les grenades et les bazookas étaient de la partie et rajoutaient une bonne dose de décibels au brouhaha ambiant.
Deux soldats enfoncèrent une porte et restèrent interdits.
- Ah ! Ils ont dus tomber sur les Petits... en même temps leur fils est tellement bruyant qu'on l'entendrait jusqu'ici.
Un explosion plus forte que les autres fait soudain s'envoler une grosse quantité de terre.
- Ils nous ont localisés ! Évacuez la rue ! Fichez le camps les gars ! criait un homme du haut de son palier d'escalier.

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Fight - Band of Brothers
Historical FictionC'est une française. Ils sont américains. Une civile. Des soldats. Elle veut se battre. Ils sont la meilleure compagnie de l'armée américaine. Résistante. Héros. Un souhait commun. Sauver le monde. Et survivre.