Fight - Band of Brothers

The Killing Assault

Il y a beaucoup de choses que l'adrénaline te fait faire. Ce jour là, j'en ai eu la preuve. Je n'ai rien senti. De l'électricité. C'est tout.

5 octobre 1944

 Toute la compagnie est rassemblée dans une grange. Je suis assise sur une poutre à un mètre cinquante de haut. Une jambe dans le vide et le dos appuyé sur un pilier, je regarde Floyd et son chien faire des allers-retours. Le calme est soudain déchiré par un fracas à l'entrée.

- On est tombé sous un tir de grenade ! C'est Alley ! crie Liebgott

Je saute de ma poutre dans une brouette de paille et finit au sol entière. Ils installent Alley sur la table centrale. Une effervescence soudaine anime la salle. Chacun y va de son commentaire.

- La ferme ! Boyl. Va chercher le doc. j'ordonne

Je ne prend même pas garde à Winters ou à Lipton qui, étant mes supérieurs, auraient du s'en occuper.

- Ça va aller Alley. Regarde moi. Tout va bien se passer. je le rassure

- J'ai rien compris... j'ai pas vu venir. Je sais pas ce qui s'est passé...

- T'en fais pas. On va te soigner.

- C'est arrivé où ? demande Winters à Liebgott

- À l'embranchement. Là où la route croise la...

- Si t'avais pas ouvert ta gueule on en serait pas là ! le coupe un brun

Je m'occupe de Alley tandis que Winters donne ses ordres et que Lip s'affaire pour les faire appliquer.

- Première section au départ ! ordonne Lip

Je ne m'autorise à laisser notre blessé que quand Roe me demande ce qui se passe. Rapide topo et je pars m'équiper.

L'atmosphère est tendue. Une tension palpable, étouffante. Nous attendons l'attaque, conversant silencieusement avec la peur qui prend une place grandissante dans notre cerveau. Les allemands sont en face, barricadés derrière leur digue de pierre. Nous sommes là, vulnérables, dans notre fossé au beau milieu d'une plaine, à découvert. Les consignes passent dans les rangs. Mon regard brûlant dévisage Winters qui discute à voix basse avec Talbert. Perco arrive à capter mon attention et il m'adresse un sourire qui se veut réconfortant mais qui est pourtant chargé d'émotions. La peur, l'espoir, la détermination... Notre commandant s'élance hors de notre trou. Luz s'apprête à le suivre mais Talbert l'en empêche.

- On attend le signal.

Une fumée rouge sort de terre après dix secondes interminables, enveloppant notre maigre abri, couvrant notre course. Un bourdonnement s'empare de mes oreilles et ne me lâche plus. Un coup de feu émerge de ce brouillard et nous débouchons aux côtés de Winters après une course d'une cinquantaine de mètres. Les allemands en déroute courent de tous les côtés, appelant leur état-major et hurlant en tentant de sauver leur vie. Des obus font sauter la terre autour de nous. Shifty m'arrache de mon observatoire et me couche au sol.

- C'est ceux de qui ? hurle Luz en parlant sûrement des obus qui nous tombent sur le coin de la tête

- J'en sais rien ! lui répond Martin

Je reste un moment au sol puis tout se calme. Mes compagnons se relèvent un par un.

- Tout le monde va bien ? demande Malarkey

- Je crois... lui répond Luz

- Web est touché ! crie Martin

- C'est grave ?