Un tir de mitrailleuse me sort du sommeil qui m'avait enveloppé. Je me suis endormie sur une chaise de la cave en attendant le retour de la patrouille. Je me rue à l'entrée de la maison dans laquelle je me trouve. Ils traversent la rivière en sens inverse dans leurs bateaux gonflables, tirant sur la corde au maximum de leur force. Ils débarquent et courent vers un abri. Martin les guide vers la lumière de la cave que j'ai délibérément laissé allumé. Winters aurait dit que ça risquait d'attirer l'attention sur nous mais pour l'instant je n'en ai que faire. Une respiration emplie mes poumons quand je vois Babe et Shifty en tête de file. J'ai passé quasiment deux minutes en apnée sans même m'en apercevoir. Mon soulagement est de courte durée quand je vois Ramirez et Allen trainer plus que porter Jackson.
- Merde !
Je me précipite et balaye tout ce qui se trouvait sur la table d'un revers du bras. Skinny et García qui attendaient avec moi se lèvent en les voyant entrer.
Martin donne ses ordres pour les deux prisonniers qu'ils ont réussis à ramener. Je ne prend même pas le temps de regarder ce qui se passe autour de moi, trop occupée à essayer de maintenir Jackson en vie.
- Jackson ! Jackson regarde moi.
Skinny s'occupe de lui mettre des sulfamides sur ses plaies béantes au visage. Webster nous explique rapidement qu'il s'est pris les éclats de sa propre grenade en pleine figure. Sans cesser de parler au jeune qui se tortille de douleur, je crie à l'assemblée d'aller chercher un docteur. En sortant de notre bulle que nous nous étions crées pour sauver Jackson, un million de choses qui m'échappaient, m'arrivent aux oreilles.
Allen est debout face aux prisonniers allemands, son pistolet braqué sur le crâne de l'un des deux. Je fais un signe de tête à Jones qui ne se fait pas prier pour arrêter Allen.
Soudainement calmé, il risque un regard vers Jackson.
- Il va mourir ? demande-t-il sans vraiment s'attendre à une réponse
Je fais un signe à Shifty et il me remplace. J'encadre le visage d'Allen de mes mains ensanglantées. Il continue à répéter de plus en plus fort : « il va mourir ! il va mourir ! » et le contact glacé de mes mains pleines du sang de son ami ne font qu'aggraver les choses. Je l'oblige à me regarder. Il ne comprend pas et je le lâche. Quand il tourne la tête pour regarder Jackson, je lui assène une gifle puissante qui résonne malgré le brouhaha.
- C'est pas comme ça que tu vas l'aider. Va cherche le doc maintenant.
- Ou... Oui.
Heureusement, Roe arrive rapidement. Il ausculte Jackson avec un briquet.
- Je ne vois rien. Il faut le transporter.
- Aller on le soulève ! ordonne Martin
- Je veux pas mourir ! articule soudain le jeune dans un regain d'énergie quand nous l'emmenons
- Mais non Jackson, tu ne vas pas mourir. le rassure Roe
Au même moment, un obus tombe non loin de là. Je me mets au-dessus du blessé pour le protéger. Quand ils veulent repartir, Roe les arrêtes. Ils posent le brancard. Le pauvre agonise et dans un dernier hoquet ensanglanté, laisse derrière lui un silence peiné. Je croise le regard de Roe qui soupire. Debout à côté de moi, Babe ne veut pas y croire. Il se retourne finalement vers le reste du groupe. Il leur apprend d'un regard.
- Merde. dit Skinny
Je ne peux détacher mon regard de ce jeune homme. Il avait falsifié son âge pour s'engager à dix-sept ans. C'était le plus jeune de la compagnie du haut de ses dix-neuf ans.
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Fight - Band of Brothers
Historical FictionC'est une française. Ils sont américains. Une civile. Des soldats. Elle veut se battre. Ils sont la meilleure compagnie de l'armée américaine. Résistante. Héros. Un souhait commun. Sauver le monde. Et survivre.