Why We Fight

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Nous sentions la fin de la guerre venir. Les allemands sentaient la défaite. Et pourtant. Jamais de mon vivant... jamais de notre vivant nous n'aurions pu croire une telle horreur possible. Pourtant on en a vu. On a vu des amis voler en éclat, des membres déchiquetés. On était toujours au premier plan pour l'horreur de la guerre. Mais une telle horreur qui touchait les civils c'était... indescriptible. SI vous les aviez vu. Je n'oublie jamais un visage vous savez mais ce regard... Même sur mon lit de mort, il sera imprimé sous mes paupières.


Je souffle en voyant la pluie battante mais décide de traverser la rue. J'avale les cinquante mètres qui me séparent du PC au pas de course. Mon allure soutenue ne m'empêche pas de marquer mon passage dans la maison avec une trainée d'eau bien visible. Je passe une main dans mes cheveux pour essayer d'en faire tomber un peu d'eau. J'ai gardé une coupe courte mais ma mèche commence à repousser me donnant une allure qui ne me déplait pas. Je toque et passe la tête par la porte. Le premier officier que j'aperçois, le lieutenant Welsh m'invite à entrer. Je pénètre dans la pièce mais doit rapidement m'écarter du chemin de Nixon qui n'a décidément pas l'air décidé à déranger sa trajectoire pour moi. Lipton lève les yeux de ses cartes vers moi.

- Un soucis Pau' ?

- Non. Lui par contre... répondis-je en regardant l'escalier où Nix avait disparu

- Ne t'en fais pas pour lui.

- Problème de réserves ?

Ils lèvent tous les trois la tête vers moi, étonné de mon audace. Lip, qui me connais le mieux, n'a pas l'air étonné de ma remarque.

- On est pas beaucoup à avoir remarqué. Et le fait qu'il soit alcoolo ne nous dérange pas tant qu'il est compétent. On a déjà eu largement pire que Nixon en cure forcée de désintox.

Welsh me dévisage stupéfait tandis que je crois voir un sourire naître sur visage des deux autres.

- Bref. Guarnere m'a demandé de vous dire que l'inventaire était fait. On a a peu près encore tout ce qu'il faut.

- Très bien. Merci soldat. répond Lip

- Pas de soucis.

Après un salut, je sors. Un bruit dans la rue me fait m'arrêter. Je fais demi tour et glisse pas la porte :

- Oh et... vous devriez surveiller Nix. Braquer une pharmacie pour essayer de trouver du whisky écossais c'est pas la technique la plus lucrative que je connaisse.

- J'en toucherai deux mots au capitaine Winters. Merci Sergent.

Je croise le regard de Lip, lui sourit et tourne les talons. Pendant que je descend l'escalier, j'entends Welsh lui dire :

- Dit donc Lip, le courant passe bien entre vous deux.

La remarque me fait sourire et je remet ma traversée sous le déluge.

Les jours suivants, nous avons voyagé jusqu'à un nouveau village. La Capitaine Winters nous a envoyé en patrouille. J'ai été chargé de quadriller tout un quartier avec Schifty et Malarkey.

Nous avons été rapidement interrompus par Perco qui cherchait désespérément le Capitaine Winters ou un quelconque officier.

- On était en patrouille et... on est tombé sur ce truc et...

- Quoi, c'tait quoi Franck ?

- J'en sais rien chef. Mais ça sent pas bon.

Après l'appel à l'aide de Perco, nous nous rendons tous sur les lieux de cet étrange endroit décrit par mon ami. Je sprinte dans la cour pour attraper un camion. Le dernier à partir démarre juste. J'ai le temps de monter à bord, aidé par Babe.

Fight - Band of BrothersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant