Cœur vide...

Chapitre 6

Katsuki ne savait plus où se mettre, Eijirou était si près de lui qu'il pouvait sentir sa respiration se frapper contre ses lèvres. Seulement quelques millimètres les séparaient l'un de l'autre, pourquoi ne pas faire en sorte que plus rien ne les éloigne ? Non non non... Il ne devait pas, cela blesserait son ami et rien je serait plus jamais comme avant entre eux. L'amitié qu'il entretenait avec Kirishima était bien trop précieuse à ses yeux, il ne voulait pas tout gâcher à cause de stupides sentiments idiots. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas être gay, non, il y avait réfléchi et s'était dit que c'était la nature. Le problème était son amour envers le rouge qui le blessait, si ce dernier l'apprenait, il serait dégoûter de lui et ne lui parlerait plus jamais... Mais là... Là... Il était trop proche et cela le faisait se sentir étrange. Mon dieu pourquoi fallait-il que tout aille de travers dans sa vie ? Ses parents, son argent, sa sexualité, son caractère et maintenant il avait un pète au casque car il se mutilait... Soudain, quelque chose le coupa dans ses pensées, une douce et chaude sensation, deux petits coussins moelleux posés sur ses lèvres. Ça avait un goût épicé et sucré en même temps. Katsuki rattrapa ses réflexions fuyardes pour finalement constater que Kirishima l'embrassait tendrement. Mon dieu c'était si agréable, le blond n'opposa aucune résistance et ferma les yeux pendant que Eijirou, voyant que Bakugou ne le repoussait pas malgré ses craintes, appuyait un peu plus le baiser. Il n'y avait plus qu'eux qui comptaient. Les deux jeunes fusionnaient dans cet échange anodin, le rouge vint doucement prendre la main de son... Il ne savait plus ce qu'était Katsuki à ses yeux mais il était plus qu'un ami, plus qu'un meilleur ami : Le garçon à l'alter de durcissement voulait partager sa vie avec Bakugou. Il ne refusait que ce soit " Monsieur Kirishima Eijirou et Monsieur Bakugou Katsuki", lui souhaitait "Messieurs Kirishima Eijirou et Katsuki" le rouge ne pouvait se résoudre à ignorer plus longtemps ce qu'il pensait de la personne qu'il embrassait. La tête de pic ferait tout pour le bonheur du blond et voir son sourire qui s'était estompé avec le temps, un sourir sincère et doux.

Le cendré était au ciel, il était ému de ce qui se passait à ce moment. Eijirou l'embrassait, cela voulait dire qu'il l'aimait ? Leurs doigts étaient entremêlés et le jeune homme à la chevelure de feu prolongeait l'instant. Cela soulageait Katsuki d'un énorme poids, il se sentait léger grâce à cela. Un vent frais vint s'engouffrer dans ses cheveux et ses habits le faisant frissonner doucement, ils s'étaient séparés pour pouvoir se regarder dans les yeux. Sans pour autant détacher leurs regards Kirishima vint passer sa main sur sa joue pour la caresser en disant dans un semi-murmure.

"-Tu as froid ?
  -Non ça va, c'est que le vent.
  - Alors tu n'as pas besoin d'un câlin... Continua-t-il taquin.
  - Finalement il ne fait pas si chaud que ça."

Le rouge rit joyeusement en écartant ses jambes pour que Katsuki puisse se mettre entre et coller son dos sur son torse tandis que lui l'enlaçait de ses bras forts. Ça faisait du bien que les barrières soient enfin brisées, Eijirou était heureux de pouvoir le toucher comme personne ne peut le faire d'habitude. Katsuki lui, avait posé sa nuque contre l'épaule de celui qui faisait battre son cœur, à ce moment là le blond se sentait bien, depuis combien de temps ça n'avait pas été le cas ? Il ferma les yeux, profitant de ce moment calme et agréable tout comme Kirishima qui passait doucement ses doigts sur son ventre qui se soulevait et descendait en même temps qu'il respirait. Le jeune homme à l'alter de durcissement prit alors la parole en ayant un ton doux, mais hésitant.

"-Ça veut dire que... Qu'on est ensemble comme des amoureux ?"

Cela fit bizarre à Katsuki d'entendre ce terme, "amoureux", il n'avait pas l'habitude de cela comme c'était la première fois qu'il ressentait ce genre de sentiments. Il leva la tête pour le regarder de ses yeux sanglants puis répondit que sûrement oui, c'était ça.