Chapitre 8

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Katsuki était dans un désespoir profond, il était actuellement étalé sur le sol froid et dur d'une salle sombre, il était nu et on ne pouvait même plus le reconnaître tant il avait maigri et reçu des coups violents et marquants. Il peinait à respirer et à rester éveiller, c'était si pénible, le blond ne se rattachait qu'à un mince brin de vie en lui. Il n'était plus qu'une carcasse au sol, un jouet abandonné et poussiéreux, usé par le temps et le fait qu'on n'ait pas pris soin de lui en jouant n'importe comment avec. Il se tourna sur le dos, toujours entravé aux pieds et aux points. Le jeune homme toussa du sang encore une fois, depuis combien de temps n'avait-il pas vu la lumière du jour ? Un visage familier ? Il ne savait pas, toute notion du temps s'était envolée de son esprit ou de sa chair. Il ne dormait plus, ne mangeait que très peu voire pas du tout. Ses repas étaient parfois espacés de plusieurs jours tant il n'avait pas droit à un minimum d'attention, ses bourreaux souhaitent simplement le maintenir en vie dans un état lamentable. Sa peau était crasseuse, grise, et ses cheveux tombaient, était sec et fragile comme du verre. Il avait peur de souffrir encore aujourd'hui, il était traumatisé, marqué, il tremblait et n'avait qu'une seule envie pour se délivrer de cette douleur : mourir. Soudain, beaucoup de bruit se fit entendre derrière la porte de la salle dans laquelle il était prisonnier, une sorte de lutte, des sons de fracas et de coups, des cris... Que se passait-il ? D'autres victimes ? Il les plaignait... Un bruit de serrure suivit d'une lumière aveuglante, une silhouette grande et sombre, Crématorium ? Bakugou se repli sur lui-même en fermant les yeux, il allait encore se faire violenter ! Une main lui attrapa le poignet, l'explosif se débattit en criant, non... Stop !

"-Bakugou c'est moi ! Aizawa !"

Le jeune homme mit du temps à assimiler l'information, Aizawa était ici ? Avec lui ? La porte ouverte ? Il était... Libre ? On était venu le sauver. Katsuki tomba en n'y croyant pas, il fit un malaise sur place tant le choc était grand. Le professeur, bien qu'attristé de le voir comme ça, le détacha de ses menottes puis l'enroula dans une couverture avec une certaine douceur. Après ça, le brun le prit dans ses bras et rejoignit les autres héros qui étaient dehors auprès de nombreux journalistes et de la police. Tous le filmaient avec Katsuki dans les bras, ils étaient en direct sur plusieurs chaînes du Japon et posaient de nombreuse questions ce qui agaça vite Aizawa. Ce dernier leur informa que ce n'était guère le moment, que son élève avait besoin de soin en urgence, ses blessures étant grave et sa santé instable, gravement atteinte ainsi que fragile. Le professeur principal de la seconde A fixait le blond installé dans le brancard, pauvre petit, il ne méritait pas ça, personne ne devait subir des horreurs pareilles.

À l'hôpital l'attente fut péniblement longue, les minutes étaient insupportables, lourdes et le temps paraissait lent. Les secondes étaient des heures. Le professeur était inquiet à l'idée des résultats, il espérait qu'il y ait plus de peur que de mal et que ce ne soit pas ce à quoi il s'attendait, c'est à dire, au pire. Un médecin sortit du bloc, le regard sérieux, une allure grande et une aura imposant le respect. Aizawasensei se leva rapidement avant d'aller le voir et accaparer le docteur pour prendre des nouvelles de l'adolescent.

"-Il va bien ? Demanda le professeur tendu et l'air de rien inquiet.
  -On peut dire ça, il aura des cicatrices malheureusement et aura besoin de beaucoup de temps pour se rétablir. Accordez lui de l'attention, il est en salle de réveil je vous conseille d'aller à son chevet sinon il paniquera.
  - Merci Docteur, merci beaucoup. "

Tout de suite après ces mots, Shota se précipita vers le lieu indiqué par le médecin, le professeur avait de la peine pour Katsuki, ce dernier était sûrement dévasté psychologiquement et physiquement... Il lui poserait des questions, évidemment, en le pressant le moins possible cela allait de soi. Entre ce qu'il s'était passé avec ces vilains et ce mystère à propos de sa situation à la maison, le blond en avait des choses à dire ! Le brun arriva dans la pièce en silence puis chercha des yeux un lit contenant son élève, une fois trouvé, il se dirigea vers ce dernier d'une démarche lente en fixant ce jeune homme au corps meurtri, des canules nasales et nombre de fils et de machines autour de lui. Et dire qu'auparavant, il était si fort, si fier, si dynamique et que dorénavant il était coincé dans un lit d'hôpital fragile comme du verre ayant du mal à respirer. Le prof resta assis sur la chaise des heures durant, épuisé de cette journée mais tenant bon pour ce membre de la classe de seconde A. Tel un père veillant sur son fils. Ce gamin était un génie, il avait tout pour devenir un véritable héros, réaliser son rêve d'être numéro 1. Il ne fallait pas que sa confiance en lui soit briser, Aizawasensei ferait son possible pour être là et lui donner l'élan nécessaire pour se remettre en forme. Katsuki était méritant d'avoir survécu à cette épreuve atroce, on ne pouvait que le respecter.

Cœur vide... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant